Blagg naît le à Cheadle dans le Staffordshire[1],[2]. Elle est la fille aînée de Charles John Blagg (-), un solliciteur aisé[2]. Elle fait ses études à domicile[2] puis entre dans un pensionnat à Londres[2] près de Kensington[3], où elle reçoit un enseignement d'un niveau équivalent à l'enseignement secondaire[3]. Elle ne s'inscrit pas à l'université et n'apprend pas un métier[2]. Elle s'implique dans le travail bénévole, notamment au sein de son église locale et d'une association locale, la Cheadle Girls Friendly Society[2]. Elle ne développe que tardivement un intérêt pour l'astronomie[2]. Elle suit des conférences publiques de vulgarisation données à Cheadle par Joseph Hardcastle (-)[4]. Par l'intermédiaire de celui-ci, elle rencontre Samuel Arthur Saunder(en) (-)[4]. Tous trois travaillent à mesurer la position de cratères lunaires et à standardiser leurs noms[4].
Herbert Hall Turner acquiert un manuscrit de Joseph Baxendell(en) (-) dans lequel celui-ci a consigné les données de ses observations d'étoiles variables[5]. Rencontrant des difficultés à analyser les observations de Baxendell en raison de l'état brut des données, Turner en appelle à des volontaires qualifiés pour l'assister[6]. Blagg répond à l'appel de Turner[6]. Ensemble, ils publient, de à , dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society[7], une série de dix articles[7],[6] : les Baxendell's observations of variable stars (« Observations d'étoiles variables par Baxendell »).
En , elle propose une formule empirique, plus précise que celle de Titius-Bode, donnant la distance moyenne approximative des planètes par rapport au Soleil[7].
La loi de Blagg est la première reformulation de la loi de Titus-Bode qui permet d'en étendre l'emploi aux trois systèmes secondaires[pas clair] du Système solaire[9].
En , l'assemblée générale annuelle de la Royal Astronomical Society approuve l'admission des femmes comme membres (fellows) et associées (associates) de la société[10]. Une demande (petition) est adressée au roi George V afin qu'il délivre la charte nécessaire[10]. Le roi accepte[10].
À la suite de la création, en , de l'Union astronomique internationale (UAI), le comité se perpétue : il devient la commission 17 « Nomenclature lunaire » de l'UAI que celle-ci charge de standardiser la nomenclature lunaire[15]. Dès , Blagg devient officiellement une des cinq membres de cette commission[15] que Herbert Hall Turner (-) préside[14] ; ses trois autres membres sont Bigourdan, Pickering et Puiseux[14].
En , à Leyde, dans le cadre de la IIIe Assemblée générale de l'UAI, Blagg soumet à la commission deux listes de noms que la commission adopte[16]. La première des deux listes se compose de 412 noms sur lesquels Mädler, Schmidt et Neison s'accordent[16] ; la seconde, de 95 autres noms généralement acceptés[16]. Ernest William Brown (-) est élu nouveau président de la commission[16]. Un sous-comité, dont Blagg et Karl Müller(en) (-) sont les deux membres, est créé et chargé de préparer la liste définitive des noms qui sera soumise à la commission dans le cadre de la prochaine assemblée générale[16].
En , la IVe Assemblée générale de l'UAI adopte la nomenclature ; celle-ci consiste en la liste des noms des formations lunaires, préalablement établie par Blagg puis amendée ; une subvention de 5 000 francs-or est accordée pour son impression[17].
Leurs travaux vont donner lieu à l'édition de deux volumes en 1935 intitulés Named Lunar Formations qui vont devenir une référence dans le domaine.
Sur la proposition de Félix Chemla Lamèch (-), supportée par Frank Watson Dyson (-), nouveau président de la commission, afin de récompenser Blagg et Müller de leurs travaux, deux formations lunaires — les cratères Blagg[18] et Müller[19] — reçoivent leurs noms respectifs[20].
En , à Berkeley, la XIe Assemblée générale de l'UAI confirmera la nomenclature lunaire résultant du Named Lunar Formations, revue et corrigée par la table III du Photographic Lunar Atlas édité par Gerard Kuiper (-) l'année précédente[21].
Les huit dernières années de sa vie, Blagg souffre de problèmes cardiaques[22],[1]. Elle meurt le [22],[1] à son domicile, au lieu-dit High Bank, à Cheadle[23].
Blagg est passionnée de jeu d'échecs[24] dont elle devient une experte[25]. Elle traduit de la poésieallemande en vers anglais[24]. Elle est l'autrice d'histoires pour enfants, dont quatre ont été publiées localement[24],[26]. Jusqu'à sa mort, elle est responsable de la rédaction de Literary links, un magazine manuscrit[24].
(en) Collated list of lunar formations named or lettered in the maps of Neison, Schmidt, and Mädler, Edinbourg, Neill, , VIII-182 p. (OCLC6593365, SUDOC022800727, lire en ligne [PDF]).
↑Les quatre autres femmes élues le sont : Ella K. Church, A. Grace Cook, Irene Elizabeth Toye Warner et Fiammetta Wilson[11],[12]. La même année, six autres femmes sont ultérieurement élues[11] : Francisca Herschel, Annie Maunder, Margaret Meyer, Mary Proctor, Salie Duffield Proctor-Smyth et Kathleen Robson[11],[13].
[Cawley et Gratton 2018] Bill Cawley et Adam Gratton, « Moon mapping scientist, Mary Blagg, is honoured with a plaque in her hometown of Cheadle », The Sentinel, (lire en ligne).
[Errington et Robinson 2022] (en) Philip W. Errington et Theodora Robinson (éd.), Children's books & original artwork, Londres, Peter Harrington, coll. « Catalogues » (no 183), , 1re éd., 97 p. (lire en ligne [PDF]).
[Lobban, Roy et Brown 1982] (en) G. G. Lobban, A. E. Roy et J. C. Brown, « A review of Blagg's formula in the light of recently discovered planetary moons and rings », Journal of the British Astronomical Association, vol. 92, no 6, , p. 260-263 (Bibcode1982JBAA...92..260L, S2CID122423573, lire en ligne [PDF]).
[Turner 1928] (en) H. H. Turner, « 17. Commission de nomenclature lunaire », Transactions of the International Astronomical Union, vol. 3, , p. 111-119 (DOI10.1017/S0251107X00013055, lire en ligne [PDF]).
[Hoonaard 2016] (en) Will C. van den Hoonaard, « Moonstruck : cartographic explorations of the Moon by Mary Adela Blagg and Kira B. Shingareva », Terrae Incognitae, vol. 48, no 1, , p. 76-86 (OCLC8678440945, DOI10.1080/00822884.2016.1147254, résumé).