Marcus Rediker est professeur de l'histoire atlantique et titulaire de la chaire du département d'Histoire à l'université de Pittsburgh.
Rediker se présente comme un historien d'extrême gauche qui s'est notamment intéressé à « l’histoire par le bas »[2].
Il est l'un des conseillers historiques de la série documentaire Les Routes de l'esclavage (2018)[3]. Ses enquêtes approfondies sur le sujet ont été utilisées pour réfuter les affirmations voulant que la dureté de la traite atlantique ait été exagérée, au moment de l'affaire Olivier Grenouilleau[réf. nécessaire].
Rediker a écrit plusieurs ouvrages sur les aspects sociaux de l'histoire maritime. Il considère les marins et les pirates du XVIIe siècle comme les précurseurs des mouvements anticapitalistes modernes. En 1987, il publie Between the Devil and the Deep Blue Sea: Merchant Seamen, Pirates, and the Anglo-American Maritime World, 1700–1750, ouvrage qui s'efforce de replacer la vie des équipages de navires nord-américains à l'intérieur de l'histoire sociale du travail. L'historien Alain Cabantous regrette néanmoins que le livre contienne « bien peu d'indications quantitatives qui parfois réduisent la portée de la démonstration », ainsi qu'une « systématisation idéologique » et « l'application un peu laborieuse d'un modèle marxiste très orthodoxe »[4].
Voulant faire prendre conscience de l'importance des mers dans l'histoire des peuples, il forge l'expression terracentrisme, pour dénoncer ceux qui ne pensent qu'à partir de la terre, comme si les mers et océans n'étaient que des espaces vides et sans histoire[6].
En 2002, Rediker publie, en collaboration avec Peter Linebaugh, L'hydre aux mille têtes : l'histoire cachée de l'Atlantique révolutionnaire. L'historien américain Howard Zinn a salué le livre en affirmant : « C'est un ouvrage merveilleux dans lequel Rediker et Linebaugh ont retrouvé l'histoire oubliée de la résistance au capitalisme sur les deux rives de l'Atlantique. »
En 2017 est édité son livre Les hors-la-loi de l'Atlantique (Outlaws of the Atlantic, 2015) qui argumente que le système politique sur les navires flibustiers est égalitaire et peut permettre de penser des alternatives au capitalisme[7].
Les Forçats de la Mer : Marins, marchands et pirates dans le monde anglo-américain (1700-1750) [« Between the Devil and the Deep Blue Sea: Merchant Seamen, Pirates, and the Anglo-American Maritime World, 1700–1750 »] (trad. de l'anglais), Paris, Libertalia, , 451 p. (ISBN978-2-918059-01-1)
L'hydre aux mille têtes : L'histoire cachée de l'Atlantique révolutionnaire [« The Many-Headed Hydra: Sailors, Slaves, Commoners, and the Hidden History of the Revolutionary Atlantic »] (trad. de l'anglais), Paris, Éditions Amsterdam, , 519 p. (ISBN978-2-35480-036-9)
Pirates de tous les pays : l'âge d'or de la piraterie atlantique, 1716-1726 [« Villains of All Nations: Atlantic Pirates in the Golden Age »] (trad. de l'anglais), Paris, Libertalia, , 278 p. (ISBN978-2-9528292-7-4)
A bord du négrier : Une histoire atlantique de la traite [« The Slave Ship: A Human History »] (trad. de l'anglais), Paris, Seuil, , 548 p. (ISBN978-2-02-109290-5)
Les Révoltés de l'Amistad : Une odyssée atlantique (1839-1842) [« The Amistad Rebellion: An Atlantic Odyssey of Slavery and Freedom »] (trad. de l'anglais), Paris, Seuil, , 416 p. (ISBN978-2-02-121316-4)
Les hors-la-loi de l'Atlantique : Pirates, mutins et flibustiers [« Outlaws of the Atlantic: Sailors, Pirates, and Motley Crews in the Age of Sail »] (trad. de l'anglais), Paris, Seuil, , 304 p. (ISBN978-2-02-127941-2)
Un activiste des Lumières : Le destin singulier de Benjamin Lay [« The Fearless Benjamin Lay: The Quaker Dwarf Who Became the First Revolutionary Abolitionist »] (trad. de l'anglais), Paris, Seuil, , 288 p. (ISBN978-2-02-127942-9)
Préface
Daniel Defoe, Libertalia : une utopie pirate, préface de Marcus Rediker, Libertalia, 2012.