La lorica segmentata était la cuirasse articulée que portait le légionnaire romain du Ier siècle au IIIe siècle. Formée d'un ensemble de plaques de fer reliées par des courroies de cuir, elle protégeait le torse, la nuque, la gorge et les épaules du légionnaire.
Elle apparaît au début du Ier siècle dans les régions rhénanes, et se répand ensuite dans tout l'Empire[1]. Son succès s'explique sans doute par le fait que sa fabrication ne demandait qu'environ 70 heures, c'est-à-dire trois fois moins que pour fabriquer une cotte de mailles. Elle était également un peu plus légère. Munie de charnières sur les côtés, elle s'ouvrait et s'enfilait comme une veste, qu'on fermait sur le torse. La découverte de plusieurs spécimens en Grande-Bretagne a permis de discerner quelques types:
Au début du IIIe siècle, la cotte de mailles (lorica hamata) apparaît, puis supplante la lorica segmentata.
La colonne Trajane contient plusieurs représentations de légionnaires en lorica segmentata, et constitue une des sources de documentation sur cette protection.
Les légionnaires romains en portent quasi systématiquement dans la bande dessinée Astérix de René Goscinny et Albert Uderzo, ce qui est un anachronisme puisqu'elles n'apparaissent que plus de cinquante ans après la guerre des Gaules. De surcroît, leur dessin est simplifié, particulièrement aux épaules.