Les Mbundu (ou Ambundu, Akwambundu) sont un peuple bantou d'Afrique australe établi au nord-ouest de l'Angola. Ils sont particulièrement nombreux dans la région de Luanda, la capitale[1].
On les appelle aussi « Mbundu du Nord » pour les distinguer des « Mbundu du Sud », plus connus sous le nom d'« Ovimbundu ». Cependant l'ethnonyme mbundu est parfois employé pour désigner l'ensemble de ces populations. Un autre nom fréquent est ambundu (pluriel de mbundu en kimbundu) qui a donné le nom portugais ambundo[2].
Selon les sources, on observe en effet de très nombreuses variantes : ambundu, ambuun, bailundo, bailundu, bambundu, benguella, bimbundu, bmoundou, dongo, kimboundou, kimbundu, kyaka, mambari, mbundus, mbuni, nano, n'bundo, nbundu, ndongo, ngola, oumbundou, umbundu, ovimbali, ovimboundou, ovimbundu, vakuanano, viye[3].
Les Mbundu et leurs voisins ont payé un lourd tribut à la traite négrière, notamment en direction du Brésil. Une des principales religions afro-brésiliennes, le candomblé bantou, ou candomblé de angola ou candomblé de congo, possède des influences mbundu, ce qu'atteste le vocabulaire rituel en partie kimbundu : les demi-dieux en sont les inquices (en kimbundu : nkisi), et les sacerdotes les taata/maama diá nkisi (père ou mère d'inquice)[7].
Ce vocabulaire s'est partiellement diffusé dans le candomblé yoruba ou nâgo, les autres cultes afro-brésiliens et plus généralement la culture afro-brésilienne. Ainsi du terme kalunga (mer, ou mort, ou grand seigneur en kimbundu)[8], nom porté par les « poupées » sacrées utilisées dans les défilés carnavalesques de maracatu[9].
↑Ils étaient 77,07 % en 1960 selon Michel Cahen (dir.), 'Vilas' et 'cidades' : bourgs et villes en Afrique lusophone, L'Harmattan, Paris, 1989, p. 210
↑«Ambundos». Dicionário da Língua Portuguesa da Porto Editora. Consultado em 28 de julho de 2012 mais cette forme est rejetée des publications scientifiques portugaises (mais pas de la littérature) parce qu'elle hybride le pluriel vernaculaire avec le -os pluriel du portugais (Essa forma reflete um desconhecimento do facto de que, em kimbundu, o prefixo A (ou Akwa) designa o plural, de modo que o acréscimo do sufixo português "-s" não apenas constitui uma hibridação, como também uma aberração gramatical. É por isso que o termo desapareceu desde 1975 da literatura científica, devido também ao empenho dos historiadores angolanos.)
↑(pt) Mateus Jacinto Marques Manuel, Conhecimento das Diferenças Sintáticas Entre a Língua Portuguesa e a Língua Kimbundu, Universidade da Beira Interior, Faculdade de Artes e Letras, Departamento de Letras, , p. 43
↑(es) « Una aproximación al Candomblé », sur Curso de Especialista Universitario en Cultura y Pensamiento de los Pueblos Negros, (consulté le )
↑(es) Centre de recherches interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine Colloque international, Mémoire et culture en Amérique latine: Mémoire et formes culturelles, Presses Sorbonne Nouvelle, (ISBN978-2-87854-302-5, lire en ligne)
(de) Beatrix Heintze, « Zur materiellen Kultur der Ambundu nach den Quellen des 16. und 17. Jahrhunderts », in Hermann Jungraithmayr, Andreas Kronenberg et Karl Heinz Striedter (dir.), Afrika-Studien : Eike Haberland zum 65. Geburtstag, Franz Steiner Verlag Wiesbaden, Stuttgart, 1989, p. 115-130
(en) David Birmingham, Trade and Conflict in Angola: the Mbundu and their neighbours under the influence of the Portuguese, 1483-1790, Clarendon Press, Oxford, 1966, 178 p.
(en) Joseph C. Miller, Kings and Kinsmen: early Mbundu States in Angola, Clarendon Press, 1976, 312 p. (ISBN0-19-822704-3)
(fr) Christine Messiant, « Les Mbundu », in 1961. L'Angola colonial, histoire et société : les prémisses du mouvement nationaliste, Schlettwein Publishing, Bâle, 2006, p. 38-40 (ISBN3-908193-17-6) (texte remanié d'une thèse de Sociologie, EHESS)
(pt) José Redinha, Etnias e culturas de Angola, Associação das Universidades de Língua Portuguesa, Lisbonne, 2009 (rééd.), 448 p. (ISBN9898271000)
(pt) José Francisco Valente, Paisagem africana : uma tribo angolana no seu fabulário, Instituto de Investigação Científica de Angola, Luanda, 1973, 472 p.