Martin Carlin

Le coffret à bijoux de Marie-Antoinette dauphine, château de Versailles, par Martin Carlin (1770)

Martin Carlin (né vers 1730 probablement à Fribourg-en-Brisgau et mort le à Paris) est un ébéniste français, d'origine allemande. Reçu maître en 1766.

Marié en 1759 avec Marie Catherine Oeben, sœur de Jean-François Oeben, installé avant 1763 dans la rue du Faubourg Saint-Antoine, à l'enseigne de la Colombe.

À la demande des marchands-merciers Poirier et Daguerre, diffuseurs d'objets d'art installés rue Saint-Honoré, Martin Carlin s'est spécialisé dans une production haut de gamme. Dans ses meubles de grand luxe, il a fréquemment inclus des plaques de porcelaine peintes, des panneaux de laque ou des mosaïques de pierres dures. La table d'écriture reproduite ici est ornée d'une plaque de porcelaine de Sèvres, d'après une œuvre du peintre Jean-Baptiste Le Prince.

Il concevait ses meubles à la demande de l'élite sociale de l'époque : la famille royale (Marie-Antoinette, Marie-Joséphine de Savoie comtesse de Provence, Madame Adélaïde, Madame Victoire pour leur château de Bellevue), la haute aristocratie (duchesse de Mazarin), les femmes en vue (Madame du Barry, la comédienne Marie-Josèphe Laguerre).

Il eut trois enfants : Marie-Julie, née en 1769, Simon, né en 1771, et Marie-Caroline, née en 1777. Sa veuve se remariera le avec Gaspard Schneider, ébéniste (reçu maître en 1786, qui reprendra l'atelier, et travaillera aussi pour Daguerre, poursuivant l’œuvre de son prédécesseur.

Il eut pour collaborateur Jean-Jacques Pafrat. Son nom est au fronton de la façade de l'école Boulle.[réf. nécessaire]

Liste non exhaustive, qui ne comprend pas notamment les pièces conservées à la Fondation Gulbenkian, au Palace of the Legion of Honor de San Francisco, au Philadelphia Museum of Art, en main privée, entre autres.

Bonheur-du-jour (Table à gradin dite )

Bureau plat (Writing table)

Cabinet

Coffret à bijoux, 1770 (Versailles)

Coffret à bijoux

Le Metroplitan Museum of Art possède trois coffres:

Commode à vantaux

  • Commode à vantaux, c. 1778, décoré de panneaux de pierres dures (une des plus belles pièces de Carlin), Royal Collection, Royaume-Uni

Encoignure

Pupitre

Pupitre et table à écrire

  • Music-stand and writing-table, 1786, offert par Marie-Antoinette à Mrs William Eden (future Lady Auckland), V&A, Royaume-Uni

Pupitre à lecture

Secrétaire

Secrétaire à abattant

Table à ouvrage

Généalogie

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Table à toilette (vers 1775-1785), dessus en porcelaine de Sèvres, Cleveland Museum of Art.
Bonheur-du-jour (1766) du Grand Salon du musée Camondo (Paris).
  • Le père de Martin Carlin, Trouper Carlin, était charpentier à Fribourg-en-Brisgau. Martin Carlin s'établit en France et se maria en 1759 avec Marie-Catherine Oeben, sœur de Jean-François Oeben.
  • Une commode estampillée "Carlin et Weisweiler" rehaussée de plaques en pierre dure originaires d'un cabinet florentin, s'est vendue en 1999 à Monaco pour la somme de 7,01 millions d'euros. Elle a appartenu aux collections Rothschild, puis à Akram Ojjeh.

Notes et références

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  1. C'est le meuble qui apparaît dans le dernier discours télévisé de la Reine Elizabeth II en avril 2020.

Bibliographie

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  • D. Roche, Le Mobilier français en Russie, meubles des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1913.
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  • Christian Baulez, « Marie-Josèphe Laguerre diva et collectionneuse », in L'Estampille - L'Objet d'art, 2006.
  • Fabienne Seillan, « Le château de Villeneuve-l'Etang, propriété privée de la duchesse d'Angoulême », in L'Estampille - L'Objet d'art, 2006.
  • (de) Miriam Schefzyk, Migration und Integration im Paris des 18. Jahrhunderts: Martin Carlin und die deutschen Ebenisten, Bielefeld, 2021.

Liens externes

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