Lihons est située sur un des points les plus élevés du Santerre (84 à 110 m)[1], à 40 km à l'est d'Amiens. La commune s'étend sur 1 242hectares principalement occupée de terres labourables et de quelques bois[2].
Nature du sol et du sous-sol
La formation du sol de la commune date de l'ère tertiaire. Il est composé d'une couche d'argile de quelques mètres d'épaisseur qui repose sur un banc de sable épais d'une dizaine de mètres. En dessous, se trouve la craie[3].
Relief, paysage, végétation
La commune de Lihons se situe sur le plateau du Santerre dont elle abrite le point culminant, au lieu-dit : la Sole du Télégraphe (112 m d'altitude). Plusieurs dépressions ou vals se répartissent sur le territoire communal[3].
Hydrographie
La nappe phréatique est située à neuf mètres sous le niveau du sol. Aucun cours d'eau ne traverse la commune[3]. Toutefois, autrefois existaient deux sources dont l'eau s'écoulait en ruisseau :
la source du grand manoir alimentait entre autres un moulin ;
la fontaine de Saint-Médard, formait d'abord l'étang du prieuré puis traversait la prairie[1].
Climat
Le climat de Lihons est tempéré océanique avec vents dominants de sud et d'ouest.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 711 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 7 km à vol d'oiseau[6], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Au , Lihons est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (95,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (87,9 %), zones urbanisées (4,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), mines, décharges et chantiers (3,5 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
La localité est desservie par les lignes de bus no 47 et no 59 du réseau de cars inter-urbain Trans'80, Péronne-Amiens et Rosières-Amiens, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche et les jours fériés[15].
On rencontre plusieurs formes pour désigner Lihons dans les textes anciens : Lihumin Santeriensis, Lihums (1215)[3]...
Le nom du village viendrait de la défaite qu'auraient subie les Huns en un lieu proche de Lihons.
Une tradition issue des chroniques de Saint-Denis fait remonter à l'an 450 l'origine de Lihons liée à une bataille contre les Huns. Une chapelle aurait été édifiée pour commémorer l'événement, et ensuite un prieuré[3].
Le seigneur de Lihons était le prieur, qui disposait de tous les droits de vicomté, comme ceux de mesure, de forage, de voirie et de chasse. Il fallait la permission des moines pour jouer aux « trémarels », ancien jeu de hasard où l'on se servait de dés[1]. Les habitants obtiennent une charte communale en 1123 inspirée de celle obtenue à Amiens, mais l'administration communale reste étroitement contrôlée par le prieur[3],[17].
À Lihons, un autre fief seigneurial dépendant du prieuré, se trouve au Grand Manoir[18]. Il se compose d'un château fort d'une superficie d'environ 300 journaux en bâtiments, fossés, cours, jardins, prés, bois, étangs, et 50 journaux de terres en culture avec une chapelle[1]. La seigneurie du Grand Manoir passe ultérieurement par mariage à la famille de Soyécourt.
En 1308, un incendie détruit une grande partie du village.
En 1415, un certain Mauroy de Saint-Léger vient piller le village et le prieuré. En 1417, Jean de Luxembourg, envoyé du duc de Bourgogne séjourne à Lihons avec ses troupes jusqu'au 10 décembre. En 1430, c'est le duc Philippe le Bon lui-même qui est présent à Lihons[3].
En 1436 et 1437, Lihons doit subir les exactions des ÉcorcheursAntoine de Chabannes, Robert Floquet et de leurs hommes qui pillent le village.
En 1440, c'est le chef anglais Talbot, à la tête de 2 000 soldats, qui investit le bourg. Les habitants réfugiés dans l'église refusent de se rendre, celle-ci est incendiée, trois cents habitants auraient alors péri.
En 1468, le roi d'Angleterre Henri VI établit son camp à Lihons.
À la fin de l'épopée napoléonienne, lors de la campagne de France (1814) et des Cent-Jours (1815) les Cosaques occupent Lihons. La mémoire collective en a gardé un souvenir horrifié à la fin du XIXe siècle[3].
Un poste de télégraphe Chappe était établi dans la commune. Il a été démoli en 1850[1].
Première Guerre mondiale, le commune de Lihons dévastée
Dès le , la commune est occupée par l'armée allemande qui l'évacue à la suite de la bataille de la Marne. De violents combats opposent les armées française et allemande le pour la maîtrise du bourg, point culminant de la région et donc position stratégique. Le bourg est alors en grande partie détruit[19]. De nouveaux combats s'engagent en 1915 pour sa maîtrise. En 1916, Lihons se trouve dans la zone des combats de la bataille de la Somme[20]. En 1917, les Allemands se replient sur la ligne Hindenburg et l'armée française est remplacée par l'armée britannique. À nouveau reprise par les Allemands le , le , durant la bataille de Picardie (08-1918), la commune est libérée par l'armée australienne, l'Australian Army[21]. À l'issue de la guerre, le village est entièrement détruit[22].
La commune était adhérente de la communauté de communes de Haute-Picardie créée en 1994 sous le nom de communauté de communes de Chaulnes et environs, et qui a pris sa dénomination de communauté de communes de Haute-Picardie en 1999.
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) qui prévoit la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département[26].
Le projet préfectoral prévoit la « fusion des communautés de communes de Haute Picardie et du Santerre », le nouvel ensemble de 17 954 habitants regroupant 46 communes[27],[28],[29]. À la suite de l'avis favorable de la commission départementale de coopération intercommunale en [30], la préfecture sollicite l'avis formel des conseils municipaux et communautaires concernés en vue de la mise en œuvre de la fusion le [31].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[37].
En 2021, la commune comptait 459 habitants[Note 2], en évolution de +8,51 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'ancienne école communale a été transformée en école de musique intercommunale. À la rentrée 2018, l'école de musique de Haute-Picardie compte 113 inscrits[40],[34].
L'activité économique dominante est l'agriculture. Les services sont représentés un café restaurant nommé « chez Claude » [Quand ?].
Selon le recensement de 1999, il y avait 60 emplois présents sur la commune, dont 26 occupés par des habitants de Lihons. Les entreprises étaient alors :
une entreprise de traitement de déchets ;
un centre d'enfouissement technique ;
deux entreprises d'extraction et de traitements de matériaux de routes ;
une menuiserie métallique ;
un garage automobile – carrosserie ;
un bar restaurant ;
une infirmière ;
une coiffeuse.
On comptait à la même époque huit exploitations agricoles, et la commune disposait d'une surface agricole utile (SAU) de 411ha dont 405 sont des terres labourables : l'activité agricole était essentiellement céréalière, et l'élevage de bovins était marginal[41].
La tombe du prince Murat : située à la lisière nord-est du village au Bois Cepey, dans un parc, cette tombe a été érigée par sa famille et offerte à la commune en 1961. Elle est surplombée d'une aigle impériale et abrite la dépouille du prince Murat. L'épitaphe suivante y est gravée :
Chapelle située sur la RD 79 et nombreux calvaires. La chapelle, primitivement dédiée à Notre-dame de Miséricorde a été construite en 1840. Détruite en 1914, elle est réédifiée en 1929, comme l'église, et devient chapelle Notre-Dame-de-Lourdes. Elle est située près de la ferme de Lihu, en direction de Vermandovillers[45].
François Flameng, né le à Paris et mort en 1923 dans la même ville, peintre officiel des armées dont les nombreux croquis et dessins des combats pendant la Grande Guerre — en particulier près de Lihons — parurent dans la revue L'Illustration.
Alan Seeger, poète américain (né en 1888 à New York, mort en 1916 à Belloy-en-Santerre), engagé volontaire dans la Légion étrangère, tué au combat lors de la bataille de la Somme, est inhumé dans la nécropole nationale de Lihons[50]. Une plaque y rappelle son souvenir[48].
Les armes de la commune se blasonnent ainsi[51] : mi parti de gueules à la croix d'argent cantonnée de 4 têtes de lions contournées du même et d'azur à la croix d'or cantonnée de 4 têtes de lions d'or à dextre et d'argent à senestre[52]. Ornement extérieur : Croix de guerre 1914-1918
Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, 1865 – réédition, Chaulnes et ses environs, Paris Res Universis 1992, Rassort Lorisse, 2006 (ISBN2 - 87 760 - 916 - 2) (Monographie)
Olivier Garcin, Le Santerre à l'amont de la Luce, histoire des origines à 1900, tome second : Rosières-en-Santerre et ses alentours, Mortagne-au-Perche, La Vague verte, 2016 (ISBN978 - 2 - 35 637 - 081 - 5).
Maurice Thiéry, La Guerre en Picardie 1914-1918, Paris, Le Livre d'histoire-Lorisse, 2014, reprise de l'édition de 1920 (ISBN978 - 2 - 7 586 - 0 778 - 6)
Francine François-Dejuine, 1914-1924, 26 communes dans la tourmente, Inval-Boiron, La Vague verte, 2007 (ISBN978 - 2 - 913 924 - 99 - 4)
G2C, Commune de Lihons : rapport de présentation de la Carte communale, , 48 p. (lire en ligne [PDF]).
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Parfois appelée « Lihons-en-Santerre » — probablement en référence à l'ancien prieuré de Lihons-en-Santerre détruit à la fin du XVIIIe siècle à l'issue de la Révolution française — mais cette appellation n'a aucun caractère officiel.
↑« Petit-neveu » selon l'épitaphe, car il en est en réalité l'arrière-arrière-petit-neveu, ce qui peut être vérifié en consultant la généalogie partielle de la maison Murat.
↑« Petit-fils » selon l'épitaphe, car il en est en réalité l'arrière-arrière-petit-fils, ce qui peut être vérifié en consultant la généalogie partielle de la maison Murat.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Section photographique de l'armée, « Photo : Tranchée près de Lihons », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 40, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Panneau d'histoire locale, reproduit dans la section Lieux et monuments.
↑Section photographique de l'armée, « Photo : Lihons - partie centrale du village », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 40, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Vincent Fouquet, « Vers un mariage de la communauté de communes de Haute-Picardie avec celle de Rosières ? : Le conseil communautaire, qui s'est déroulé jeudi soir à Soyécourt, a été l'occasion d'annoncer la volonté de l'intercommunalité de fusionner avec celle de Rosières-en-Santerre », Le Courrier picard, (lire en ligne).
↑Vincent Fouquet et Cécile Latinovic, « Haute-Somme : La nouvelle carte du territoire fait réagir les présidents : La révélation de la nouvelle carte du département, et des découpages des intercommunalités fait réagir les présidents, qui sont majoritairement satisfaits », Le Courrier picard, (lire en ligne).
↑« Un mariage entre Chaulnes et Rosières-en-Santerre est prévu pour 2017 : L'annonce a été faite jeudi 1er octobre à Rosières-en-Santerre : les communautés de communes de Haute Picardie (CCHP) et du Santerre (CCS) souhaitent fusionner. Voici leurs arguments », Le Courrier picard, édition du Santerre, (lire en ligne).
↑« Somme, la CDCI valide des projets de fusion d'ECPI », Décideurs en région, (lire en ligne).
↑« Arrêté préfectoral du 15 avril 2016 portant projet de périmètre de la communauté de communes issue de la fusion de la communauté de communes de haute Picardie avec la communauté de communes du Santerre », Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Somme, nos 2016-031, , p. 78-79 (lire en ligne [PDF]).
↑ ab et c« Robert Billoré candidat à la mairie de Lihons », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Il est élu au conseil municipal depuis 1989, et il est maire de Lihons depuis 1995. Robert Billoré (59 ans) briguera un nouveau mandat en mars 2020, et sa décision est prise depuis longtemps. « Déjà, quand j'ai été réélu en 2014, j'avais l'intention de poursuivre en 2020, car il y a beaucoup de choses à faire ici pour continuer tout ce qui est déjà entrepris ».
↑Cécile Wilczewski, « L'école de musique va fêter ses 20 ans : En cette année 2019, l'école de musique est en bonne santé et a de nombreux projets en préparation », Courrier picard, , p. 14-A.
↑Section photographique de l'armée, « Photo : l'église de Lihons », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 40, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Section photographique de l'armée, « Photo : l'église de Lihons - intérieur », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 40, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑« Lihons », Lieux de mémoire, sur cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le ).
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 241 (ASINB000WR15W8).