Les adultes sont des syrphes d'apparence classique, souvent très poilues et ayant des allures d'abeille. Les larves, en revanche, ont une apparence atypique, elliptique et bombée, qui ont déconcerté plusieurs naturalistes. Observant la larve de Microdon mutabilis en 1823, Lucas von Heyden pense y voir un mollusque. En 1824, Johann von Spix la décrit comme une limace sous le nom de Scutelligera amerlandia. En 1839, August Schlotthauber est le premier à réaliser que l'organisme décrit par von Heyden et von Spix est la larve de M. mutabilis, ce qui n'empêche pas la description ultérieure d'autres espèces en tant que mollusque au début du XXe siècle[1].
L'ensemble des espèces de ce genre est myrmécophile. La femelle pond des œufs à l'entrée d'un nid de fourmis. Imitant les phéromones de la colonie, l'œuf est alors pris en charge par des ouvrières et stocké à proximité de leurs propres couvain. Une fois la larve née, elle se nourrit des œufs et larves de ses hôtes durant une à deux années, avant de se puposer et d'émerger au printemps. L'accouplement s'effectue à l'extérieur de la colonie[1],[2].
Jusque dans les années 2000, de nombreuses espèces de la sous-famille Microdontinae et inclassable dans les autres genres sont classés au sein du genre Microdon[3]. Il faut attendre les travaux de Reemer et Ståhls (2013) pour que certaines espèces soient déplacées au sein d'autres genres tels que Archimicrodon, Metadon et Peradon. Ces modifications classificatoires sont corroborées par les résultats de l'analyse phylogénétique de caractères moléculaires et morphologiques combinés[2].
Les espèces ci-dessous, selon Reemer et Ståhls (2013)[2], ne doivent pas être confondue avec les sous-genres de Microdon ci-dessus. Ce groupe n'est probablement pas monophylétique, mais les résultats phylogénétiques offrent peu ou pas d'indices sur leurs affinités taxonomiques. En l'absence de données supplémentaires, et étant donné que ces espèces ont été décrites à l'origine dans le genre Microdon, la solution pragmatique qu'ont choisit Reemer et Ståhls est de les conserver dans le genre Microdon.
↑ a et b(en) William Morton Wheeler, « Studies on myrmecophiles. III. Microdon », Journal of the New York Entomological Society, vol. 16, , p. 202-213 (lire en ligne)
↑ abcd et e(en) Menno Reemer et Gunilla Ståhls, « Generic revision and species classification of the Microdontinae (Diptera, Syrphidae) », ZooKeys, Pensoft Publishers, vol. 288, , p. 1-213 (ISSN1313-2970, DOI10.3897/zookeys.288.4095, lire en ligne).
↑(en) Cheng X-Y et Thompson FC, « A generic conspectus of the Microdontinae (Diptera: Syrphidae) with the description of two new genera from Africa and China », Zootaxa, Magnolia Press, vol. 1879, , p. 21-48 (lire en ligne).
(en) M.C.D.Speight et J.-P.Sarthou, « Clés StN pour la détermination des adultes des Syrphidae européens 2013 », Syrph the Net, the database of European Syrphidae, Dublin, Syrph the Net publications, vol. 74, , p. 133 (ISSN1393-4546, lire en ligne)