Li Jianwu (chinois 李健吾), ou Liu Xiwei (刘西渭) de son pseudonyme, né le à Yuncheng, province du Shanxi et mort le à Pékin, est un écrivain, traducteur et critique littéraire chinois. En traduisant les œuvres de plusieurs écrivains français et russes, il est l'un des premiers chercheurs chinois en littérature occidentale. Son séjour en France (1931-1933), à Paris a marqué sa carrière littéraire. Li Jianwu a aussi été le président d'honneur de l'Association des Recherches sur la Littérature Française en Chine (法国文学研究会). C'est juste le printemps(这不过是春天), drame contemporain chinois, est son chef-d'œuvre[1].
Li Jianwu est né le à Yuncheng dans la province du Shanxi, son père Li Qishan (李岐山) est un célèbre officier pendant le Révolution chinoise de 1911.
En 1920, Li Jianwu entre au lycée affilié à l'université normale de Pékin. En 1925, il est admis à l'université Tsinghua où il publie plusieurs romans et nouvelles. Ensuite, avec l'aide financière d'un ami de son père le général Yang Hucheng (杨虎城), Li Jianwu part en France. Après une demi-année de formation de la langue française, il étudie à l'université de Paris la littérature française pendant un an[2].
Au cours de son séjour en France, Li Jianwu se plonge dans l'étude sur Gustave Flaubert qui est son écrivain français favori. En plus de la lecture des œuvres de Flaubert, il visite aussi le lieu de naissance et le lieu de mort de ce grand auteur, Rouen et Croisset. Cette expérience lui sert bien dans sa rédaction de la Biographie critique de Flaubert (福楼拜评传)[3]. Avant le retour en Chine, Li Jianwu voyage en Italie et y reste pendant un mois. Durant cette période, il écrit à son amour en Chine, You Shufen (尤淑芬), au moins d'une lettre par jour, les 33 lettres sont puis publiées dans un recueil intitulé Lettres pendant le voyage en Italie (意大利游简)[4].
Dès son retour en Chine, il assume une fonction dans la comité de rédaction de la Fondation pour l'éducation en Chine (中华教育基金会编辑委员会). En 1935, il commence à enseigner à l'université Jinan.
Pendant la Seconde guerre sino-japonaise, en tant que pilier dans le Shanghai Drama Art Club, Li Jianwu participe et même organise des activités théâtrales à Shanghai. Après la victoire des Chinois de la guerre anti-japonaise, Li Jianwu crée avec Zheng Zhendou (郑振铎) la revue « Renaissance (文艺复兴) »[5], et prend part à l'établissement de L'École théâtrale expérimentale de Shanghai (上海实验戏剧学校).
À partir de 1954, Li Jianwu devient un chercheur de plusieurs instituts littéraires, il est également nommé comme le président d'honneur de l'Association des recherches de la littérature française en Chine (法国文学研究会).
Le , Li Jianwu, qui souffre depuis longtemps de la maladie cardiaque, est mort à Beijing. Selon son testament, ses cendres ne sont pas conservées par sa famille, et aucun faire-part de décès n'est publié dans le journal[6].
Dès son enfance, Li Jianwu est épris du théâtre. Il est nommé comme le directeur du club de théâtre de l’université Tsinghua, et participe souvent aux représentations théâtrales universitaires. À partir de 1923, il commence à publier des pièces de théâtre. En tant que dramaturge productif, il a rédigé et a adapté 50 pièces environ dont la plupart reflètent la vie et le sentiment du peuple. Avec des intrigues compactes, les caractères distincts des personnages et le langage vivant, ses œuvres propagent la démocratie et le patriotisme en s’opposant à l’impérialisme et au féodalisme. Ainsi, Li Jianwu est appelé d’une certaine manière un dramaturge romantique[7].
Les années 1940 sont la période la plus prospère au cours de la création de Li Jianwu. En plus des œuvres fondées sur la situation sociale de cette époque-là, il adapte aussi une dizaine de pièces étrangères, parmi lesquelles L'automne (秋), Jin Xiaoyu (金小玉), Wang Deming (王德明) sont les plus connues.
Les romans et les nouvelles de Li Jianwu se basent en général sur la lutte révolutionnaire des générations antérieures et la vie des ouvriers urbains. Sa nouvelle La légende du Mont Zhongtiao (终条山的传说) est beaucoup appréciée par Lu Xun[8]. À ce moment-là, il écrit sous le pseudonyme de Liu Xiwei (刘西渭) des critiques littéraires, surtout des critiques théâtrales.
Comme l’un des premiers chercheurs en littérature occidentale, Li Jianwu a publié des traductions (de romans, de pièces de théâtre et des théories littéraires) depuis 1925. Sa traduction des comédies de Molière sont censées être la meilleure version chinoise jusqu'à aujourd'hui[9]. Il rédige également des ouvrages d’études sur certains auteurs français, comme Les comédies de Molière (莫里哀的喜剧)[10], Biographie critique de Flaubert (福楼拜评传), etc.
↑Li Jianwu, Lettres pendant le voyage en Italie (意大利游简), Shanghai : Kaiming Publishing House, 1936.
↑Li Jianwu, Œuvres choisies sur la critique littéraire de Li Jianwu (李健吾文学评论选), Yinchuan : Ningxia People's Publishing House, 1983.
↑Han Shishan, Biographie de Li Jianwu (李健吾传), Taiyuan : Shanxi People's Publishing House, 2006, p. 355.
↑Li Jianwu, Pièces de théâtre choisies de Li Jianwu•Postface (李健吾剧作选•后记), Beijing : Chinese Dama Publishing House, 1982.
↑Lu xun, Recueil de nouvelles•La nouvelle littérature chinoise (中国新文学大系•小说二集), Shanghai : Liangyou Publishing House, 1935.
↑Xu Huanyan, L'image de Molière formée par les traducteurs chinois (中国译者塑造的莫里哀形象), Beijing : Dongjiang Journal, 2010, 27-1.
↑Chen Dun, Recherches sur le théâtre de Molière depuis la fondation de la Nouvelle Chine (新中国莫里哀戏剧研究60年), Beijing : Journal of Peking University, 2012, 49-3.
Lu xun, Recueil de nouvelles•La nouvelle littérature chinoise (中国新文学大系•小说二集), Shanghai : Liangyou Publishing House, 1935.
Li Jianwu, Lettres pendant le voyage en Italie (意大利游简), Shanghai : Kaiming Publishing House, 1936.
Li Jianwu, Biographie critique de Flaubert (福楼拜评传), Changsha : Hunan People's Publishing House, 1980.
Li Jianwu, Six comédies de Molière•Préface (莫里哀喜剧六种•序), Shanghai : Shanghai Literature and Art Publishing House, 1963.
Li Jianwu, Autobiographie de Li Jianwu (李健吾自传), Taiyuan : Journal of Shanxi Normal University, 1981, 26-29.
Li Jianwu, Pièces de théâtre choisies de Li Jianwu•Postface (李健吾剧作选•后记), Beijing : Chinese Dama Publishing House, 1982.
Li Jianwu, Œuvres choisies sur la critique littéraire de Li Jianwu (李健吾文学评论选), Yinchuan : Ningxia People's Publishing House, 1983.
Hu Qiaomu, Encyclopédie de la Chine (中国大百科全书), Beijing : Encyclopedia of China Publishing House, 1993.
Han Shishan, Biographie de Li Jianwu (李健吾传), Taiyuan : Shanxi People's Publishing House, 2006, p. 78-96.
Xu Huanyan, L'image de Molière formée par les traducteurs chinois (中国译者塑造的莫里哀形象), Beijing : Dongjiang Journal, 2010, 27-1.
Chen Dun, Recherches sur le théâtre de Molière depuis la fondation de la Nouvelle Chine (新中国莫里哀戏剧研究60年), Beijing : Journal of Peking University, 2012, 49-3.