Les lymphangions sont les unités fonctionnelles valvulées (cellules à parois minces) constituant chaque « train » ou (« chapelet ») d'un vaisseau lymphatique. Ce sont eux qui propulsent la lymphe dans les vaisseaux, toujours dans le même sens (centripète) et de reflux ou de retour ; c'est-à-dire de la périphérie vers le centre du corps, via les vaisseaux et ganglions lymphatiques et le conduit thoracique vers la circulation[1]. Les valvules n'ont pas de capacité autonome de contraction ; elles se ferment passivement quand la cellule se contracte, en ne jouant qu'un rôle anti-reflux[1].
Le lymphangion est une structure linéaire qui fonctionne comme une succession de minuscules ventricules cardiaques (avec systole et diastole discernables), sous le contrôle, inné, du système hormonal et du système nerveux central (ortho-sympathique et para-sympathique), en s'adaptant constamment aux besoins de l'organisme[2]. La paroi de chaque cellule du lymphangion est composée de fibrocellules musculaires lisses, organisées en forme de spirale à partir des points d'insertion des valvules.
Une fois pleine de lymphe, la valvule aval se ferme (passivement), et en se contractant, les fibres provoquent l'expulsion du contenu de la cellule vers la cellule suivante ; le train de cellule joue un rôle assez similaire à celui des veines et veinules pour le sang. Il propulse lentement la lymphe par des contractions (au rythme de 5 à 10 fois par minute) ; chaque lymphangion rempli de lymphe peut activement se contracter et envoyer la lymphe dans la cellule suivante, qui à son tour l'envoie vers la cellule suivante, et ainsi de suite jusqu'au ganglion. Près du centre du corps, le diamètre des vaisseaux s'accroît, et le nombre de valvules diminue (allongeant le lymphangion), pour presque disparaître dans les gros « troncs lymphatiques ».
Le système musculaire contribue aussi au fonctionnement du réseau de lymphangions :
Un défaut valvulaire des lymphangions peut causer un œdème lymphatique, dit « lymphoedème »[3].
S'il s'agit d'un lymphoedème chronique, un traitement (à vie) de physiothérapie décongestive combinée (PDC) est nécessaire, comprenant notamment des soins cutanés (SC), des séances de drainage lymphatique manuel (DLM), le port de bandages multicouches (BMC) avec exercices spécifiques sous bandages (ES), et éventuellement des techniques instrumentales (TI)[4].
Le drainage lymphatique manuel consiste à accompagner par un massage très doux (« en vagues »[5] et « pressions de pattes de chats », au même rythme que celui des lymphangions) ce reflux en le renforçant, et en drainant via le réseau lymphatique d'éventuels liquides excédentaires accumulés dans les tissus. Comme les autres traitements (bandage multicouche en particulier), il doit être précisément adapté au patient pour ne pas surcharger son système lymphatique et ne pas exercer de compression pathogène[6].