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Manfredi III Chiaromonte (mort en mars[1] ou novembre[2] 1391 à Palerme) est un noble sicilien appartenant à la Famille Chiaromonte, comte de Modica, comte de Mistretta et deux fois comte de Malte, grand amiral du royaume de Sicile et vicaire de Sicile après la mort du roi Frédéric III.
Il était le fils illégitime de Giovanni II Chiaromonte.
Il est d'abord affilié au pouvoir des Angevins de Sicile. En 1354 Manfredi est assiégé dans Lentini par les troupes aragonaises de Artale I Alagona. Ce dernier parvient à le capturer Manfredi par trahison en 1360. Manfredi est emprisonné à Catane mais parvient à s'échapper et à retrouver ses biens.
Il se soumet ensuite au pouvoir Aragonais après la victoire de Pierre III. Il devient alors amiral du Royaume de Sicile de 1364 jusqu'à sa mort en 1391. Pour son aide militaire au nouveau pouvoir, il recevra de nombreuses terres et titres en récompense : comte de Mistretta en 1365 pour son aide à la reconquête de Messine, la seigneurie d'Eraclea (aujourd'hui Gela) le . Il a également été seigneur de Trapani, Agrigente, Bivona, Licata (Italie), Castronovo, Lentini, Palma di Montechiaro et Mussomeli, où il construisit un château qui porte encore son nom.
À la mort du roi Frédéric III en 1377, Manfredi devient l'un des quatre vicaires, qui gouvernent le royaume au nom de la jeune Marie, reine de Sicile à l'âge de 14 ans. Mais en 1379, Marie est enlevée par les Aragonais, et forcée à épouser Martin Ier de Sicile. Manfredi est à ce moment le plus puissant des 4 vicaires et dirige la majeure partie de la Sicile[3].
Manfredi était gouverneur de Messine et devint seigneur de Djerba, après avoir libéré l'île des pirates arabes en aout 1388.
Il tenait sa cour dans le Palazzo Chiaromonte de Palerme.
Manfredi Chiaramonte meurt à Palerme en 1391.
Manfredi est fait comte de Malte le en récompense de son aide militaire. Mais les Maltais sont furieux d'être une fois de plus donnés en cadeau quand ils avaient fini par obtenir leur rattachement au domaine royal. L'agitation est aussi entretenue par Giacomo de Pellegrino, originaire de Messine, qui détient une grande partie du pouvoir économique local grâce à un contrôle sur les exportations de coton doublée d'une activité de corsaire. C'est donc une île en pleine révolte que Manfredi reçoit. La révolte continue tant et si bien que deux galères génoises sont envoyées pour pacifier l'île et mettre fin aux exactions maritimes[4]. Le château est finalement repris et Frédéric III de Sicile se déplace en personne à Malte pour apaiser la révolte. Finalement, en 1375, le roi retire le comtat de Malte à Manfredi pour le céder à son fils illégitime Guillermo d'Aragon en lui ordonnant d'aller lui-même y vivre afin de faire cesser la rébellion.
Après Guillermo d'Aragon, c'est Louis Frédéric d'Aragon qui succéda au titre de comte de Malte à la mort du roi Frédéric III. Mais Manfredi est à ce moment l'homme fort de Sicile. À la mort de Louis Frédéric d'Aragon en 1382, il reprend alors son titre et ses possessions maltaises jusqu'à sa mort[4]. Il utilisera probablement les îles maltaises pour lancer son attaque sur Djerba.
Par sa vie aventurière, pleine de rebondissements, de fauteurs de troubles, de guerres incessantes (toujours pour son profit), mais aussi par son intelligence, sa ténacité et sa valeur personnelle, il a pu incarner l'expression brillante de la féodalité sicilienne[2].
Il épouse en premières noces Margherita Passaneto, puis vers 1370 Eufemia Ventimiglia, la fille du comte Francesco Ventimiglia Lauria de Geraci[2].
Il a deux ou trois enfants :