Maire d’Amboise | |
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Surnoms |
Le Philosophe Inconnu, Ismeretlen Filozófus |
Pseudonyme |
Le Philosophe inconnu |
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Louis-Claude de Saint-Martin, dit « le Philosophe inconnu », né le à Amboise et mort sur la commune de Châtenay-Malabry le [1],[2] (21 vendémiaire an XII), est un philosophe français.
Le nom de Louis-Claude de Saint-Martin est à rattacher dans l'Histoire des idées au courant illuministe. À peu près à la même époque que Saint-Martin, l’Allemand von Eckartshausen écrit un certain nombre d’ouvrages, parmi lesquels La nuée sur le sanctuaire, qu'Éliphas Lévi recommandera plus tard à son élève, le baron de Spedialieri (nl). L’extatique suédois Emmanuel Swedenborg se rattache aussi à l’illuminisme, mais la lecture de la plupart de ses ouvrages est réputée difficile.
Louis-Claude de Saint-Martin naquit à Amboise (Indre-et-Loire) le , dans une famille de noblesse et sa maison natale existe toujours. Il est le fils de Claude François de Saint-Martin, seigneur de Borie et du Buisson, procureur au présidial d'Ambroise, conseiller avocat du roi au Bailliage, maire d'Amboise, et de Louise Tournyer. Sa sœur épouse le général Antoine Auguste Desherbiers de Létanduère.
Dès l’enfance, l’éducation que lui prodigue une belle-mère éclairée favorise chez lui l’épanouissement de nobles sentiments et d’une grande sensibilité d’âme. Après des études de droit, il devient avocat, conformément au désir de ses parents. Mais la profession ne lui plaît guère, et grâce à l’appui d’un ami influent, il obtient en 1765 (à 22 ans) un brevet de sous-lieutenant au régiment de Foix alors stationné à Bordeaux. La carrière militaire devait à cette époque laisser beaucoup de loisirs, car Louis-Claude de Saint-Martin avait pour but en la choisissant de se ménager davantage de temps pour poursuivre ses études ésotériques. Fabre d'Olivet aura plus tard la même idée[3].
Par l’entremise d’un de ses amis du cercle des officiers, le capitaine de Grainville, Saint-Martin est admis dès 1765 dans l'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, fondé quelques années plus tôt par le théosophe thaumaturge J. Martinès de Pasqually, dont la doctrine se présente comme la clef de toute théosophie judéo-chrétienne, étant directement reliée aux enseignements secrets d’Égypte, de Grèce et d’Orient. L’enseignement et les rites coëns lui fournissent l’essentiel des thèmes philosophiques qu’il ne cessera de développer dans toutes ses œuvres. Il quitte l’armée en 1771 pour se consacrer à sa vocation et fut le secrétaire de Martinès de Pasqually pendant plusieurs mois[3].
En 1773 et 1774, il demeure à Lyon chez Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824). Cet autre disciple de Martinès de Pasqually créa en 1778 le Rite écossais rectifié (RER), pratiqué par des francs-maçons, et dans lequel il allait faire passer l’essentiel de la théosophie martinésiste. Au cours de ce séjour chez Willermoz, Saint-Martin rédigea son premier ouvrage, Des erreurs et de la vérité, ou les Hommes rappelés aux principes de la science. Quand parut ce livre, en 1775, l’auteur se trouvait à Paris et devint déjà le « Philosophe inconnu » qu’il allait rester pour la postérité. Le Tableau naturel des rapports qui unissent Dieu, l’Homme et l’univers (1782) reprend et prolonge les enseignements des Erreurs… Dès cette époque, Saint-Martin se détache des voies actives de la magie pour s’orienter dans une direction de plus en plus « intérieure » : le Réparateur a, selon lui, montré la voie d’un contact direct avec le divin, par la prière. Saint-Martin se défie même finalement de la franc-maçonnerie, malgré une appartenance de courte durée au rite rectifié de Willermoz. Son séjour à Strasbourg (1788-1791) peut être considéré comme un événement historique : il y rencontre en effet Mme de Böcklin, qui lui révèle la philosophie de Jacob Boehme dont il traduira cinq ouvrages.
Dans la Révolution française, Saint-Martin voit un châtiment provisoire envoyé par la Providence, dû à la décadence des trônes et des autels, et n’hésite pas à aller monter la garde devant le Temple, devenu alors prison de la famille royale. Louis Blanc, à tort, dans son Histoire de la Révolution, lui a même attribué la fameuse devise de la République française : Liberté, Égalité, Fraternité. Robert Amadou publie sur la question un numéro spécial de Renaissance traditionnelle où il démontre l'erreur, avec un argumentaire très complet.
Après L’Homme de désir (1790), puis Le Nouvel Homme et Ecce homo (destiné à instruire la duchesse de Bourbon), parus en 1792, il écrit principalement sous l’influence de Boehme, dont il concilie l’enseignement avec celui de son « premier maître » Martinès de Pasqually. En même temps débute sa correspondance théosophique avec le Bernois Niklaus Anton Kirchberger (1739-1799). Puis il écrit d’autres ouvrages, dont Le Ministère de l’homme-esprit (1802) est sans doute le plus élaboré et celui qui concilie le mieux les enseignements de Boehme avec ceux de Martinès de Pasqually. C'est à cette époque qu'il traduit des livres de Boehme et qu'il fait publier ces traductions. Il rencontre Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups, en , et s’éteint le à Aulnay, près de Sceaux, chez le sénateur Lenoir-Laroche.
Il a adressé une lettre à Johann Christian Ehrmann, plusieurs fois publiée[4].