Meduza | |
Pays | Lettonie |
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Langue | russe et anglais |
Périodicité | quotidien |
Format | publication en ligne |
Genre | investigations |
Fondateur | Galina Timtchenko (ru) |
Date de fondation | septembre 2014 |
Ville d’édition | Riga |
Rédacteur en chef | Ivan Kolpakov (ru) |
Site web | meduza.io |
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Meduza est un média internet russophone basé à Riga en Lettonie[1] et créé par Galina Timtchenko (ru), ancienne rédactrice en chef du site web lenta.ru (ru)[2]. Lancé le , le contenu rédactionnel est principalement diffusé via des applications mobiles gratuites pour iOS, Windows Phone et Android.
Le , Alexandre Mamut licencie Galina Timtchenko (ru) du poste de rédactrice en chef qu'elle exerçait dans le cadre du site web Lenta.ru. À la suite de ce renvoi et en réaction à cette mise à pied, la plupart des journalistes encore en fonction démissionnent à leur tour avec pour objectif premier de suivre les pas de leur ancienne patronne. Mikhaïl Khodorkovski propose alors à celle-ci de financer la création d'un nouveau journal en ligne. Il insiste sur la priorité selon laquelle l'enregistrement de ce futur média devrait impérativement s'effectuer via l'un des États membres de l'Union européenne afin de prémunir la quintessence rédactionnelle à venir d'un certain nombre de risques prévisibles liés à la ligne éditoriale envisagée. Cependant, l'accord escompté par Khodorkovski se solde par un échec. En compensation, de nouveaux investisseurs anonymes sont dénichés[3],[4]. Galina Timtchenko déclare alors : « Nous avons bien appréhendé l'évidence selon laquelle nous ne serions probablement jamais autorisés à œuvrer sur le territoire russe[5] ». En même temps, Timtchenko, elle-même et Sergueï Nazarkine — tous partie intégrante d'Amond & Smith Ltd — optent finalement pour la Lettonie, essentiellement en raison de son attrait économique, avantage qui leur permet ainsi de pas trop grever un budget déjà passablement restreint[1],[6]. Le nouveau site Web est lancé le . En 2016, 22 journalistes font partie de l'équipe de Riga et plusieurs autres sont basés à Moscou[7].
La publication devait originellement s'appeler Hydra — en référence à l'Hydre de Lerne qui, après s'être fait couper la tête, avait réussi à compenser ce handicap apparent en s'en faisant pousser de nouvelles duplications, une allégorie qui s'apparente aux renaissances plurielles succédant aux rebondissements liés à Lenta.ru. Cependant, bien que le projet fût initialement nommé Meduza par inadvertance, c'est finalement ce dernier label qui l'emporte[8].
En , une version anglaise est lancée sous la direction d'un nouveau rédacteur en chef associé : Konstantin Benioumov. Celui-ci traduit les nouvelles et documents issus du siège central de Riga[9]. Le projet s'adresse à un public professionnel anglophone. Celui-ci comprend notamment des journalistes, des hommes politiques et autres personnalités notoires[10].
Depuis , le bulletin devient quotidien durant les jours ouvrables et se voit rebaptisé Evening Meduza[11].
Le , le contenu du site web est remanié de fond en comble : un certain nombre de problèmes techniques sont corrigés, plusieurs éléments de la mouture antérieure sont mis au rancart et l'insertion de publicités locale est intégrée au sein du corpus rédactionnel.
Le , Ivan Kolpakov (ru) est nommé rédacteur en chef de l'édition en ligne. Galina Timtchenko (ru), fondatrice et PDG du Projet Medusa, met en avant le fait que sa démission du poste actuellement occupé par Kolpakov a contribué à l'émergence d'une forme de séparation des pouvoirs[9].
Le , une nouvelle section — l'Atlas — est ouverte[12].
Le , Meduza signe un accord de coopération avec le site américain BuzzFeed. Dans le cadre de ce partenariat, les deux entités journalistiques envisagent la rédaction bilingue — en anglais et en russe — d'articles d'investigations essentiellement axés sur la Russie[13],[14].
En janvier 2023, le bureau du procureur général russe désigne désigne Meduza comme « organisation indésirable ». Il est reproché au site de menacer « l'ordre constitutionnel et de la sécurité » de la Russie[15],[16]. Depuis près d'un an, les articles du site en ligne critiquent l'intervention militaire russe en Ukraine et la répression envers la société civile russe[17].
Meduza se considère comme un compilateur de textes et de nouvelles russophones. À l'inverse du classement automatique engendré par Yandex, le contenu est ici sélectionné à l'ancienne, à savoir : en mode manuel. Idem pour ce qui relève de l'édition en ligne. Dans le même ordre d'idées, Galina Timtchenko (ru) précise la nature de la relation équationnelle prévalant entre les compilations précitées et l'agrégat issu de ses propre matériaux. Selon elle, la ligne éditoriale devrait peu ou prou se décliner comme suit :
« Même si nous agissons avec prudence et doigté, cela ne nous empêche pas pour autant d'ouvrir nos horizons à un panel informationnel élargi : plus nous disposons de sources de qualité, mieux nous réussissons à en compiler les apports pluriels. En ce sens, s'il devait apparoir que d'autres médias confraternels vissent leur marge de manœuvre réduite sous forme de listes d'exclusion arbitraires en rapport avec l'existence ou l'émergence de telle thématique controversée, nous, de notre côté, nous nous chargerions d'en prendre le relais supplétif afin d'intégrer les teneurs précédemment occultées au sein de nos rédactions respectives[18]. »
Meduza accorde une importance primordiale à la vérification scrupuleuse des renseignements fournis ainsi qu'à la prise en compte avisée de sources pouvant être légitimement considérées comme fiables[7]. Sa ligne éditoriale est en opposition à la politique de Vladimir Poutine[19].