Fille du musicien chanteur théoricien du mouvement François Delsarte et de Rosine Andrien (sœur de la musicienne Thérèse Wartel), née Marie Madeleine Blanche Geneviève Delsarte le à Paris, elle prend le nom de Real del Sarte après son mariage le [1] avec le sculpteur Désiré Réal, son cousin issu de germains (du côté de leurs pères). Elle est également cousine germaine du compositeur Georges Bizet (celui-ci est le fils de la sœur de François Delsarte), et la mère du sculpteur Maxime Real del Sarte (1888-1954).
Ses parents la destinent comme eux à la musique mais elle préfère la peinture et le dessin. En 1871, elle entre à l'école nationale gratuite de dessin pour les jeunes filles rue de Seine, elle y reste trois ans avant d'intégrer en 1874 l'Académie Julian où elle est élève de Gustave Boulanger, Tony Robert-Fleury et Jules Lefebvre.
Elle y perfectionne son dessin pendant six ans avant de passer à la peinture en 1880. Pendant ces années d'études, elle peint et vend des éventails et des écrans, tout en donnant des cours de dessin, d'aquarelle et aussi de piano.
En 1877, elle expose pour la première fois au Salon deux portraits dont un au fusain de son frère Gustave. Sa carrière démarre à ce moment et, en 1884, elle expose sa première huile sur toile au Salon. Elle devient professeur à l'Académie Julian dès 1880[2] et aura comme élèves sa fille Geneviève Bouts Réal del Sarte[3] et sa nièce Thérèse Geraldy.
Donnant pendant toute sa carrière des cours de dessin, d'aquarelle et de peinture dans plusieurs écoles parisiennes, elle est nommée officier d'Académie le [4] puis officier de l'Instruction publique en [5]. Vers la fin de sa vie, elle consacre moins de temps à la peinture et reprend le piano, bien que se plaignant à ses proches d'une baisse d'audition.
Marie Bashkirtseff, À l'atelier (1881), Dnipro, musée des Beaux-Arts. Vue d'un atelier de l'Académie Julian où Magdeleine Real del Sarte en blouse bleu clair pose au centre de la composition[Note 1]. Un portrait à l'huile et de profil de Magdeleine Real del Sarte peint par Marie Bashkirtseff se trouve dans la famille.
L'atelier de Magdeleine Real del Sarte, photographie M.Harmelin (album familial[réf. nécessaire]).
Ses œuvres de jeunesse sont signées Madeleine Del Sarte, puis elle ajoute ensuite le « g » à son prénom. Les premières œuvres connues, signées Magdeleine Del Sarte, apparaissent en 1877. Les œuvres de la période précédant son mariage sont signées Del Sarte ou Magdeleine Del Sarte (parfois juste Magdeleine et à de rares occasions d'un monogramme « DM »). À partir de 1887, date de son mariage, la signature devient Real Del Sarte. Dans les années 1920, son nom est parfois précédé de son prénom, sans doute pour bien distinguer ses œuvres de celles de son fils. Durant ces mêmes années le « D » majuscule de Del devient minuscule, la signature se lisant alors Real del Sarte. Certains tableaux anciens ont parfois vu Réal ajouté à l'ancienne signature pour les ré-exposer.
↑En 1926 parait l'ouvrage d'Alberic Cahuet, Moussia, consacré à la vie de Marie Bashkirtseff. Le Journal Comœdia consacre un article à cet événement[8], illustré par une photographie du célèbre tableau et désigne la jeune femme blonde au milieu comme étant l'auteur du tableau. Magdeleine Real del Sarte réagit et envoie une lettre à la rédaction en donnant des détails sur la pose et sur d'autres personnes représentées[9]. À la suite de ce courrier, la rédaction fait paraître un rectificatif[10].
↑Gabriel Dehaynin est le patron de son mari (secrétaire particulier).Gabriel Dehaynin est l'héritier d'une grande famille d'industriels et le cofondateur de la société du gaz Lebon[18]
↑Mrs William Stix, épouse de Ernest William Stix propriétaire de la Rice Stix Dry Goods Cie.
↑Le tableau figure dans la collection Havemeyer jusqu'en 1907, puis est mis en dépôt chez Durand-Ruel. Dans une lettre du adressée à Horace Havemeyer, Durand-Ruel lui demande ce qu'il doit faire de ce tableau qu'il a toujours en dépôt. Le tableau a fait son entrée au Metropolitan Museum of Art en 1929 avec le don Havemeyer (no 444),[32],[33]
↑Récompensé par une médaille de bronze à l'Exposition universelle de 1900.
↑Une œuvre de Magdeleine Real del Sarte portant ce titre a obtenu une médaille d'or de 1re classe à Londres en 1888.
Bertrand Bedel de Buzareingues, Magdeleine Real del Sarte (1853-1927),vie et œuvre, mémoire de maitrise d'histoire de l'art, Montpellier III, 1988 (Références mémoire, bibliothèque universitaire de Saint-Charles Montpellier).
Mémoire par l'arrière petit-fils de Magdeleine Réal del Sarte.
(en) Overcoming all obstacles: the women of the academie Julian, 1999 (ISBN0813527554).