Malaucène | |||||
Vue vers le nord depuis le château, avec le beffroi. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Vaucluse | ||||
Arrondissement | Carpentras | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Ventoux-Comtat Venaissin | ||||
Maire Mandat |
Frédéric Tenon 2020-2026 |
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Code postal | 84340 | ||||
Code commune | 84069 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Malaucéniens, Malaucéniennes | ||||
Population municipale |
2 756 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 61 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 10′ 30″ nord, 5° 07′ 59″ est | ||||
Altitude | 365 m Min. 238 m Max. 1 132 m |
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Superficie | 45,33 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Malaucène (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Vaison-la-Romaine (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Vaison-la-Romaine | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Vaucluse
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Liens | |||||
Site web | http://www.malaucene.fr | ||||
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Malaucène est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Situé au nord de Vaucluse, à la limite de la Drôme, Malaucène est un beau village provençal installé à 350 m d'altitude, au pied du versant nord du mont Ventoux, dont il constitue la principale porte d'entrée. Le village blotti autour de son ancien « château » (une tour forte plus exactement) aménagé en calvaire au XVIIIe siècle est ceinturé par un boulevard circulaire bordé de platanes centenaires. La ville est traversée par la source du Groseau qui dans le passé a été une zone d'activité intense avec de nombreux moulins, filatures et jusqu'il y a encore très peu de temps des papeteries (2009).
À 9 km au sud de Vaison-la-Romaine et à 18 km au nord de Carpentras, Malaucène se trouve à moins de 50 km de la gare TGV et de l'aéroport d'Avignon, à 30 km de l'autoroute A7 et a moins de 40 km d'Orange et de l'autoroute A9.
Hameau de Vaux, ancienne commune éphémère, rattachée à Malaucène dès 1794.
Crestet | Vaison-la-Romaine | Entrechaux | ||
Suzette | N | Beaumont-du-Ventoux | ||
O Malaucène E | ||||
S | ||||
Le Barroux | Crillon-le-Brave | Bédoin |
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[1].
Le Groseau est une source vauclusienne qui jaillit à Malaucène. Elle est, en importance, la seconde résurgence karstique du département de Vaucluse, après celle de la Fontaine de Vaucluse. Cette source donne son nom à une rivière qui se jette dans l'Ouvèze après avoir traversé les communes d'Entrechaux et du Crestet[2]. La source est située, à la sortie de la ville, sur la route du mont Ventoux. Sa résurgence jaillit au pied d'une falaise de plus de 100 mètres de hauteur. Cet abrupt correspond à une fracture majeure, orientée N-E - S-O qui limite le massif du Ventoux au couchant. Son bassin-versant, avec une superficie de 25 km2, correspond à un pli synclinal tertiaire de roches tendres (marnes bleues, grès, sables miocènes), coincé entre le versant nord du mont Ventoux et le massif des Dentelles de Montmirail. Des versants avec des pentes de plus de 20 % dominent des épandages torrentiels périglaciaires d'origine quaternaire. Le Groseau et son affluent le Rieufroid, qui drainent un vaste bassin amont, s'encaissent ensuite dans des lits dont les berges atteignent entre deux et trois mètres de hauteur. Leur confluence, située à deux kilomètres en amont de l'Ouvèze, reçoit les apports du Sublon, un torrent à très forte pente. Sur le dernier kilomètre de son lit, le Groseau a été rectifié et canalisé, son tracé original ayant été détourné à 90° à des fins d'arrosage[3].
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 832 mm, avec 6,2 jours de précipitations en janvier et 3,4 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Beaumont-Mt Serein », sur la commune de Beaumont-du-Ventoux à 3 km à vol d'oiseau[6], est de 7,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 317,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 33,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8]. Cependant, la station météo utilisée étant située environ 1100m plus haut que l'altitude de la ville de Malaucène, il convient d'ajouter 7°C aux températures moyennes indiquées pour obtenir une approximation relativement significative des températures moyennes à Malaucène (0,65°C tous les 100m de dénivelé[9]).
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −2,6 | −3,1 | −0,6 | 1,7 | 6,1 | 9,7 | 12 | 12,3 | 8 | 5,2 | 0,8 | −1,8 | 4 |
Température moyenne (°C) | −0,7 | −0,7 | 2,3 | 4,9 | 9,6 | 13,7 | 16,4 | 16,4 | 11,3 | 7,5 | 2,7 | 0,1 | 7 |
Température maximale moyenne (°C) | 1,2 | 1,6 | 5,2 | 8,2 | 13,2 | 17,7 | 20,7 | 20,5 | 14,6 | 9,9 | 4,6 | 2 | 9,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−15 31.01.1999 |
−18 05.02.12 |
−13 07.03.05 |
−9 14.04.1998 |
−4,7 05.05.19 |
−0,5 01.06.06 |
1,5 12.07.00 |
3,2 30.08.1992 |
−1,8 25.09.02 |
−8 28.10.12 |
−11 27.11.10 |
−14,9 20.12.09 |
−18 2012 |
Record de chaleur (°C) date du record |
12,7 28.01.08 |
14,7 24.02.20 |
17 24.03.1994 |
20 29.04.05 |
26,9 24.05.09 |
33,4 28.06.19 |
30 31.07.20 |
32,1 12.08.03 |
26,1 04.09.23 |
21,5 01.10.23 |
16,1 01.11.20 |
14 12.12.1994 |
33,4 2019 |
Précipitations (mm) | 130,9 | 84,9 | 82,5 | 125,7 | 112,3 | 76,4 | 43,7 | 59,5 | 138,8 | 169,2 | 177,2 | 115,9 | 1 317 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
1,2 −2,6 130,9 | 1,6 −3,1 84,9 | 5,2 −0,6 82,5 | 8,2 1,7 125,7 | 13,2 6,1 112,3 | 17,7 9,7 76,4 | 20,7 12 43,7 | 20,5 12,3 59,5 | 14,6 8 138,8 | 9,9 5,2 169,2 | 4,6 0,8 177,2 | 2 −1,8 115,9 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Au , Malaucène est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Malaucène[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vaison-la-Romaine, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[14]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (60,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (46,1 %), zones agricoles hétérogènes (26,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,7 %), cultures permanentes (8 %), zones urbanisées (3,5 %), terres arables (2,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,8 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Hommes du Neandertal au niveau du quartier de la Baume[19].
Exploitation du silex des combes de Veaux de la fin du Néolithique puis au Chalcolithique[19].
Saint-Martin : présence d'un atelier de production de silex bédouliens chauffés du Chasséen (Néolithique). Présence romaine au Groseau avec les traces d'un aqueduc canalisant les eaux de la source du Groseau jusqu'à Vaison-la-Romaine. Vestiges repérés au col Saint-Michel, au « vieux Malaucène » l'oppidum du Clairier. Nombreux objets découverts plus ou moins fortuitement sur le territoire de Malaucène.
Au XIIe siècle, l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait le prieuré Saint-Baudile (aujourd'hui disparu)[20].
Le pape Clément V fait du monastère du Groseau sa résidence d'été. De cette construction du XIIe siècle, il ne reste de nos jours qu'une chapelle[19], chapelle Notre-Dame-du-Groseau.
Charles IV, troisième fils de Philippe le Bel, après la mort de son frère Philippe, est couronné à Reims par l’archevêque Raymond de Courtenay, le . Considérant que son Trésor est par trop vide, il n’hésite pas à poursuivre la politique de son père et fait expulser les juifs de France afin de récupérer leurs biens. Jean XXII trouve la mesure excellente et, pour ne pas être en reste, il fait de même avec les juifs d’Avignon et du Comtat Venaissin qui se réfugient en Dauphiné et en Savoie. Pour parfaire l’expulsion, le pape juge utile et nécessaire de faire jeter à bas la synagogue de Malaucène ainsi que celles de Bédarrides, Bollène, Carpentras, Le Thor, Monteux et Pernes. Ce fut la seconde expulsion des juifs du Comtat[21],[22]. La première avait été décidée le , par Mathias de Chiéti – dit Matthieu de Chéate – recteur du Comtat Venaissin, qui les accusait de pratiquer l’usure.
Après le départ des papes d'Avignon, la commune est touchée par les guerres de Religion[19].
Lors de l'hiver 1788 à 1789, Malaucène connait d'importants gels[19].
Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
Au cours du XIXe siècle, de gros travaux sont réalisés au niveau du bourg de Malaucène tels que la démolition des anciens remparts (datant du XIIIe siècle), la construction de lavoirs et de fontaines et l'agrandissement du cours[19].
De 1907 à 1952, la ville possède une gare sur la Ligne d'Orange à Buis-les-Baronnies.
Important maquis dans le Ventoux lors de la Seconde Guerre mondiale[23]. Le , la Gestapo organise une opération de répression sur Malaucène[23]. Le , les troupes motorisées allemandes guidées par les miliciens investirent Malaucène et Beaumes-de-Venise. Quand elles se retirèrent elles laissèrent sur le terrain neuf morts et huit blessés graves[23].
Taxe | Part communale | Part intercommunale | Part départementale | Part régionale |
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Taxe d'habitation (TH) | 13,94 % | 0,00 % | 7,55 % | 0,00 % |
Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) | 14,90 % | 0,00 % | 10,20 % | 2,36 % |
Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) | 74,75 % | 0,00 % | 28,96 % | 8,85 % |
Taxe professionnelle (TP) | 00,00 % | 19,41 % | 13,00 % | 3,84 % |
La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2021, la commune comptait 2 756 habitants[Note 5], en évolution de −3,26 % par rapport à 2015 (Vaucluse : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Malaucène vit en grande partie de l'agriculture avec ses nombreux vergers de cerises, prunes, abricots, pêches, brugnons, olives et vignobles avec les côtes du Ventoux, de maraichage et de tourisme. L’industrie était également présente, avec en particulier l'usine des Papeteries de Malaucène dont l'activité grâce à la présence de la source du Groseau est attestée depuis 1545, et qui sera fermé par le groupe Schweitzer-Mauduit, le dernier propriétaire en 2009.
La situation géographique fait de Malaucène, au pied du mont Ventoux une étape incontournable pour les sportifs notamment les cyclistes et « vététistes », randonneurs, et grimpeurs, voire sports d'hiver : ski, raquette avec la station du mont Serein. Malaucène est l'un des accès les plus prestigieux et le plus ancien pour l'ascension du Ventoux : c'est en partant de Malaucène que le poète Pétrarque montera au sommet du mont Ventoux et racontera son ascension en 1336, « poussé seulement par le désir de visiter un lieu renommé pour son altitude » ce qui peut être considéré comme une des premières pratiques de l'alpinisme.
On trouve à Malaucène de nombreux commerces de proximité : un supermarché, 3 boulangeries, 1 pâtisserie, 1 boucherie, 1 pharmacie, 1 tabac, 1 maison de la presse, 1 librairie, 1 galerie d'art contemporain, 1 station essence, 1 droguerie, 1 banque et des nombreux commerces liés au tourisme : restaurants, pizzerias, hôtels, gîtes et chambres d'hôtes, 3 campings, 1 résidence vacances, 1 spa (propose également la cryothérapie), magasin spécialisé dans les cycles, magasins de souvenirs. Le marché hebdomadaire du mercredi.
Médecin généraliste, dentiste, pharmacie, infirmiers et ambulances sont présents sur la commune.
Plusieurs associations sportives (football, tennis, moto-cross, futsal, cyclo, vtt, école du cirque, etc.)[30].
Église paroissiale Saint-Michel.
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté d'agglomération Ventoux-Comtat Venaissin.
La commune est incluse dans la zone de protection Natura 2000 « l'Ouvèze et le Toulourenc », sous l'égide du ministère de l'Écologie, de la DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur, et du MNHN (Service du patrimoine naturel)[31].
La route d'accès nord au Mont Ventoux passe par Malaucène.
On peut y observer, en quittant le village par celle-ci la Chapelle Notre-Dame-du-Groseau, où le pape Clément V passa de nombreux séjours de 1309 à 1313.
Plus loin, dans la première épingle qui amorce l'ascension, la source du Groseau, lieu pittoresque, coule tout au long de l'année. Cette source est type résurgence vauclusienne, comme la Fontaine-de-Vaucluse, mais dans une bien moindre mesure.
En commençant la montée, juste après le Groseau, on passe devant le " portail Saint-Jean ", sorte de concrétion calcaire foncée entourée d'un bourrelet plus clair. Une légende dit que tous les ans, pour la Saint-Sylvestre, le portail s'ouvre et une chèvre en or s'en échappe pour aller se promener alentour, laissant avec ses sabots des traces dorées sur les rochers. De nombreuses personnes ont essayé de l'attraper, mais en vain…
À quasi mi-parcours avec le sommet se trouve la station du mont Serein avec huit remontées mécaniques pour 12 km de pistes. Elle comporte aussi des pistes de ski de fond et de raquettes. Cette station développe aussi des activités estivales avec en plus des randonnées à pied, à cheval et à VTT, du Devalkart, du Rollerbe et un parcours Accrobranche.
Au sommet, on peut, en plus du merveilleux paysage (par beau temps on y voit le mont Blanc, la mer et le mont Aigoual) observer la tour et son émetteur rouge et blanc caractéristique visible de tout le département et plus loin encore. Il s'agit d'un radar de contrôle aérien, l'émetteur télé et radio se situe légèrement en contrebas sur la tour Kaki. On peut de même, vers l'est, observer les vestiges de la base de lancement de missiles, avec les deux dômes « thermonucléaires », portes d'accès aux galeries souterraines. Cette base est aujourd'hui utilisée pour des expériences scientifiques de détection de particules extraterrestres (dans les salles de commande des missiles).
S'ensuit la descente vers le chalet Reynard, station du versant sud du Ventoux et où se séparent les routes allant vers Sault et vers Bédoin.
La station du mont Serein et le sommet du mont Ventoux sont sur la commune de Beaumont-du-Ventoux.
En prenant vers le nord, par les combes de Veaux, après avoir emprunté une étroite route sinueuse où se déroulent fréquemment des rallyes automobiles, on arrive dans la vallée du Toulourenc, petite rivière du flanc nord du mont Ventoux qui délimite les départements du Vaucluse et de la Drôme. Cette rivière prenant sa source au pied du château d'Aulan près de Montbrun-les-Bains coule sur près de 30 kilomètres pour se jeter dans l'Ouvèze sur la commune d'Entrechaux. Sinuant selon les combes descendant de la montagne, elle a creusé dans la roche de son lit, en amont et en aval du hameau de Veaux (ou Vaux selon les étymologies), lieu de naissance du héros du roman Ravage de René Barjavel, de profondes gorges atteignant parfois 100 mètres. La gorge aval appelée Estrechon (à cause de son étroitesse) ne dépasse pas par endroits 1,50 mètre de largeur et doit avoir une longueur de 3 kilomètres, de Notre-Dame-des-Anges à Veaux. En amont du hameau, après un autre Estrechon un effondrement de blocs tient lieu de lit de rivière, puis les gorges se poursuivent jusqu'à Saint-Léger-du-Ventoux.
Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, pape sous le nom de Clément V le .
Il arrive à Malaucène le .
De 1309 à 1310, il fait aménager un palais au Groseau qui fut détruit à la Révolution.
Clément V passe 78 jours au Groseau en 1310, autant en 1311, 99 jours en 1312, 85 jours en 1313. Il quitte les lieux le et meurt le .
Il y fait ériger l'église Saint-Michel-et-Saint-Pierre 1309 sur l'emplacement d'un ancien temple, pièce fortifiée qui servit à la défense de la ville. Elle s'intégrait dans les remparts d'enceinte qui furent aussi construits à cette époque.
En 1311, il y prépare le concile de Vienne au prieuré du Groseau dans lequel autorise entre autres la suppression de l'ordre des Templiers à la demande de Philippe le Bel[35].
Il met provisoirement fin au conflit entre le Saint-Siège et les Spirituels en provoquant un long débat entre les deux partis devant la commission dite de Malaucène[36].
La raison principale de sa présence ici est qu'il y trouve la sérénité loin de Philippe le Bel et de ses légistes. Il lui faut du calme pour préparer la défense de Boniface VIII accusé d'hérésie et préparer le concile de Vienne.
Poète et humaniste italien, François Pétrarque est né à Arezzo en 1304 et mort à Arquà, près de Padoue, en 1374.
Dans l'ouvrage Œuvres complètes de Pétrarque[37] on peut lire dans Lettres familières IV-I :
« À Dionigi di Borgo Sansepolcro, de l’Ordre de Saint-Augustin, professeur d’Écriture sainte, au sujet de ses propres soucis [...] Au jour fixé, nous quittâmes la maison, et nous arrivâmes le soir à Malaucène, lieu situé au pied de la montagne, du côté du nord. Nous y restâmes une journée, et aujourd’hui enfin nous fîmes l’ascension avec nos deux domestiques, non sans de grandes difficultés, car cette montagne est une masse de terre rocheuse taillée à pic et presque inaccessible. »
Cette ascension, datée du VI des calendes de , eut lieu le . Cette date correspond, en effet, au du calendrier julien, alors en vigueur, et au de notre actuel calendrier grégorien[38].
Les du Puy sont une très ancienne famille originaire du Dauphiné et le Comtat Venaissin. Les du Puy-Malaucène sont l'une des branches principales, installés à Malaucène et à Caromb; une autre s'est installé à Carpentras. Une branche cadette des Puy devient les du Puy-Montbrun[39].
Cette branche de Malaucène comprend, entre eux :
Jean Geoffroy, ancien sénateur maire de Saint-Saturnin-lès-Apt, est né dans cette commune, d'une famille de notables et d'anciens maires de Malaucène[40].
De nombreuses personnalités ont fait de Malaucène une commune riche autant dans l'art que dans la création. L'une des premières se nomme Michel Galabru, qui crée dans les années 1980 le festival de théâtre de Malaucène. Lors de ce festival, il reçoit ses amis dont Jacqueline Maillan, Micheline Dax, Rosy Varte ou encore Marthe Mercadier. Mais le festival s'arrête après huit ans de succès. En 1993, s'installe entre Malaucène et le village du Crestet Bernard Minet, rendu célèbre par sa participation à l'émission de télévision Club Dorothée. Il y réside toujours à l'heure actuelle.
Marie Cardinal écrivaine de roman à succès vécut aussi sur la commune (où elle est enterrée au cimetière), de même que la philosophe et écrivaine Noëlle Châtelet, des acteurs comme Magali Noël ou Jean-Pierre Darras. D'autres personnalités résident ponctuellement à Malaucène dont Yann Collette, et Myriam Boyer, mère de Clovis Cornillac.
L'animateur et chanteur Bichou et récemment devenu Heifara Fenua de son vrai nom Romain Bougnard est un enfant du village, il est connu pour être « l'ami des stars » et notamment du célèbre homme en bleu Michou, mais également pour la reprise de l'hymne de l'association La Voix de l'enfant intitulé « Parle Hugo, Parle »[41],mais aussi pour avoir, en , repris la chanson du groupe Zebda en la transformant en « Le chant des manifestants »[42], qui culmine en avec un total de 11 000 vues.Il est également engagé dans les luttes pour les différences.
En 2004, les plateaux de la série Une femme d'honneur prennent leurs quartiers sur la commune pour le tournage de huit épisodes. Malaucène est souvent le lieu de tournage de films étrangers, français, mais également de séries et fictions françaises.
Les armes peuvent se blasonner ainsi : « De gueules à la clef d'or et à la clef d'argent passées en sautoir, accompagnées de deux veaux affrontés du même, posés sur les anneaux, la tête contournée ». Devise : ex pace ubertas (de la paix la richesse). |