Marcus Argentarius (parfois francisé en Marc Argentaire[1]) est un poète grec antique ayant vraisemblablement vécu au Ier siècle ap. J.-C.
Il vécut sans doute à Samos ou peut-être à Rome. Il porte un nom romain mais était probablement grec ; sans doute encore, était-il affranchi ou fils d'affranchi. Toutefois, nous ne savons rien de véritablement concluant ni sur sa vie, ni sur ses origines, son pays, sa famille et ses activités. Sénèque l'Ancien dans ses Suasoria évoque à de nombreuses reprises un Argentarius, mais rien ne permet d'être assuré qu'il s'agit de cet auteur. Philostrate, dans sa Vie des Sophistes parle d'un Marcus de Byzance, célèbre à l'époque de l'empereur Hadrien. Il faudrait alors considérer qu'il est d'une époque plus tardive qu'on ne croit ordinairement.
De ce poète, l'Anthologie palatine a conservé trente-sept épigrammes, qui, si elles ne manquent pas parfois d'élégance ou de finesse, ne se démarquent guère de la production classique des épigrammes érotiques, bachiques ou funéraires. Certaines jouent avec bonheur sur les mots (Ποιεῖς πάντα, V, 32 ; ᾿Αντιγόνη Σικέλη πάρος, V, 63 ; ᾿Αντιγόνην ἔστεργες, XII 320 ; ῾Ησιόδου ποτέ, IX, 161 ; Κωμάζω, IX, 270; ᾿Εθραύσθης, IX, 246). D'autres, s'apparentent davantage à des plaisanteries de banquets quand il prend pour cible des ivrognes, des infirmes ou des pauvres. Sa pièce la plus célèbre (V, 89), célèbre l'amour de manière paradoxale ou moqueuse. On peut toutefois estimer que la plus réussie est la pièce IX, 270 qui évoque avec grâce la poésie, art céleste.
Le véritable amour (traduction Philippe Renault)
Anth. Pal., V, 89[2]
À l'instar des astres (traduction Marguerite Yourcenar)
Anth. Pal., IX, 270