Marcel Rubin a suivi un cours en harmonie avec Richard Stöhr à l'Académie de musique de Vienne, où il a étudié le contrepoint avec Franz Schmidt et le piano avec Richard Robert. En 1925-1927, il a pris des leçons privées de composition avec Darius Milhaud à Paris. Il a également étudié le droit à l'Université de Vienne et a obtenu un doctorat pour ces deux disciplines, Dr phil. 1933 et Dr iur. 1934.
Puis Rubin a travaillé dans un cabinet d'avocats tout en dirigeant en 1936 avec Friedrich Wildgans une série renommée de concerts de « musique contemporaine ».
Le jour de l'« Anschluss » de l'Autriche en 1938, Rubin a été contraint d'émigrer en tant que juif. D'abord, il a fui à Paris avec sa sœur. En , il a été interné comme « étranger ennemi ». Plus tard, il a été déplacé vers le camp d'internement : Camp des Rochères et de la Poterie de Meslay-du-Maine, et en février 1940 vers le camp de Damigny près d'Alençon. Là, il compose la musique pour le « Dachau-Lied(de) » de Jura Soyfer(en), plus connu aujourd'hui dans la version de Herbert Zipper(en) qu'il ne connaissait pas. Avant la chute de la France, le camp qui était géré par les britanniques, a été fermé et les internés libérés. À l'automne 1940, Rubin a réussi à arriver à Marseille avec sa famille. Là, il est devenu membre du Parti communiste d'Autriche (KPÖ), et le restera jusqu'en 1969, quand il a démissionné en signe de protestation contre la répression du Printemps de Prague.
En 1942, Rubin réussit à fuir vers le Mexique. À Mexico, il a été répétiteur de chœur à l'Opéra, où avait fui aussi l'autrichien Karl Alwin(de) engagé comme chef d'orchestre. En tant que chef du « chœur des Allemands libres » (Chor der freien Deutschen[1]), il a fait exécuter quelques-unes de ses propres œuvres. Il a été membre du conseil d'administration du « Heine-Club » fondé par des émigrants.
En , il revient en Autriche. Il a vécu comme compositeur indépendant et gagnait sa vie comme critique de musique pour le « Österreichische Tagebuch » et jusqu'en 1969 pour la « Volksstimme ». De 1948 à 1965, il a travaillé comme secrétaire honoraire de l'Association des compositeurs autrichiens. Il a fondé en 1949 avec des personnes aux vues similaires la ÖGZM (Österreichische Gesellschaft für Zeitgenössische Musik, Société autrichienne pour la musique contemporaine). À partir de 1957, il a exercé diverses fonctions dans l'AKM (société autrichienne des auteurs), dont il est devenu le président de 1975 à 1984. Il a occupé ce poste de 1974 à 1978 à la CISAC.
Le , Rubin a été enterré au cimetière central de Vienne (Ehrenhain Gruppe 40, no 170).
Son œuvre comprend un opéra Kleider machen Leute, dix symphonies, sept concertos, de la musique de chambre et des lieder. Son style non conventionnel s'inspire de celui du Groupe des Six et en particulier de Milhaud. Les rythmes et l'instrumentation sont influencés par Igor Stravinsky et Dmitri Chostakovitch.
Un catalogue peut être trouvé dans les références en ligne.
no 1, 1927-8, rev. 1957
no 2, 1937, rev. 1974
no 3, 1939, rev. 1962
no 4 Dies irae, 1943-4, rev. 1972
no 5, 1964-5
no 6, 1973-4, rev. 1983
no 7, 1976-7
no 8, 1980
no 9, 1984 (d'après A. Silesius)
no 10 Hommage à Chartres, 1986
Otto Mayer-Serra: Musica y musicos de Latinoamerica. Atlante, Mexico City 1947.
Rudolph Franz Brauner: Österreichs neue Musik. Ein Wegweiser und Überblick für den Musikfreund. Hollinek, Wien 1948.
Storm Bull: Index to biographies of contemporary composers. Scarecrow Press, New York 1964.
Walter Szmolyan: Großer Staatspreis für Marcel Rubin. In: Österreichische Musikzeitschrift. 25 (1970), S. 767f.
Hartmut Krones: Marcel Rubin. Eine Studie. Lafite, Österreichischer Bundesverlag, Wien 1975, (ISBN3-85151-059-3) (Reihe Österreichische Komponisten des XX. Jahrhunderts; Bd. 22).
Walter Pass, Gerhard Scheit, Wilhelm Svoboda: Orpheus im Exil. Die Vertreibung der österreichischen Musik 1938–1945. Verlag für Gesellschaftskritik, Wien 1995, S. 205; (ISBN3-851-15200-X).
Miguel Fischer, John M. Furman, Martha Furman-Schleifer: Latin American classical composers. A biographical dictionary. Scarecrow Press, Lanham (Md) 1996.
Felix Czeike: Historisches Lexikon Wien, Band 5. Verlag Kremayr & Scheriau, Wien 1997, S. 382, (ISBN3-218-00547-7), S. 1.
Handbuch österreichischer Autorinnen und Autoren jüdischer Herkunft 18. bis 20. Jahrhundert. Band 2 J-R. Hrsg.: Österreichische Nationalbibliothek, Wien. Saur, München 2002, (ISBN3-598-11545-8), S. 1160.
Österreichisches Musiklexikon. Band 4. Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien 2005, (ISBN3-7001-3046-5), S. 1966.