Président Semaines sociales de France | |
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Directeur général du Fonds monétaire international | |
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Gouverneur de la Banque de France | |
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Directeur du Trésor | |
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Nom de naissance |
Michel Camdessus |
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Économiste, banquier |
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Distinctions | Liste détaillée |
Michel Camdessus, né le [1] à Bayonne, est un haut fonctionnaire et économiste français.
Ancien directeur du Trésor, puis gouverneur de la Banque de France, il a été directeur général du Fonds monétaire international du au . Il préside la nouvelle société de refinancement des activités des établissements de crédit (SRAEC) depuis le . Il est aussi membre de l'Africa Progress Panel depuis 2008, une fondation basée à Genève et fondé par Kofi Annan et présidée par Olusegun Obasanjo.
Michel Camdessus fait ses humanités au collège Notre-Dame de Bétharram[2], en 1950. Il obtient un DES d'économie politique et de sciences économiques de l'université de Paris. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1954 (section Service public)[3]. Il est admis à l’École nationale d'administration (1958-1960)[4].
En 1960, Michel Camdessus sort de l'ENA comme administrateur civil à la direction du Trésor au ministère des finances et des affaires économiques, avec Denis Georges-Picot[5].
De 1966 à 1968, il est à Bruxelles, comme attaché financier à la représentation permanente française auprès des communautés économiques européennes.
Il revient au Trésor. En 1971, il y est nommé sous-directeur. En 1974, il devient directeur adjoint. En février 1982, enfin, il est nommé directeur du Trésor. Il est alors le premier administrateur civil à obtenir ce poste[5]. Selon Jean-Pierre Chevènement, il joue un rôle déterminant, parmi les visiteurs du soir, avec Renaud de La Génière, alors gouverneur de la Banque de France et Jean Riboud, PDG de Schlumberger, pour inciter François Mitterrand à maintenir la France dans le Système monétaire européen.
De 1978 à 1984, il exerce les fonctions de président du Club de Paris, ainsi que celles de président du comité monétaire de la communauté économique européenne de à .
Michel Camdessus quitte le Trésor lorsque, en , il est nommé sous-gouverneur, puis en , gouverneur de la Banque de France. Daniel Lebègue lui succède à la tête du Trésor. Camdessus demeure gouverneur de la banque centrale française jusqu'à sa nomination comme directeur général du Fonds monétaire international en .
Le , il est nommé président de la Société de financement de l'économie française.
Depuis le , il a été chargé, par le président Nicolas Sarkozy, de superviser les rémunérations des traders[6].
Michel Camdessus est élu directeur général et président du conseil d'administration du FMI le . La principale mission du FMI est définie par le paragraphe 5 de l'article 1er des statuts de l'organisation :
« v) Donner confiance aux membres en mettant les ressources générales du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties adéquates, leur fournissant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leurs balances des paiements sans recourir à des mesures préjudiciables à la prospérité nationale ou internationale. »
En , Alassane Ouattara, directeur du département Afrique du FMI, lui propose un plan pour sortir les pays les plus pauvres de l'asphyxie financière. Ce dernier propose d'utiliser la facilité d'ajustement structurel (SAF), jusqu'alors sous-exploitée, pour émettre des prêts à taux très faibles au profit de ces pays[7]. Michel Camdessus va négocier avec les grands dirigeants du FMI pour les convaincre de réunir les 8 à 10 milliards de dollars que le nouvel instrument va permettre de lever. Le , le conseil d'administration du FMI adopte le projet.
L'influence pour les bénéficiaires sera sensible. Selon Emilio Sacerdoti et Philippe Callier, ce programme a eu une influence significative sur la durée de vie des habitants puisque le taux de mortalité infantile est passé de 156 à 81 pour mille et celui de l'accès à l'eau potable a augmenté de 40 à 69 % (op. cité p. 161).
D'après certains, libéral convaincu[8], Michel Camdessus aurait donné un tournant particulièrement brutal au FMI en imposant aux pays les plus pauvres ou en voie de développement des mesures « de privatisations ou de réductions des dépenses publique d’éducation et de santé en échange de prêts aux pays concernés, aggravant des crises existantes ou menant ces pays à des crises sans précédent[9] : Mexique (1994), Thaïlande (1997) puis toute l'Asie du sud est (1997-1998), Russie (1998), Brésil (1999), Turquie (2001) et Argentine (2000-2001) ». Ce dernier cas aurait été un échec cinglant, car l'Argentine aurait servi à maintes reprises d'exemple, voire de modèle[10] au directeur du FMI, et a été une, sinon la cause de sa démission de la tête du FMI[réf. nécessaire]. Rubens Ricupero, secrétaire général de la CNUCED, estimera, dans son Rapport sur le commerce et le développement[11], que la politique de libéralisation a « provoqué le chaos en Extrême-Orient et en Russie [et] neutralisé les progrès accomplis en Amérique latine ». Cette opinion n'est pas partagée de manière tout à fait unanime. Certains pensent qu'elle ne reflète pas fidèlement la politique telle qu'elle a été menée par le FMI sous la direction générale de Michel Camdessus.
Le nouvel article VIII des statuts du FMI prévoit de faire « du droit de tirage spécial le principal instrument de réserve du système monétaire international ». Or, ces droits ne représentent en 1994 que 21,4 milliards de dollars (soit moins de 3 % des liquidités mondiales). Avec le soutien de l'équipe dirigeante du FMI, son Directeur propose à l'Assemblée générale réunie à Madrid de porter ces droits à 36 milliards.
S'agissant de renforcer son programme de lutte contre la pauvreté, cette proposition reçoit le soutien de pratiquement tous les États du Tiers-monde. Malgré l'opposition du G7, il ressort clairement des faits que Michel Camdessus maintient sa demande. Le lendemain, l'International Herald Tribune rapporte sous le titre « À Madrid, une naissance et des funérailles » : « Les plus gros actionnaires du FMI devraient cesser de se comporter comme si le Fonds leur appartenait. Ils devraient cesser de s'attendre à ce que Michel Camdessus obéisse à leurs claquements de doigts comme s'il était à leur service. C'est bien ce qu'il a refusé à Madrid ».
Les DTS seront portés à 42,8 milliards en 1997 et atteindront les 560 milliards de dollars en 2008.
La position de Michel Camdessus se fonde sur la lutte contre trois fléaux principaux : « la prolifération des dépenses improductives, les inégalités dans la distribution des revenus et une corruption rampante »[12]. Grâce à cette politique fondée sur le développement de la « bonne gouvernance », le FMI a contribué, dans une mesure non négligeable, à l'apparition des pays émergents.
Après la chute du mur, le FMI jouera également un certain rôle dans la mutation des économies planifiées vers des économies de marché. Les plans et l'aide du FMI aboutiront à des résultats assez considérables. En 1992, au moment où la Russie était accueillie au FMI, son inflation était montée jusqu'à 2 500 % l'an. En 1995, elle redescend à moins de 1,5 % par mois, Dès 1997, le pays entre dans une phase de croissance.
Sur intervention du président américain Bill Clinton, il fait octroyer à la Russie un prêt de 10,2 milliards de dollars à quelques semaines de l'élection présidentielle de 1996, vraisemblablement afin de favoriser la réélection de Boris Eltsine[13].
En 2005, Rawi Abdelal, professeur à la Harvard Business School, dénonce dans un article intitulé « Le consensus de Paris : la France et les règles de la finance mondiale » (Critique internationale, no 28 (juillet/) : 87–115) la dérégulation des marchés financiers qui aurait été principalement l'œuvre de personnalités françaises, dont Michel Camdessus. Pour Abdelal, « c’est le consensus de Paris et non le consensus de Washington, qui est avant tout responsable de l’organisation financière mondiale telle que nous la connaissons aujourd’hui, c'est-à-dire centrée sur des économies dont les codes libéraux constituent le socle institutionnel de la mobilité des capitaux »[14].
Quoique émanant de personnalités influentes, ces critiques restent minoritaires. Par la suite, Michel Camdessus sera chargé par des organisations mondiales, conseillères officielles de l’ONU, d’imaginer les financements des infrastructures nécessaires pour réduire de moitié le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau (1,4 milliard de personnes) d'ici à 2015. Il proposera d'introduire le secteur privé dans un secteur jusque-là très majoritairement détenu alors à plus de 90 % par les puissances publiques et les partenariats public-privé se multiplieront[15].
En 2010, il préside un groupe de travail chargé de proposer une nouvelle règle d’équilibre des finances publiques. Le rapport du groupe a été remis au Premier ministre en [16][source insuffisante]. Ce document préconise une loi-cadre de programmation des finances publiques, pluriannuelle, s’imposant aux lois de finances et de financement de la Sécurité sociale, visant retour à l'équilibre sous le contrôle du juge constitutionnel. Toutefois, la mise en œuvre de ses préconisations implique une révision de la Constitution.
Il a quitté ses fonctions le .
Il se montre notamment critique sur le réformes des 35 heures en France, le salaire minimum ou « les liens pernicieux entre les politiques du marché du travail et le budget »[17].
Par lettre en date du , le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Nicolas Sarkozy a chargé Michel Camdessus de réunir un groupe d'experts indépendants pour aider la France et sa représentation nationale à réfléchir sur les choix économiques et budgétaires qu'il convenait de faire pour, à partir d'une appréciation de la situation qui était alors celle du pays, envisager les contours d'une nouvelle stratégie de croissance.
Michel Camdessus a réuni vingt personnalités de premier plan. Le groupe de travail s'est donné cent jours pour dresser un bilan de la situation et définir les grandes orientations que la France devrait suivre afin de concilier « l'efficacité économique, la justice sociale et la préservation de l'environnement dans un modèle de développement durable ».
Ces orientations sont consignées dans le rapport paru aux éditions de poche de La Documentation française sous le titre Le Sursaut[18]. Il préconise en particulier de faciliter les licenciements, baisser les cotisations, supprimer le salaire minimum, favoriser « le retour sur le marché du travail des seniors », etc[17].
Le rapport reçoit un accueil très favorable dans les médias[17].
Il a épousé Brigitte d'Arcy et est le père de six enfants[26].