Méthylvinylcétone

Méthylvinylcétone
Image illustrative de l’article Méthylvinylcétone
Structure de la méthylvinylcétone
Identification
Nom UICPA but-3-én-2-one
Synonymes

3-butén-2-one, buténone

No CAS 78-94-4
No ECHA 100.001.055
No CE 201-160-6
No RTECS EM9800000
ChEBI 48058
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore très inflammable à l'odeur désagréable[1]
Propriétés chimiques
Formule C4H6O  [Isomères]
Masse molaire[2] 70,089 8 ± 0,003 9 g/mol
C 68,54 %, H 8,63 %, O 22,83 %,
Propriétés physiques
ébullition 81 °C[1]
Solubilité miscible avec l'eau
Masse volumique 0,83 g·cm-3[1] à 20 °C
d'auto-inflammation 491 °C[1]
Point d’éclair −7 °C[1]
Limites d’explosivité dans l’air entre 2,1 % et 15,6 % en volume[1]
Pression de vapeur saturante 100 hPa[1] à 20 °C
Précautions
SGH[1]
SGH02 : InflammableSGH05 : CorrosifSGH06 : ToxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H225, H314, H317, H410, H300+H310+H330, P210, P280, P301+P310+P330, P303+P361+P353, P304+P340+P310 et P305+P351+P338+P310
NFPA 704[3]

Symbole NFPA 704.

 
Transport[1]
   1251   
Écotoxicologie
DL50 23,1 mg·kg-1 (souris, oral)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La méthylvinylcétone est un composé organique de formule CH3C(O)CH=CH2. C'est la plus simple des énones. Elle se présente sous la forme d'un liquide incolore très inflammable, susceptible de former des mélanges explosifs avec l'air, à l'odeur piquante désagréable. Elle est soluble dans l'eau et les solvants polaires. Sa manipulation est particulièrement dangereuse car elle est toxique et corrosive, et a tendance à former des peroxydes explosifs et à polymériser sous l'effet de la lumière. C'est un intermédiaire utile à la synthèse d'autres composés[4].

Elle est produite industriellement par condensation d'acétone CH3C(O)CH3 et de formaldéhyde HCHO suivie par une déshydratation. Elle est également préparée par la réaction de Mannich à partir de chlorure de diéthylammonium [(CH3CH2)2NH2]Cl, ce qui donne l'adduit de Mannich[4],[5], à partir duquel la méthylvinylcétone est obtenue par chauffage avec libération de chlorure de diéthylammonium[5] :

CH3C(O)CH3 + HCHO + [(CH3CH2)2NH2]Cl ⟶ [CH3C(O)CH2CH2N(H)(CH2CH3)2]Cl + H2O ;
[CH3C(O)CH2CH2N(H)(CH2CH3)2]Cl ⟶ CH3C(O)CH=CH2 + [(CH3CH2)2NH2]Cl.

Réactions et applications

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La méthylvinylcétone peut agir comme agent alkylant car c'est un accepteur de Michael efficace. Elle a été étudiée initialement pour son utilisation dans l'annélation de Robinson, méthode utile pour la préparation de stéroïdes :

.

Ses propriétés alkylantes rendent ce composé à la fois très toxique et utile comme intermédiaire en synthèse organique. La méthylvinylcétone tend à polymériser spontanément et est stockée dans l'hydroquinone afin d'inhiber la polymérisation.

En tant qu'alcène électrophile, elle forme un adduit avec le cyclopentadiène. Le dérivé de norbornène obtenu est un intermédiaire dans la synthèse du bipéridène, un anticholinergique. Son groupe cyanhydrine en fait également un précurseur de la vinclozoline, un fongicide. Elle est également un précurseur de la vitamine A synthétique[4].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i Entrée « Methyl vinyl ketone » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 6 mars 2021 (JavaScript nécessaire)
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. « Fiche du composé Methyl vinyl ketone, tech. 90%, stab.  », sur Alfa Aesar (consulté le ).
  4. a b et c (en) Hardo Siegel et Manfred Eggersdorfer, « Ketones », Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry,‎ (DOI 10.1002/14356007.a15_077, lire en ligne)
  5. a et b (en) Alfred L. Wilds, Robert M. Nowak et Kirtland E. McCaleb, « 1-Diethylamino-3-butanone », Organic Syntheses, vol. 37,‎ , p. 18 (DOI 10.15227/orgsyn.037.0018, lire en ligne)