Naissance | |
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Époque |
République romaine tardive (en) |
Activité | |
Père |
Inconnu |
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Inconnue |
Gens | |
Statut |
Affranchi (en) |
Lucius Cornelius Chrysogonus, vivant à Rome au Ier siècle av. J.-C., était un affranchi de Sylla resté dans l'histoire pour son implication par Cicéron dans le procès consécutif au meurtre du patricien Sextus Roscius, riche citoyen d'Amelia retrouvé assassiné dans le quartier de Subure.
D'origine grecque, l'affranchi Chrysogonus, favori de Sylla, était chargé des grandes proscriptions de 82 av. J.-C. à la suite de la victoire du parti de Sylla sur celui de Marius à l'issue de la seconde guerre civile. Ayant bâti sa fortune par l'acquisition des biens confisqués, propriétaire d'une villa sur le Palatin et vivant dans une opulence affichée, il avait acheté les propriétés de Sextus, au motif que celui-ci avait été proscrit, puis fait accuser le fils de ce dernier d'être coupable du meurtre de son père[1]. Devant l'indignation des citoyens d'Amelia - Sextus était un fidèle partisan de Sylla et ses propriétés furent vendues à un prix dérisoire[2] grâce à cette proscription posthume, Sextus fut jugé. Pendant le procès, Cicéron, prenant la défense de l'accusé, rejeta les soupçons sur l'affranchi : l'accusé fut acquitté des charges de meurtre, sans toutefois retrouver les propriétés de son père[1].
Dans sa plaidoirie, Cicéron brosse un portrait à charge du train de vie et de l'aspect de Chrysogonus : « La troupe seule de ses musiciens est si nombreuse que sans cesse tous les alentours retentissent du fracas bruyant des instruments, des voix et des fêtes qu'il donne pendant la nuit. Quelles dépenses, quelles profusions ! quels festins ! honnêtes, sans doute, dans une telle maison, disons mieux, dans ce repaire de toutes les débauches et de toutes les infamies. Et lui-même, vous voyez comment, les cheveux artistement compassés et parfumés d'essences, il voltige dans toutes les parties du forum, menant à sa suite une foule de protégés, revêtus de la toge. Vous voyez encore quelle est l'insolence de ses regards et l'orgueil de ses mépris[3] ».
L'histoire n'a pas conservé de trace de Chrysogonus après ce procès tenu en 80 av. J.-C., ce qui laisse à penser que le portrait brossé par Cicéron, pour les besoins de la cause qu'il défendait, exagère quelque peu l'influence réelle de l'affranchi[1].