Marie-Françoise Bechtel

Marie-Françoise Bechtel
Illustration.
Marie-Françoise Bechtel en 2010.
Fonctions
Députée française

(5 ans)
Élection 17 juin 2012
Circonscription 4e de l'Aisne
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique SRC (2012-2016)
SER (2016-2017)
Prédécesseur Jacques Desallangre
Successeur Marc Delatte
Directrice de l'École nationale d'administration

(2 ans, 4 mois et 18 jours)
Prédécesseur Raymond-François Le Bris
Successeur Antoine Durrleman
Biographie
Nom de naissance Marie-Françoise Cassiau
Date de naissance (78 ans)
Lieu de naissance Coarraze, France
Parti politique MDC (1993-2003)
MRC (2003-2015)
Diplômée de Université Paris-Sorbonne
ENA
Profession Conseillère d'État, professeure agrégée de philosophie

Marie-Françoise Bechtel, née Cassiau le à Coarraze, est une haute fonctionnaire et femme politique française.

Nommée conseillère d'État en 1980, elle dirige l'École nationale d'administration de 2000 à 2002. Elle est députée de l'Aisne entre 2012 et 2017.

Jeunesse et études

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Fille de Gaston Cassiau (1911-1988), fonctionnaire de l'Équipement, et Marie-Christine Sahorès (1907-1999)[1], institutrice et directrice d'école[2], Marie-Françoise Bechtel est originaire d'Oloron-Sainte-Marie, où elle passe le baccalauréat en 1963[3].

Elle lit Jean-Paul Sartre, qu'elle « ador[e] »[4]. Après des études de philosophie à l'université Paris-Sorbonne — où elle s'implique lors de Mai 68[2] — elle obtient l'agrégation en 1972[2] et, « adepte de la dialectique hégelienne »[5], enseigne cette discipline aux lycées de Sainte-Foy-la-Grande, Libourne et Chartres durant cinq années.

En 1978, elle intègre l'École nationale d’administration (ENA) dans la promotion Voltaire. Pour Michel Sapin, elle y est remarquée comme une « femme expérimentée »[2]. Elle sort classée 4e de sa promotion[6].

Conseillère d'État

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À sa sortie de l’ENA en 1980, elle intègre le Conseil d'État, conformément à ses ambitions[2]. Elle y fait l'essentiel de sa carrière, mis à part ses passages en cabinets ministériels[3].

Parcours dans les cabinets ministériels

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En 1984, elle rencontre Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l'Éducation nationale. Partageant sa vision de l'« élitisme républicain », elle intègre pour deux années son cabinet, où elle est notamment chargée de la question de l'enseignement privé[5].

En 1993, elle est respectivement chargée de mission puis directrice de cabinet du ministre de la Justice, Michel Vauzelle[7].

Elle adhère au Mouvement des citoyens, parti de Jean-Pierre Chevènement, en 1997 et retourne à son cabinet en 1999 lorsqu'il est ministre de l'Intérieur[8].

À la tête de l'ENA

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En , elle est la première femme nommée à la tête de l'ENA[9]. À cette époque, certains de ses proches et opposants la trouvent trop autoritaire, tandis que Michel Sapin salue sa « vision du service public riche et affirmée »[2]. Elle quitte cette fonction fin 2002.

Elle estime rétrospectivement que la haute fonction publique était plus diverse à la fin des années 70. Aujourd'hui « elle est devenue extrêmement uniforme, que ce soit dans la pensée ou les comportements[10] ».

Engagement auprès de Chevènement

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Lors des élections législatives de 1997, elle est candidate à Paris[11]. Aux municipales de 2001, elle est tête de liste dans le 13e arrondissement de Paris.

Elle est la directrice de campagne[12] de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2012, jusqu'à ce qu'il retire sa candidature en . En , à la suite du soutien de Chevènement à la candidature de François Hollande, elle intègre le conseil politique de la campagne « Hollande 2012 »[13].

Elle est membre du conseil scientifique de la fondation Res Publica [14][Depuis quand ?], dont elle prend la présidence en juin 2021 après en avoir été la vice-présidente, succédant ainsi à Jean-Pierre Chevènement[15].

Députée de l'Aisne

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Après avoir tenté sa chance aux élections législatives de 1997 dans la deuxième circonscription de Paris (1,64 % des suffrages)[16], puis en 2007 dans la deuxième circonscription législative de l'Indre (46 % au second tour contre Nicolas Forissier), Marie-Françoise Bechtel est en 2012 candidate d'union MRC-PS[17] dans la quatrième circonscription de l'Aisne, affirmant vouloir « s'implanter » dans ce département ; elle est élue au second tour, avec 53,62 % des voix, face à Isabelle Létrillart. Son suppléant est Patrick Day, maire de Soissons et conseiller général du canton de Soissons-Nord.

Le , elle devient vice-présidente de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, présidée par Jean-Jacques Urvoas.

Le , à la suite d'un désaccord, elle annonce son départ du Mouvement républicain et citoyen et rejoint le club réactivé de Jean-Pierre Chevènement, République moderne (RM)[18].

Pour la primaire citoyenne de 2017, elle soutient Arnaud Montebourg[19]. Éliminé du premier tour, ce dernier appelle à voter pour Benoît Hamon mais elle refuse de suivre cette consigne[20].

Elle est éliminée dès le 1er tour des élections législatives de 2017 avec 7,96 % des voix[21].

Vie privée

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Mariée en 1972 à Alain Bechtel, haut fonctionnaire et directeur de sociétés — dont elle divorce en 1995 —, elle a un fils et une fille[22],[2].

Notes et références

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  1. « Marie-Françoise Bechtel », sur whoswho.fr.
  2. a b c d e f et g Ondine Millot, « Vive l'Énarchie ! », sur liberation.fr, .
  3. a et b Biographie, sur son site officiel.
  4. Invitée de Nathalie Cuman sur LCP AN.
  5. a et b Jonathan Bouchet-Petersen, « Marie-Françoise Bechtel, l'État d'âme », Libération, 20 novembre 2012.
  6. Le JDD, « ENA : découvrez le classement de la promo Voltaire de François Hollande », JDD,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Le cabinet de Michel Vauzelle », sur un site du ministère de la Justice (consulté le ).
  8. Arrêtés du 26 août 1999 portant nomination au cabinet du ministre.
  9. Décret du 14 septembre 2000 portant nomination de la directrice de l'École nationale d'administration.
  10. « Haute administration : "L'origine du problème, ce n'est pas l'ENA, c'est Sciences-Po" », sur Marianne, (consulté le ).
  11. [1].
  12. « Ils s'engagent : Marie-Françoise Bechtel directrice de campagne », sur le site de campagne 2012 de Jean-Pierre Chevènement (consulté le ).
  13. « Le MRC dans la campagne de François Hollande », sur le site du MRC (consulté le ).
  14. « Le conseil scientifique de la fondation de recherche Des Publica »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site de la fondation (consulté le ).
  15. Fondation Res Publica, « Réunion du Conseil d'administration du mardi 15 juin 2021 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Fondation Res Publica | Think tank (consulté le ).
  16. « Résultats des législatives de 1997 : 2e circonscription de Paris », sur le site politiquemania (consulté le ).
  17. « Signature de l'accord MRC-PS », sur le site du MRC (consulté le ).
  18. H. M., « La députée axonaise Marie-Françoise Bechtel quitte le MRC », sur le site du journal L’Union, (consulté le ).
  19. Mathilde Sireau, « Intégré dans l'équipe de Montebourg à son insu, Guy Bedos décline », lefigaro.fr, (consulté le ).
  20. Étienne Girard, « Primaire à gauche : "Députée, j'ai soutenu Montebourg mais je ne voterai pas Hamon" », marianne.net, 24 janvier 2017.
  21. « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  22. Marie-Thérèse Frank, Françoise Lepagnot-Leca, Pierre Mignaval et al., Témoins et acteurs des politiques de l'éducation depuis la Libération : inventaire de soixante-quatre entretiens, t. IV, Paris, Institut national de recherche pédagogique (INRP), , 205 p. (ISBN 2-7342-1026-6, BNF 40201298, lire en ligne), p. 34.

Liens externes

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