Elle a consacré sa carrière universitaire de chercheuse à la culture polonaise des XIXe et XXe siècles. Elle a formé des générations d'humanistes, d'écrivains, de journalistes, de scientifiques, d'universitaires, d'éditeurs et d'enseignants.
Elle est connue également pour son engagement féministe et ses engagements aux côtés de l'opposition démocratique dans les années 1970 et 1980, après avoir vainement essayé de combattre dès 1968 pour la démocratie au sein du parti ouvrier unifié polonais auquel elle a adhéré pendant ses études.
Maria Janion, après avoir passé son enfance et fait ses études secondaires à Wilno, fait après la fin de la guerre ses études de lettres polonaises dans les universités de Łódź et de Varsovie[2], avant de commencer comme assistante une carrière universitaire qu'elle terminera comme Professeur.
En mars 1968, elle perd son poste. Son enseignement, qui encourageait les étudiants à se forger leur propre réinterprétation, souvent très éloignée des canons officiels, du patrimoine littéraire polonais, ne pouvaient qu’inquiéter les autorités communistes[3].
Elle participe à l’action clandestine de la Société Towarzystwo Kursów Naukowych, dont le but était de pallier les failles de l’enseignement officiel en dispensant un savoir épargné par la censure. En , elle fait partie des signataires de l’appel des intellectuels à soutenir la grève des ouvriers des chantiers navals[3].
Après la chute du régime communiste, elle poursuit son engagement au service de la société démocratique qui se met en place ; elle est notamment active dans le développement du mouvement intellectuel féministe en Pologne et soutient des initiatives civiques en faveur d’une société polonaise ouverte, combattant toutes les formes de préjugés[3].
Maria Janion a reçu de nombreux prix et distinctions pour plusieurs de ses livres ou l'ensemble de son œuvre, notamment :
le prix Anton-Bruckner pour Zygmunt Krasiński : debiut i dojrzałość (Zygmunt Krasiński : des débuts à la maturité)
le prix scientifique de la PAN en 1978 pour Gorączka romantyczna (La fièvre romantique) et en 1979 pour Romantyzm i historia (Le romantisme et l'histoire), écrit avec M. Żmigrodzka
le prix de la fondation américaine de New York Fundacja Jurzykowskiego en 1980
« Histoire de la littérature et histoire des idées : proposition d'une nouvelle problématisation », dans Literary Studies in Poland (1978), t. 1, p. 87-104.
« Le romantisme polonais parmi les romantismes européens », dans Literary Studies in Poland (1980), t. 5, p. 7-36.
« "L'Art c'est l'homme qui s'organise" : le bouillant creuset de l'histoire privée », dans Literary Studies in Poland (1983), t. 10, p. 35-77.
« Pour une critique fantasmatique », dans Literary Studies in Poland (1987), t. 18, p. 41-67.
« Pourquoi la révolution est-elle une femme ? », dans Revue européenne des sciences sociales (1989), t. 27, no 85, « Lumières, utopies, révolutions: Espérance de la Démocratie », p. 165-177.
« L'apocalypse laïque », dans Lettre internationale (1989), no 21, p. 29-32 [coauteure avec Remigiusz Forycki].
« La mort, témoin romantique le l'existence », dans Literary Studies in Poland (1992), t. 25, p. 45-62.
« Le fantasme de la tête coupée », dans Romanica Wratislaviensia (1992), t. XXXV, « La Révolution française et ses fantasmes dans la littérature », p. 75-88 [coauteure avec Remigiusz Forycki].
Publications polonaises
Lucjan Siemieński, poeta romantyczny, Varsovie : Państwowy Instytut Wydawniczy, 1955.
Lucjan Siemieński, poète romantique
Zygmunt Krasiński : debiut i dojrzałość, Varsovie : Wiedza powszechna, 1962