Après une licence en lettres à l'Université de Lausanne en 1986[3], où elle suit notamment les cours de Michel Thévoz, d'Erica Deuber Ziegler et de Marie Claude Morand[4], elle est la première femme[1] à obtenir, en 1996, un doctorat en histoire de l'art à Lausanne. Sa thèse est la première consacrée à l’Art brut et à l'histoire de la collection conçue par Jean Dubuffet. Cette étude est publiée l'année suivante sous le titre L'Art Brut, rééditée à plusieurs reprises et traduite en plusieurs langues[5],[6].
Lucienne Peiry dirige la Collection de l’Art Brut pendant dix ans (2001-2011). Les 27 expositions qu’elle conçoit pour le musée sont consacrées à des thématiques ou à des auteurs d’Art Brut, notamment à ses découvertes faites dans toute l’Europe, au Japon, en Chine[9], en Inde et à Bali[10] ainsi qu’en Afrique et aux États-Unis notamment, apportant une ouverture internationale à l’Art Brut[11]. Elle présente aussi ses découvertes suisses (canton de Fribourg).
Elle publie plusieurs ouvrages et articles sur des créateurs d'Art Brut et dirige des publications et des catalogues d'expositions pour le musée[12],[13],[14],[15].
À son initiative, plusieurs films documentaires consacrés à des auteurs d'Art Brut sont produits par le musée lausannois, ou coproduits et réalisés avec Philippe Lespinasse[16] et Erika Manoni.
En 2012, elle est nommée directrice de la recherche[19] et des relations internationales de la Collection de l'Art Brut et quitte la direction du musée. Elle exerce cette fonction jusqu'en 2014[20].
En 2017, elle est commissaire à la maison rouge, à Paris, de l'exposition Inextricabilia. Enchevêtrements magiques[25], accompagnée d'un catalogue, qui suscite des articles et reportages dans la presse[26],[27] ainsi qu'une importante analyse de la part de l'historienne de l'art Valérie Arconati dans Libération[28],[29].
L'année suivante, elle organise une exposition sur Curzio di Giovanni (HEP, Lausanne) réunissant près de 80 dessins révélés pour la première fois au public et une exposition, Rhinocéros féroce?[30],[31],[32] où elle fait dialoguer art et science avec des rhinocéros peints et dessinés par Gaston Dufour et en regard, des rhinocéros réels et naturalisés (Musée cantonal de zoologie, Lausanne, 2019-2020).
Elle est commissaire de l'exposition Écrits d'Art Brut, langages et pensées sauvages, présentée d'octobre 2021 à janvier 2022 au museum Tinguely, de Bâle[33],[34],[35].
Lucienne Peiry a tenu une chronique artistique mensuelle sur la radio Espace 2, dans l'émission « À vous de jouer »[16] entre 2012 et 2017.
Elle tient également un site internet intitulé Notes d'Art Brut depuis 2013[37].
Elle donne des conférences en Suisse et en Europe, ainsi qu'un enseignement semestriel sur l'Art Brut depuis 2010 à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, au Collège des Humanités[38]. Elle donne également un cours sur l'Art Brut à l'Université de Lausanne à la Faculté des sciences sociales et politiques en 2016-2017[39].
En 2021, elle prend place au sein du comité de recherches sur l'Art Brut, au Centre Pompidou, à Paris, à la suite de la donation de la collection Bruno Decharme[40].
Lucienne Peiry a été membre du jury de plusieurs mémoires à l’université de Lausanne et à l’école du Louvre à Paris, dont celui de Céline Gazzoletti, dirigé par Barbara Safarova, à l’école du Louvre, en septembre 2023.
Elle a un frère, devenu architecte, et une sœur, assistante de production. Son père est employé aux Transports publics de la région lausannoise et sa mère travaille dans la restauration[1],[2].
Édition établie, annotée et préfacée par Lucienne Peiry, Jean Dubuffet. Art Brut et créateurs d'Art Brut, Strasbourg, L'Atelier contemporain, , 592 p. (ISBN978-2-85035-132-7)
Guo Fengyi, Lausanne, Collection de l'Art Brut, , 28 p. (lire en ligne).
Art brut du Japon : publication accompagnant l'exposition Japon, présentée à la Collection de l'art brut à Lausanne, 22 février-28 septembre 2008., Lausanne, Collection de l'art brut, (ISBN978-2-88474-075-3 et 2-88474-075-9, OCLC233580271).
Alain Epelboin, Catherine Grenier, Nanette Jacomijn Snoep et Yvonne Lehnherr (sous la direction de Lucienne Peiry), Inextricabilia, enchevêtrement magiques : art brut, art sacré, art contemporain, art rituel africain : [exposition, Paris, la Maison rouge, 23 juin-17 septembre 2017] (ISBN978-2-08-141182-1 et 2-08-141182-2, OCLC992797175, lire en ligne)
Lucienne Peiry et Collection de l'art brut (sous la direction de Lucienne Peiry,), Nannetti, Golion et Lausanne, Infolio et Collection de l'Art Brut, (ISBN978-2-88474-237-5 et 2-88474-237-9, OCLC742929711).
↑Lucienne Peiry, Tadashi Hattori, Yoshiko Hata et Sarah Lombardi, Art brut du Japon : publication accompagnant l'exposition Japon, présentée à la Collection de l'art brut à Lausanne, 22 février-28 septembre 2008., Collection de l'art brut, (ISBN978-2-88474-075-3 et 2-88474-075-9, OCLC233580271, lire en ligne)