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Historia de Iapam (d) |
Luís Fróis, né à Lisbonne en 1532 et mort à Nagasaki (Japon) le , est un prêtre jésuite portugais. Arrivé parmi les premiers missionnaires au Japon, il est également considéré comme un des premiers japonologues. Ses lettres et son histoire du Japon sont une source importante d'informations sur cette époque.
Né à Lisbonne en 1532, Luís Fróis est élevé à la cour du roi Jean III où il reçoit une éducation humaniste. En , il entre dans la Compagnie de Jésus, devenue populaire au Portugal, grâce à la présence et la vie exemplaire de Simon Rodrigues, un des premiers compagnons d’Ignace de Loyola.
Quelques semaines plus tard, Fróis embarque avec neuf autres jésuites à destination de l'Inde.
Fróis arrive à Goa en . Il fait partie du groupe conduit par Gaspar Barze. À Goa, les jésuites sont installés depuis 1542 ; François Xavier est leur supérieur provincial.
En 1554 Melchior Nunes Barreto le prend comme compagnon de voyage vers l’Extrême-Orient, mais le laisse responsable d’une petite école à Malacca (1555-1557). Il y fait office de « lien postal » également, recopiant les lettres venant du Japon et les réexpédiant vers Goa et le Portugal. Il est de retour à Goa en 1558 où il fait les études de théologie qui préparent au sacerdoce. Fróis est ordonné prêtre, à Goa, en 1561.
Peu après son ordination il est envoyé au Japon. Il débarque au port de Yokoseura le . De ce jour, et jusqu'à la fin de sa vie, il vivra au Japon, excepté trois années passées à Macao : cela fait une longue période de trente ans. Son premier travail est pastoral, même s’il ne connaît pas encore la langue. Accompagné d’un interprète il visite les îles de Hirado.
Il est immergé le plus souvent dans la culture japonaise, éloigné des postes européens. L’instabilité politique — et des réactions sporadiquement hostiles au christianisme — font qu’il est parfois expulsé et doit alors déménager. Le temps libre que cela lui donne lui permet d’approfondir ses connaissances de la langue et la civilisation japonaise qu’il admire sincèrement. Il est bientôt couramment accueilli auprès des seigneurs locaux.
En 1572 il est l’interprète du nouveau supérieur jésuite Francisco Cabral quand celui-ci visite les différentes autorités du pays. Pendant une douzaine d’années il réside dans la capitale japonaise de Kyoto (le Miyako, c'est-à-dire « Ville capitale ») mais, en fait, il est souvent en voyage. Ainsi il accompagne et est interprète d’Alessandro Valignano lorsque celui-ci fait la visite canonique de la mission (1580-1582). C’est Valignano qui, impressionné par ses connaissances et sa culture japonaise, lui demande de mettre par écrit les événements qui marquent les débuts du christianisme au Japon.
Assistant du nouveau vice-provincial Gaspar Coelho, il l’accompagne dans ses visites durant 9 ans, de 1581 à 1590. Le premier volume de son Histoire du Japon est achevé en 1586. En il est l’interprète de Coelho à l’audience que leur accorde Toyotomi Hideyoshi. La rencontre, importante et délicate, n’a pas le succès escompté. Hideyoshi bannira le christianisme l’année suivante (1587).
De 1587 à 1589 il rédige la seconde partie de son Histoire du Japon. En Alessandro Valignano le prend avec lui lorsqu'il retourne à Macao. Fróis y continue son travail sur les débuts du christianisme au Japon. Il achève les derniers chapitres de son œuvre en
Malade et ayant la prémonition que sa fin est proche, il demande en 1595 l’autorisation de rentrer au Japon, dont il a fait sa vraie patrie, pour y finir ses jours. Il meurt à Nagasaki le .
Selon José Manuel Garcia, Luís Fróis est le plus important auteur européen ayant écrit sur le Japon pendant le « siècle chrétien » ; il place ses œuvres devant celles d'Alessandro Valignano et de João Rodrigues[1].
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