En , il vient à Paris perfectionner son éducation musicale. Il n'est pas admis au Conservatoire, sa candidature ayant été rejetée par Zimmermann qui lui reproche « ses origines sauvages ». Charles Hallé et Camille-Marie Stamaty, plus particulièrement, sont ses professeurs (Stamaty qui sera plus tard le professeur de Camille Saint-Saëns). Gottschalk prend également des cours privés de composition avec Pierre Maleden.
En , il donne son premier concert chez Camille Pleyel, qui le prend en grande affection. Chopin ainsi que Litz également témoignent leur vive sympathie au jeune artiste qui joue, à cette occasion, son concerto pour piano en mi mineur.
En , Gottschalk fait un voyage en Savoie et en Suisse où il donne une série de concerts à Genève, Aix-les-Bains, Lausanne, Vevey, Yverdon et Neuchâtel. Après un court passage à Paris, il part pour l’Espagne pour une tournée de concerts. Par ailleurs, la Cour d’Espagne l'invite à donner un concert privé à l’Escurial.
Après un bref retour en France, il prend, en décembre , le bateau au Havre pour les États-Unis. Il donne le un premier concert à New York qui rencontre un franc succès. Il s'agit de la première d’une longue série de concerts aux États-Unis, à Cuba et au Canada. De 1857 à 1862, on le retrouve dans les Caraïbes. Il réside à Cuba, Porto Rico, la Guadeloupe, la Martinique, au Venezuela, dans les Guyanes et au Brésil, composant et donnant des concerts. En 1863, Gottschalk a probablement collaboré avec George William Warren sur sa pièce pour piano solo The Andes, Marche di Bravoura, inspirée par le grand tableau sud-américain de 1859 de Frederic Edwin Church, The Heart of the Andes[2].
À partir de février , il écume à nouveau les salles de concert des États-Unis parcourant en train, selon ses estimations, quelque 95 000 miles entre 1862 et 1865.
Mais lors d'une série de concerts donnés à San Francisco, une relation amoureuse avec une fille un peu trop jeune déclenche un scandale qui l’oblige à un départ précipité vers le Pérou.
Il voyage ensuite en Amérique centrale et du Sud, séjournant en Argentine, en Uruguay, à Panama, au Chili, au Brésil et au Pérou.
Il meurt le , dans un hôtel de Tijuca, près de Rio de Janeiro, vraisemblablement d'une appendicite et des conséquences des traitements de l’époque pour soigner la syphilis. En 1870, ses restes sont rapatriés aux États-Unis et enterrés au cimetière de Green-Wood à Brooklyn (New York) avec la construction d'un monument.
Marmontel, dans son livre les Pianistes célèbres, écrit : « Il est impossible de méconnaître une individualité très accusée dans ces compositions, où le charme de l’idée, l’élégance des harmonies se marient à des rythmes d’une allure toute particulière, d’une persistance opiniâtre ; ces langoureuses mélodies créoles, ces danses nègres d’une mesure cadencée donnaient aux compositions de Gottschalk un goût de terroir, un parfum spécial, un accent de couleur locale d’une authenticité incontestable[3]. »
Il serait l'un des premiers compositeurs américains et le précurseur du ragtime et du jazz[4].
Gottschalk s'est astreint à tenir un journal de ses pérégrinations, et le témoignage qui en ressort touche au domaine du grand reportage dans des pays en pleine ébullition (guerre de Sécession ou révolutions latino-américaines).
Ses écrits ont été réunis par Serge Berthier pour les Éditions Pierre-Marcel Favre dans un ouvrage intitulé : les Voyages extraordinaires de L. Moreau Gottschalk, pianiste et aventurier.
Conjointement à la parution de ce livre, en 1985, est sorti un enregistrement de l'œuvre pour piano de L. Moreau Gottschalk, interprété par Noël Lee et publié dans la collection « Interfaces » par les disques Erato (NUM 75190).
La liste ci-après ne constitue pas le catalogue définitif des œuvres de Louis Moreau Gottschalk. Certaines pièces, listées ci-dessous, ont été perdues ou n’ont jamais fait l’objet d’une publication. D’autres œuvres, non identifiées encore, seront vraisemblablement « redécouvertes ».
RO186 - Orfa, grande polka (1859, réé à Boston en 1864[5])
RO186b - Orfa, grande polka, à 4 mains
RO187 - Ossian, 2 ballades (1846-47)
RO188 - Papillon, voix et piano - Fair butterfly (1862-63)
RO189 - Pasquinade, caprice (1869)
RO189b - Pasquinade, caprice, à 4 mains
RO189c - Pasquinade, caprice, pour orchestre
RO189d - Pasquinade, caprice, chant
RO190 - Pastorella e cavalliere, caprice - Bergère e cavalier - The young shepherdess and the knight - The gay shepherdess and the disappointed knight (1858-59)
RO191 - Pastorella e cavalliere, voix et piano (1865)
RO192 - Paulina, sérénade, voix et piano (1859)
RO193 - Pensée fugitive in A flat
RO194 - Pensée poétique no 2, L’extase (1856)
RO195 - Pensez à moi, Romance, Mélodie pour voix et piano (1863-64 ?)
RO196 - Pensive, polka-redowa
RO197 - Piano concerto in F minor (1853)
RO198 - Piano quintet, Ballo in Maschera (Verdi) (1865)
RO199 - Piano quintet (Weber’s concerstück) (1851)
RO200 - Piano septet (1869)
RO201 - Piano trio : two tarentelles, for piano, violin and cello (1861)
RO265 - Tremolo, grande étude de concert (1869 et créé à Boston en 1971. Il pourrait s'agir de la dernière pièce jouée par le musicien, ce dernier s'écroulant après quelques mesures et décédant quelques jours plus tard[5])
RO265b - Tremolo, grande étude de concert, à 4 mains
RO266 - Tres Romanzas (1859)
RO267 - Il Trovatore (Verdi), Grand Duo di bravura, 2 pianos (1856 ?)
RO268 - Ultima Rosa - The Last Rose of Summer (1865 ?)
RO269 - Union, paraphrase de concert sur les airs nationaux Star splangled banner, Yankee Doodle & Hail Columbia (1862)
RO270 - Sans titre no 1, mi bémol
RO272 - Sans titre no 2
RO271 - Ballade (la bémol) (1853)
RO273 - Polka, si bémol
RO274 - Sans titre no 5, do mineur
RO275 - Polka, la bémol (1859)
RO276 - Sans titre no 7, fa dièze mineur
RO277 - Inès, danza habanera, mi bémol (1860 ?)
RO278 - Sans titre, opéra (1856)
RO279 - Valse en A flat
RO280 - Valse en ré mineur (1860 ?)
RO281 - Valse en E flat (1853)
RO282 - Valse di bravura pour deux pianos (1852)
RO283 - Valse di bravura (military band) (1858 ?)
RO284 - Valse brillant (1844)
RO285 - Valse de concert in G
RO286 - Valse poétique, pour soprano et accompagnement d’orchestre (1857)
RO287 - Valse de salon (1842)
RO288 - Vamos a la azotea (1860 ?)
RO289 - Variations de concert sur l’hymne portugais, pour piano et orchestre - Fantasia sobre Hymno de Luis I - Grandes Variacoes de concerto sobre Hymno de Luis I (1869)
RO290 - L’hymne portugais, variations de concert (1869)
RO291 - Variations sur Dixies’s Land (1862 ?)
RO292 - Variations on old Folks at Home (1853-54)
RO293 - Variations sur la dernière pensée de Weber (1869 ?)
RO294 - Variations sur un thème français (1847)
RO295 - Vision, étude (1868)
RO296 - The water sprite, polka de salon - La Naïde (1853)
RO297 - Ouv. De Guillaume Tell, grand morceau de concert, à 4 mains - William Tell (Rossini) (1850)
RO298 - Workbook comprenant : Polka Guerrière - Ballade - Caprice de concert - Introduction, mazurka rustique - Mazurka bourgeois - Polka A flat major - Introduction à la Mazurka - Souvenir di Lima - Romance (2) - Solitude, romance - Petite Polka - Étude en do dièze mineur - Petite caprice - Mazurka inédite - Polka b flat major - Mazurk fa menor - Chanson du gitano - Ynès
La numérotation RO fait référence au catalogue dressé par Robert Offergeld : « The Centennial Catalogue of the Published and Unpublished Compositions of Louis Moreau Gottschalk », prepared for Stereo Review, New York, 1970.
Les indices (b), (c) ou (d) font référence à des variantes non listées dans le catalogue précité.
La numérotation Xn concerne des œuvres non listées dans le catalogue de Robert Offergeld.