Nom de naissance | Maurice Georges Dantec |
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Naissance |
La Tronche[1], Isère |
Décès |
(à 57 ans) Montréal, Québec |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Œuvres principales
Maurice Georges Dantec, dit Maurice G. Dantec, né le à La Tronche et mort le [2] à Montréal[3], est un écrivain français naturalisé canadien. Il se définit comme « écrivain nord-américain de langue française[4],[5] ».
Il se fait connaître dans les années 1990 avec une œuvre romanesque mêlant polar et science-fiction.
Maurice Georges Dantec naît le 13 juin 1959 à La Tronche au sein d'une famille communiste, d'un père journaliste et d'une mère « prolétaire »[6]. En 1971, il entre au lycée Romain-Rolland d'Ivry-sur-Seine, en pleine « banlieue rouge ». Après l'obtention du baccalauréat, il entame des études de lettres modernes, qu'il abandonne pour fonder le groupe de rock État d'Urgence (futur Artefact). Dantec occupe ensuite, pendant les années 1980, un emploi de concepteur-rédacteur dans la publicité.
Au cours de sa jeunesse, il lit Louis-Ferdinand Céline, Fiodor Dostoïevski, James Joyce, James Ellroy, Dashiell Hammett, Philip K. Dick, J. G. Ballard ou encore William Burroughs[réf. nécessaire], dont on retrouvera des influences dans ses romans.[Lesquelles ?]
En 1993, il publie son premier livre, La Sirène rouge, un récit à mi-chemin entre le polar et le roman-feuilleton, qui remporte le Trophée 813 du meilleur roman francophone en 1994. En 1995, avec Les Racines du mal, il signe un second ouvrage, mélange de polar et de science-fiction, qui lui vaut de remporter en 1996 le grand prix de l'Imaginaire du roman francophone et le prix Rosny aîné dans la catégorie « roman ». L'année 1999 voit la parution de son troisième opus, Babylon Babies, dans lequel se croisent des personnages issus de ses deux précédents romans.
En 1998, Dantec quitte la France et s'installe à Montréal, au Québec[7].
Avec Le Théâtre des opérations, journal métaphysique et polémique 1999, dont le premier volume s'intitule Manuel de survie en territoire zéro (publié en 2000), Dantec livre un essai à caractère autobiographique où il laisse libre cours à ses réflexions. Cet essai hybride est présenté par l'auteur en ces termes :
« Mais qu'est-ce précisément ce qu'est en train de produire en parallèle cet objet étrange, ni journal intime, ni critique de l'actualité, ni essai critique, ni pamphlet philosophique, ni acte de sabotage moral, ni acte de foi, et pourtant un peu de tout ça en même temps […][8]. »
En 2001, Dantec livre la suite de ses réflexions dans le second volume du Théâtre des opérations : Laboratoire de catastrophe générale, toujours présenté sous la forme d'un journal. L'auteur a pris l'habitude de se référer au Théâtre des opérations sous l'abréviation TdO. Ses prises de position commencent à susciter la polémique[9], en attaquant, selon Libération, les pacifistes anti-Otan et les humanitaires onusiens, les égalitaristes, les souverainistes de tout poil, les tenants du politiquement correct et du relativisme culturel, Pierre Bourdieu, José Bové, Régis Debray, Marianne et le « Monde diplodocus »", aux nostalgiques complices du cauchemar communiste qui adhère à l'actuel « maccarthysme de gauche », au mondialisme messianique, et défend la provocation réactionnaire, l'hétérosexuel blanc ou Michel Houellebecq[10].
En 2002 sort La Sirène rouge, adaptation au cinéma par Olivier Megaton de son premier roman, avec Jean-Marc Barr, Alexandra Negrao, Asia Argento et Frances Barber dans les rôles principaux. Dantec lui-même y interprète Ari Moskiewicz, le leader spirituel du héros Hugo Cornélius Toorop. Le film est un échec avec seulement 190 320 entrées, et ne rembourse qu'une faible partie de son budget (environ 900 000 $ sur 5 810 000 € de budget total).
En 2003, l'auteur revient à la fiction avec Villa Vortex. Mais Le Théâtre des opérations lui crée une réputation sulfureuse — amplifiée par ses déclarations à la radio ou à la télévision — et la sortie du troisième volume de son journal est plusieurs fois repoussée, son éditeur craignant des poursuites judiciaires. C’est finalement Albin Michel qui publiera le roman de science-fiction Cosmos Incorporated à la rentrée littéraire 2005, puis le troisième volume du Théâtre des opérations, American Black Box, sans censure, en .
De 2004 à 2006, Maurice Dantec participe à la revue conservatrice québécoise Égards et au webzine parisien Ring, où il s'est par exemple prononcé pour le « non » au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe. En l'espace de deux ans, il livre une vingtaine de textes pour la presse en ligne et la presse papier[réf. nécessaire].
En 2006 sort Grande Jonction, suite de Cosmos Incorporated, et la rentrée littéraire 2007 est marquée par la sortie d'Artefact : Machines à écrire 1.0.
En 2008, Babylon Babies est à son tour adapté au cinéma sous le titre Babylon A.D. par Mathieu Kassovitz. Le film met en scène Vin Diesel dans le rôle principal du mercenaire Hugo Cornélius Toorop — interprété par Jean-Marc Barr dans l'adaptation de La Sirène rouge —, ainsi que Mélanie Thierry, Michelle Yeoh, Lambert Wilson et Gérard Depardieu. Le film contient plusieurs différences par rapport au roman et est un échec critique comme commercial. Il réalise 909 438 entrées en France et totalise 72 109 200 $ dans le monde, remboursant à peine son budget initial de 70 000 000 $.
Après avoir été publié par Gallimard dans les prestigieuses collections « La Noire » puis « Blanche », Dantec prend un agent littéraire, David Kersan, qui le fait transférer chez Albin Michel qui se sépare de lui en 2010. Kersan arrange alors un nouveau transfert chez Rivages[11] mais Dantec n'y publiera finalement rien : Rivages et l'auteur se séparent en 2011. En , Dantec signe avec les éditions Ring qui publient Satellite Sisters, suite de Babylon Babies, sorti le en librairie. Un article du no 78 de Chronic'art, paru le , soit huit jours après la sortie officielle du roman, révèle que Dantec a déposé plainte contre les éditions Ring en affirmant qu'elles lui ont fait signer un contrat en état de faiblesse[12]. Les éditeurs de Dantec répliquent dans une tribune mise en ligne le — jour du lancement officiel de la maison d'édition Ring[13] — avec à l'appui plusieurs attestations soulignant la mauvaise foi de l'auteur, et portent plainte contre lui pour diffamation. Le , Dantec est débouté de l'action en référé visant à obtenir la suspension de la publication de Satellite Sisters et condamné à 1 500 euros d'amende. Le , les deux parties annoncent être parvenues à un accord de rupture de contrat et reprennent leur liberté réciproque[14].
En , Dantec annonce la sortie de son nouveau roman Les Résidents, qui paraît chez Inculte en août de la même année[15]. Dans un entretien[16] donné en 2016 à la revue Égards, il annonce un nouveau roman « techno-western » intitulé À l'ouest du crépuscule qui restera inédit.
D'une santé fragile depuis plusieurs années, Dantec meurt d'une crise cardiaque à son domicile montréalais le [17].
Maurice Dantec a souvent suscité la controverse pour ses prises de position, à partir de la publication des premiers volumes du Théâtre des opérations, puis surtout après sa prise de contact en 2004 avec le Bloc identitaire (mouvement français classé à l'extrême droite) ; l'écrivain, dans un courriel, exprimait sa sympathie pour les idéaux de ce mouvement, tout en déplorant son anti-américanisme. Par la suite ses critiques acerbes envers l'islam, son positionnement catholique et royaliste, lui ont valu des moqueries — notamment de l'écrivain Jean-Jacques Reboux[18] —, des attaques et des ennemis.
Écrivain qualifié de « réactionnaire » par certains détracteurs — souvent des journaux comme Le Monde[19] — et certains laudateurs[Qui ?], Dantec soutient ouvertement le rétablissement de la peine de mort au Canada, ainsi que George W. Bush[20] dans sa défense du « monde libre » face au « terrorisme djihadiste ». Il est intervenu à plusieurs reprises sur la webradio Rockik.com entre 2005 et 2006, notamment à l'occasion de l'affaire des caricatures de Mahomet, tenant des propos véhéments visant les islamistes, voire l'islam dans sa globalité. Il parlait ainsi d'une « Europe décadente » et d'un « djihad mondial », prédisant l'avènement d'un choc des civilisations qui opposerait, selon lui, l'Occident techno-scientiste catholique au monde musulman[réf. nécessaire].
L'écrivain se disait catholique « futuriste » et « chrétien sioniste ». Pour une partie de la critique, il a dérivé vers une certaine forme de mysticisme amorcée dès Babylon Babies[réf. nécessaire].
Il s'est prononcé pour le « non » au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne. À l'élection présidentielle française de 2007, il a apporté son soutien à Philippe de Villiers[réf. nécessaire].
Quelques mois avant sa mort, Maurice Dantec accordait un entretien à Patrick Dionne et à Jean-Philippe Martini pour la revue conservatrice québécoise Égards[16].
Dans les années 1970, Dantec fonde le groupe de rock État d'Urgence qui deviendra Artefact. Le groupe est dissous peu après la sortie de son unique album, en 1980, victime de tensions internes[réf. nécessaire].
En 1997, Dantec fait une apparition sur cinq titres de l'album Utopia du groupe No One Is Innocent. Il y lit des textes issus de son roman Les Racines du mal. La même année, il rencontre le musicien Richard Pinhas qui propose à Dantec une collaboration. Très vite, le projet se matérialise sous la forme de lectures en musique de textes du philosophe Gilles Deleuze, dont Pinhas a été l'élève au début des années 1970. C'est ainsi que le projet Schizotrope voit le jour, avec un premier album, baptisé Le Plan (Cuneiform, 1999). Pour le deuxième album, The Life and Death Of Marie Zorn (en référence au personnage de Marie Zorn, dans son roman Babylon Babies), Dantec n'est plus artiste invité mais membre à part entière. Une tournée a suivi la sortie de l'album. Un troisième album, Le Pli, est sorti en 2001 chez Emma/Night & Day.
En 2007, il apparaît dans le clip de la chanson Black Box Baby du groupe français d'electro rock The Dead Sexy Inc, dont il a écrit les paroles[réf. nécessaire].
Chaque titre est suivi des dates d'édition et réédition.