Marjorie Perloff

Marjorie Perloff
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
Los AngelesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Gabriele Schüller MintzVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Marjorie PerloffVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Mère
Ilse Schüller-Mintz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Chaire
Sadie Dernham Patek Professorship in Humanities (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Site web
Distinction
Archives conservées par
Bibliothèques de l'université de Stanford, département des collections spéciales et des archives universitaires (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Titre honorifique
Émérite
Œuvres principales
Radical Artifice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Marjorie Perloff, née Gabriele Mintz le à Vienne (Autriche) et morte le dans le quartier de Pacific Palisades à Los Angeles (Californie), est une philosophe, linguiste, critique d'art, essayiste et universitaire américaine, professeur à l'Université Stanford. Elle est membre de l’Académie américaine des arts et des sciences et de la Société américaine de philosophie.

Marjorie Perloff est considérée comme une des figures marquantes de l'avant-garde littéraire américaine et du postmodernisme.

Jeunesse et formation

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Marjorie Perloff, née Gabriele Mintz est issue d'une famille juive laïcisée qui a dû fuir l'Autriche lors de l'Anschluss en 1938. La famille Mintz est passée par la Suisse et les Pays-Bas avant de s'installer définitivement à New York. Là, Gabriele prend le prénom de Marjorie car ses camarades de classe avaient pris l'habitude de la surnommer « Marge ».

En 1949, après avoir achevé ses études secondaires à l'Ethical Culture Fieldston School (en) de New York, elle est acceptée au College Oberlin (Ohio). Elle finalise son premier cycle universitaire au Barnard College de New York, où elle obtient son Bachelor of Arts (licence) en 1953 avec la mention magna cum laude. Enfin, elle est acceptée à l'université catholique d'Amérique à Washington (D.C.). Elle y soutient avec succès son Master of Arts (mastère) en 1956, puis son doctorat (Ph.D.) en 1965[1].

Carrière universitaire

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Philosophie et essais sur la littérature

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  • Rhyme and Meaning in the Poetry of Yeats, Walter de Gruyter, , 249 p. (ISBN 9789027905109),
  • The Poetic Art of Robert Lowell, Ithaca, état de New York, Cornell University Press, , 236 p. (ISBN 9780801407710, OCLC 590740, lire en ligne),
  • Frank O'Hara: Poet Among Painters, New York, George Braziller (réimpr. 1979, 1998) (1re éd. 1977), 264 p. (ISBN 9780807608357, OCLC 469684500, lire en ligne),
  • The Poetics of Indeterminacy : Rimbaud to Cage, Princeton, New Jersey, Princeton University Press (réimpr. 1983, 1999, 2000) (1re éd. 1981), 382 p. (ISBN 9780810106611, OCLC 234220078, lire en ligne),
  • The Dance of the Intellect : Studies in the Poetry of the Pound Tradition, Cambridge, Cambridgeshire, Royaume-Uni, Cambridge University Press, coll. « Avant-Garde & Modernism Studies » (réimpr. 1987, 1996) (1re éd. 1985), 264 p. (ISBN 9780521304986, OCLC 241597373, lire en ligne)
  • The Futurist Moment: Avant-Garde : Avant-Garde, Avant Guerre, and the Language of Rupture, Chicago, Illinois, University of Chicago Press, 1986, rééd. 3 décembre 2003 (réimpr. 1989, 2003, 2010) (1re éd. 1986), 332 p. (ISBN 9780226657318, OCLC 185638396, lire en ligne),
  • Postmodern Genres, University of Oklahoma Press, 1 septembre 1989, rééd. 1 avril 1995, 276 p. (ISBN 9780806127156),
  • Poetic License : Essays on Modernist and Postmodernist Lyric, Evanston, Illinois, Northwestern University Press, , 384 p. (ISBN 9780810108431, OCLC 231112705, lire en ligne),
  • Radical Artifice : Writing Poetry in the Age of Media, Chicago, Illinois, University of Chicago Press (réimpr. 1994, 1998, 2005) (1re éd. 1991), 268 p. (ISBN 9780226657332, OCLC 1288350971, lire en ligne),
  • Co-écrit avec Charles Junkerman, John Cage: Composed in America, University of Chicago Press, , 296 p. (ISBN 9780226660578),
  • Wittgenstein's Ladder : Poetic Language and the Strangeness of the Ordinary, Chicago, Illinois, University of Chicago Press, 1996, rééd. 15 mars 1999 (réimpr. 1999, 2012) (1re éd. 1996), 318 p. (ISBN 9780226660585, OCLC 750884883, lire en ligne),
  • Poetry On and Off the Page : Essays for Emergent Occasions, Evanston, Illinois, Northwestern University Press, coll. « Avant-Garde & Modernism Studies » (réimpr. 2000, 2005) (1re éd. 1998), 400 p. (ISBN 9780810115613, OCLC 245840482, lire en ligne),
  • 21st-Century Modernism : The "new" Poetics, Hoboken, New Jersey, Wiley-Blackwell, , 232 p. (ISBN 9780631219705),
  • The Vienna Paradox : A Memoir, New York, New Directions (réimpr. 2013) (1re éd. 2004), 224 p. (ISBN 9780811215718, OCLC 929845736, lire en ligne),
  • Differentials: Poetry, Poetics, Pedagogy, University Alabama Press, , 344 p. (ISBN 9780817351281),
  • Co-écrit avec Craig Dworkin, The Sound of Poetry / The Poetry of Sound, University of Chicago Press, , 352 p. (ISBN 9780226657424),
  • Unoriginal Genius : Poetry by Other Means in the New Century, Chicago, Illinois, University of Chicago Press (réimpr. 2012) (1re éd. 2010), 232 p. (ISBN 9780226660615, OCLC 587209550, lire en ligne),
  • Poetics in a New Key: Interviews and Essays, De La Salle University Publishing House, , 264 p. (ISBN 9789715555753),
  • Edge of Irony: Modernism in the Shadow of the Habsburg Empire, University of Chicago Press, , 224 p. (ISBN 9780226054421),

Prix et distinctions

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Regards sur son œuvre

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Marjorie Perloff est l'une des plus grandes critiques américaines de la poésie contemporaine[6],[7].

Son travail a pour objet l'écriture des poètes expérimentaux et d'avant-garde dans le contexte des grands courants modernistes et postmodernistes dans les arts, y compris les arts visuels.

Marjorie Perloff est une pédagogue, elle n'a jamais usé d'un style « savant » inaccessible aux profanes.

Elle est passionnée par les débats intenses sur la langue, la poésie, la culture et les nouvelles technologies appliquées aux média.

Elle s'est penchée sur la littérature dite « post-Holocauste » qui a rejeté les normes littéraires et esthétiques occidentales traditionnelles, entraînant des textes violents comme ceux de Henry Miller et Norman Mailer, ou bien ceux indéterminés, dépersonnalisés comme ceux de Samuel Beckett ou de John Cage. Cette approche critique pose la possibilité d'une sorte d'écriture « post-esthétique », fondée sur l'échec de la « grande » culture du siècle, même celle des grands modernistes comme Ezra Pound, T.S Eliot, Rainer Maria Rilke, Thomas Mann, etc. Cette écriture « post-esthétique » anti-élitiste, anti-autoritariste, si elle fut politique et polémiste, n'a pas encore été capable de définir un style, un jeu spécifique.

À la suite du succès de Jacques Derrida, il se produit une montée du poststructuralisme aux États-Unis, et très vite la notion « d'instabilité sémantique » est devenue dominante dans les sciences humaines et également dans la critique littéraire. Ainsi, dans sa phase ultérieure, le postmodernisme devient peu à peu un style plutôt que « l'anarchie » polémique précédente, célébrant la transgression, le déclin de tout pathos, la dissolution du sujet. Marjorie Perloff souligne le fait que pourtant, c'est le modernisme, dit défunt, qui fut une des expressions anti-staliniennes majeures, utilisée également pour les déplorations de l'Holocauste et d'Hiroshima... D'où une invitation à revisiter le modernisme trop vite enterré par le postmodernisme. Elle pose la question : « Avant de se dire post moderniste, ne faut-il pas auparavant avoir été moderniste ? Le postmodernisme n'est-il pas un dépassement du modernisme plutôt que sa négation ? Ne faut-il pas cesser l'exécration post-structuraliste ? ».

Son livre sur le philosophe Ludwig Wittgenstein est pour elle un moyen de réinterroger de façon rigoureuse et méthodique le langage et son rapport au sens. Quête qui la conduit à construire un nouveau paradigme de la poétique basé sur la reconnaissance du fait que les émotions les plus secrètes et profondes du poète sont exprimées dans une langue qui déjà appartient à la culture, la société et à l'environnement du poète. Posture qui la conduit à critiquer l'uniformisation de la critique littéraire par les post-structuralistes et post-colonialistes pour retrouver l'élan de la théorie littéraire initiée par Aristote.

Références

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  1. (en-US) Poetry Foundation, « Marjorie Perloff », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  2. (en-US) « Marjorie Perloff, », sur english.stanford.edu (consulté le )
  3. (en) Stanford University et The Book Haven - Cynthia L. Haven's blog for the written word, « Leading poetry critic Marjorie Perloff has died at 92: “Her passion was brilliant.” », sur The Book Haven, (consulté le )
  4. (en-US) « John Simon Guggenheim Foundation | Marjorie G. Perloff » (consulté le )
  5. (en-US) « Marjorie Gabrielle Perloff », sur American Academy of Arts & Sciences (consulté le )
  6. (en-US) « Marjorie Perloff », sur writing.upenn.edu (consulté le )
  7. (en-US) Academy of American Poets, « About Marjorie Perloff | Academy of American Poets », sur poets.org (consulté le )

Pour approfondir

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Bibliographie

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  • David Kellogg, « Perloff's Wittgenstein: W(h)ither Poetic Theory? », Diacritics, vol. 26, nos 3/4,‎ , p. 67-85 (19 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Marsha Bryant, Edward Brunner, Michael Thurston, Robert Dale Parker, Carter Revard & Marjorie Perloff, « Forum: Reply To Marjorie Perloff's "Janus-Faced Blockbuster" », symplokē, vol. 9, nos 1/2,‎ , p. 176-192 (17 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Joseph Acquisto, « Reviewed Work: Unoriginal Genius: Poetry by Other Means in the New Century by Marjorie Perloff », The Modern Language Review, vol. 106, no 4,‎ , p. 1136-1138 (3 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Václav Paris, « Poetry in the Age of Digital Reproduction: Marjorie Perloff's Unoriginal Genius, and Charles Bernstein's Attack of the Difficult Poems », Journal of Modern Literature, vol. 35, no 3,‎ , p. 183-199 (17 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Matvei Yankelevich,, « The Gray Area: An Open Letter to Marjorie Perloff », Los Angeles Review of Books,‎ (lire en ligne)
  • Brian Reed, « Becoming Marjorie Perloff », Jacket2,‎ (lire en ligne),
  • Charles Bernstein, « Futurism and schism », Jacket2,‎ (lire en ligne),
  • J. Gordon Faylor, « Marjorie Perloff: A bibliographic essay », Jacket2,‎ (lire en ligne)
  • Kent Johnson, « Marjorie Perloff, Avant-Garde Poetics, and "The Princeton Encyclopedia of Poetry and Poetics" », Chicago Review, vol. 57, nos 3/4,‎ , p. 209-215 (7 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Fred Moten, « On Marjorie Perloff », Entropy,‎ (lire en ligne)
  • Adam Kirsch, « Ironists of a Vanished Empire », The New York Review of Books,‎ (lire en ligne),
  • Marjorie Perloff et Edward Ragg, « Yeats, Stevens, Eliot », The Wallace Stevens Journal, vol. 42, no 1,‎ , p. 6-16 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • James Garwood-Cole, « [On Joe Luna’s “Unanswerable Questions” and Marjorie Perloff] », Chicago Review, vol. 62, nos 1/2/3,‎ hiver 2018-2019, p. 413-414 (2 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Liens externes

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