Lithostrotia

Les Lithostrotia forment un clade éteint de dinosaures sauropodes, des titanosaures dérivés, qui ont vécu au cours du Crétacé. Ce groupe a été défini par Paul Upchurch et ses collègues en 2004[1].

Étymologie

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Le nom Lithostrotia provient du grec ancien lithostros, signifiant « incrusté de pierres ». Il se réfère au fait que de nombreux représentants de ce groupe sont conservés avec des ostéodermes ; ceci n'étant toutefois pas une caractéristique distinctive de ces animaux[1].

Historique et Définition

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Richard Lydekker érige la famille en 1895 pour regrouper les sauropodes avec des vertèbres caudales procoèles (concaves sur le devant)[2] en se basant sur le genre Titanosaurus, qui lui a donné son nom. Le nom de Titanosauridae a alors connu un grand succès, il a été redéfini successivement par Salgado et ses collègues (1997), González-Riga (2003) et Salgado (2003) comme un taxon basé sur les nœuds[3].

La première étape de la définition du clade des Lithostrotia, a été la révision du genre Titanosaurus en 2003 par J. A. Wilson et P. Upchurch. Ils concluent à l'invalidité de l'espèce type, Titanosaurus indicus, car celle-ci est basée sur des restes fossiles trop partiels, deux vertèbres de la queue seulement, qui sont insuffisants pour identifier des caractéristiques diagnostiques. Ces auteurs sont cohérents en remettant en question tous les taxons utilisant Titanosaurus comme référence : Titanosauroidea, Titanosauridae et Titanosaurinae, qu'ils considèrent également comme invalides[2].

En 2004, Upchurch et ses collègues introduisent donc le nouveau groupe des Lithostrotia, pour décrire le même groupe que les Titanosauridae, famille érigée en 1895 par Richard Lydekker pour regrouper les sauropodes avec des vertèbres caudales procoèles (concaves sur le devant)[2] en se basant sur le genre Titanosaurus, qui lui a donné son nom. Les Lithostrotia sont définis comme regroupant le dernier ancêtre commun de Malawisaurus et de Saltasaurus et tous les descendants de cet ancêtre[1]. Depuis cette date, le nom de Lithostrotia est utilisé par la plupart des paléontologues et remplace celui de Titanosauridae[4].

Classification

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La plupart des genres autrefois attribués aux Titanosauroidea et aux Titanosauridae sont aujourd’hui regroupés dans le clade des Lithostrotia au sein des Titanosauria. Les Titanosauria regroupent aussi des sauropodes moins dérivés, placés en amont des Lithostrotia, et classés de façon plus informelle comme des titanosaures basaux ou intermédiaires.

Les trois analyses cladistiques suivantes montent la position des Lithostrotia parmi les Titanosauria. La famille des Saltasauridae, qui dans des phylogénies antérieures englobait les Lithostrotia, est aujourd'hui incluse dans ceux-ci[5],[6],[7].

Différences de tailles entre les os des membres
de plusieurs titanosaures de l'« archipel européen » au Crétacé supérieur:
Ampelosaurus (A : humérus et E : fémur) ; Magyarosaurus (B : humérus, C : fémur) ; Lirainosaurus (D : fémur).
La barre horizontale noire mesure 10 cm.
  • Cladogramme de P. D. Mannion, P. Upchurch, X. Jin et W. Zheng en 2019[5] :
  • Cladogramme de E. Gorscak et P. O'Connor en 2019[6] :
  • Cladogramme de S. F. Poropat et al. en 2014[7] :

Notes et références

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  1. a b et c (en) P. Upchurch, P. M. Barrett et P. Dodson, « Sauropoda », dans David B. Weishampel, Peter Dodson et H. Osmolska, The Dinosauria (2nd edition), University of California Press, , pp. 259–322
  2. a b et c (en) J.A. Wilson et P. Upchurch, « A revision of Titanosaurus Lydekker (Dinosauria – Sauropoda), the first dinosaur genus with a "Gondwanan" distribution », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 1, no 3,‎ , p. 125–160 (ISSN 1477-2019, DOI 10.1017/S1477201903001044)
  3. (en) Paul Sereno, « Titanosauridae » [archive du ], Taxon Search (consulté le )
  4. (en) J.O. Calvo, J.D. Porfiri, B.J. González-Riga et A.W. Kellner, « A new Cretaceous terrestrial ecosystem from Gondwana with the description of a new sauropod dinosaur », Anais da Academia Brasileira de Ciências, vol. 79, no 3,‎ , p. 529–41 (PMID 17768539, DOI 10.1590/S0001-37652007000300013)
  5. a et b (en) P.D. Mannion, P. Upchurch, X. Jin et W. Zheng, « New information on the Cretaceous sauropod dinosaurs of Zhejiang Province, China: impact on Laurasian titanosauriform phylogeny and biogeography », Royal Society Open Science, vol. 6, no 8,‎ , p. 191057 (DOI 10.1098/rsos.191057, Bibcode 2019RSOS....691057M)
  6. a et b (en) E. Gorscak et P. O'Connor, « A new African Titanosaurian Sauropod Dinosaur from the middle Cretaceous Galula Formation (Mtuka Member), Rukwa Rift Basin, Southwestern Tanzania », PLOS ONE, vol. 14, no 2,‎ , e0211412 (PMID 30759122, PMCID 6374010, DOI 10.1371/journal.pone.0211412, Bibcode 2019PLoSO..1411412G)
  7. a et b (en) S.F. Poropat, P. Upchurch, P.D. Mannion, S.A. Hocknull, B.P. Kear, T. Sloan, G.H.K. Sinapius et D.A. Elliot, « Revision of the sauropod dinosaur Diamantinasaurus matildae Hocknull et al. 2009 from the mid-Cretaceous of Australia: Implications for Gondwanan titanosauriform dispersal », Gondwana Research, vol. 27, no 3,‎ , p. 995–1033 (DOI 10.1016/j.gr.2014.03.014, lire en ligne)

Références taxinomiques

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(en) Référence Paleobiology Database : Lithostrotia Upchurch et al., 2004

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Articles connexes

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