Microfaune

Taille et diversité des organismes du sol.

La microfaune, désigne l'ensemble des tout petits animaux (inférieurs à 0,2 mm) présents dans un espace donné. La plus grande partie de la microfaune n'est visible qu'à la loupe, à la loupe binoculaire ou au microscope. En dépit de sa discrétion, elle joue un rôle fondamental pour la formation et l'évolution des sols et des sédiments, ainsi que pour la décomposition du bois mort et des cadavres animaux. Elle joue ainsi un rôle majeur dans la minéralisation de la matière organique, le cycle du carbone et de nombreux grands cycles biogéochimiques[1].

Des liens complexes d'interdépendance existent entre la microflore[2], la microfonge et la microfaune et les populations microbiennes. Une grande partie de la microfaune joue un rôle important de décomposeur.

La microfaune est notamment vulnérable à la destruction de son milieu (par le labour ou la déforestation[3] par exemple) et à l'exposition à la lumière et aux UV solaires. La granulométrie du substrat et du sédiment influent sur la microfaune et inversement[4].

Pour sa valeur bioindicatrice, elle a été très étudiée, notamment dans les années 1930 à 1960 par milieu, par grande zone tempérée et tropicale[5] ou encore à l'échelle d'un pays[6].

La microfaune tient une place importante dans le réseau trophique ; elle est notamment une importante source de nourriture pour les poissons et les oiseaux[7]

Catégories de microfaunes

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Ce terme est souvent associé à la litière végétale de feuilles, racines, écorces[8] et petits bois-mort, forestière notamment[9], et donc à la flore sus-jacente)[10] ainsi qu'au sol sous-jacent (microfaune édaphique[11]), mais les naturalistes catégorisent également la microfaune par époque géologique (ex. : « microfaune crétacée »[12], par type de faune (exemple microfaune annélidienne[13]) ou selon sa profondeur (ex. : « microfaune endogée »[14],[15]). Ils parlent aussi et par exemple de :

Utilisations

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Parce que très spécifique à une époque géologique et/ou à un biotope particulier, et peu mobile, une partie de la microfaune a une valeur bioindicatrice de l'état, de l'évolution ou de la qualité de l'environnement, du sol[31] et du climat, de la circulation thermohaline[32], ainsi que des évolutions du trait de côte ou des écotones estuariens[33].

La microfaune fossile est utilisée pour préciser la stratigraphie et décrire les stratotypes de couches géologiques sédimentaires qui se sont formées aux époques où la microfaune existait (Carbonifère, par exemple)[34].

Méthodes d'étude

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Une partie de cette faune n'est pas observable à l’œil nu ou n'est pas directement accessible à l'observation (ex. microfaune des grands fonds).
Des méthodes spécifiques d'échantillonnage[35] et d'évaluation qualitative et quantitative[36] ou génétiques (ex. : métabarcoding récemment) ont peu à peu été mises au point par les naturalistes et scientifiques. Dans le sédiment fin c'est par exemple le carottage qui est le plus utilisé[37]

La microfaune du sol, ou pédofaune microscopique, désigne l'ensemble des tout petits animaux présents dans la litière et dans les couches superficielles de l'humus. Ces animaux mesurent en moyenne moins de 0,1 mm.

Microfaune fossile

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L'étude des thanatocénoses via les fossiles qui en restent, inclut celle des microfaunes fossiles, contribue à la connaissance des paléopaysages ou d'oscillations climatiques[38]. Les tourbières, les roches sédimentaires et le sol des grottes[39],[40] sont notamment utilisés pour cela.

La microfaune fossile est très utilisée (quand elle est disponible) pour préciser la stratigraphie de couches explorées par les archéologues ou paléontologues[41], Chaline, J. (1971). La microfaune du Vallonnet (AM) et le problème des corrélations micro-macromammifères à la limite Pléistocène inférieur-moyen. Bulletin du musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco, 17, 65-69..

Notes et références

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  1. Maldague M (1959) Importance et rôles de la microfaune du sol. Bull. Agric. Congo Beige, 50, 5-34.
  2. Maldague, M. (1958). Relations entre microfaune et microflore du sol dans la région de Yangambi (Congo belge). Agricultura (Louvain), 2, 340-351.
  3. Betsch, J. M., Kilbertus, G., Proth, J., Betsch-Pinot, M. C., Couteaux, M. M., Vannier, G., & Verdier, B. (1980). Effets à court terme de la déforestation à grande échelle de la forêt dense humide de Guyane française sur la microfaune et la microflore du sol. Proc. VII Intern. Coll. Soil. Zool., EPA, 560(13.80), 038.
  4. Blanc-Vernet, L. (1958). Les Milieux sédimentaires littoraux de la Provence occidentale (côte rocheuse), relations entre la microfaune et la granulométrie du sédiment, par Laure Blanc-Vernet. Impr. nationale.
  5. Delamare-Deboutteville, C. (1950). Recherches écologiques sur la microfaune du sol des pays tempérés et tropicaux (Doctoral dissertation).
  6. Remy, P. A., & Condé, B. (1961). Sur la Microfaune du sol de Grande-Bretagne. Journal of Natural History, 4(39), 149-154.
  7. Eastham, A. (1999).Les oiseaux et la microfaune. Gallia préhistoire, 41(1), 113-127.
  8. Touchot, F. (1984). Relations microfaune-microflore dans le cadre de la biodégradation des écorces et des litières (Doctoral dissertation).
  9. Arpin, P., Kilbertus, G., Ponge, J. F., & Vannier, G. (1980). Importance de la microflore et de la microfaune en milieu forestier. Actualités d'écologie forestière: sol, flore, faune, 87-150.
  10. Maldague M.E (1961) Relations entre le couvert végétal et la microfaune : leur importance dans la conservation biologique des sols tropicaux. Publications de l'Institut National pour l'Étude Agronomique du Congo.(IN É. AC).
  11. Mignolet-Kevers, A., & Berthet, P. (1977). Étude de la micro-faune édaphique à Mirwart. Productivité biologique en Belgique. Éditions Duculot, Paris, Gembloux, 245-261.
  12. Marie, Pierre (1936). Sur la microfaune crétacée du Sud-Est du Bassin de Paris. CR Acad. Sci, 203, 97-99.
  13. Bellan, G. (1962). Note préliminaire sur la microfaune annélidienne de quelques peuplements marins de la baie de Marseille. Recl Trav. Stn mar. Endoume, 25(39), 5-22.
  14. Rémy, P. (1956). Sur la microfaune endogée des jardins de Tanger (Symphyles, Pauropodes, Pénicillates, Protoures, Palpigrades). Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de Maroc, 35, 103-108.
  15. REMY, P. A., & DE L'ANGOLA, I. P. I. (1956). à l'étude de la microfaune endogée de l'Afrique tropicale: Palpigrades et Pauropodes. Revue Zool. Bot. afr, 53, 327-335.
  16. Swedmark, B., & Teissier, G. (1959). Halammohydra et Otohydra, Hydrozoaires de la microfaune des sables et l’ordre des Actinulides. In Proceedings of the XVth International Congress of Zoology, London 1958 (Vol. 4, No. 15, pages 330 à 332).
  17. Swedmark, B. (1956). Étude de la microfaune des sables marins de la région de Marseille. Arch. Zool. exp. gén, 93, 70-95
  18. Fize, A. (1964). Contribution à l'étude de la microfaune des sables littoraux du golfe d'Aigues-Mortes. Université, Faculté des Sciences.
  19. La Microfaune benthique du plateau continental congolais: inventaire, répartition, stratigraphie du quaternaire supérieur G Kouyoumontzakis - 1979
  20. Carozzi, A. (1949). Rapports entre microfaune benthique et microfaune pélagique. Arch. Se, Genève, 2(1).
  21. Marie, P. (1941). Sur la microfaune des argiles albiennes du Pays de Bray. Cr somm. Séanc. Soc. géol. Fr, 12, 82-84.
  22. Blanc-Vernet, L. (1967). Contribution a l’étude des foraminifères de Méditerranée: relations entre la microfaune et le sédiment, biocénoses actuelles, thanatocénoses pliocènes et quaternaires ; Thèse de doctorat. Station Marine d'Endoume.
  23. Travé, M. J. (1958). Quelques remarques sur la microfaune des laisses d'étangs. 83. Congr. Soc. Savant, 611-618.
  24. Lam Hoai, T., Amanieu, M., & Lasserre, G. (1984). Microfaune des eaux libres de la Sarrasine, écosystème lagunaire semi-contrôlé méditerranéen. Vie et milieu, 34(4), 209-219.
  25. Guernet, C., Poignant, A., & Saint-Martin, J. P. (1984). Contribution à l'étude de la microfaune des récifs messiniens d'Oranie Occidentale (Algérie). Geobios, 17(2), 155-165
  26. Renaud-Debyser, J. (1965) Note préliminaire sur la microfaune des fonds meubles du lagon (Baie de Saint Vincent), Nouvelle Calédonie. Cah. Pac, 7, 107-116.
  27. Drakides, C. (1980). La microfaune des boues activées. Étude d'une méthode d'observation et application au suivi d'un pilote en phase de démarrage. Water Research, 14(9), 1199-1207.
  28. Bouchud, J. (1959). Essai sur le renne et la climatologie du Paléolithique moyen et supérieur: La microfaune du Paléolithique moyen et supérieur (Doctoral dissertation).
  29. Bonhomme-Florentin, A., Blancou, J., & Latteur, B. (1978). des variations saisonnières de la microfaune du rumen de zébus. Protistologica, 14, 283-289.
  30. Blancou, J., Bonhomme, A., Barrat, J., & Pons, N. (1984). Microfaune du rumen des herbivores sauvages. Étude préliminaire sur le chevreuil et le chamois. Rev. Med. Vet, 135, 141-148.
  31. Betsch, J. M. (1972). La microfaune du sol à Madagascar, témoin de la santé des sols; Documentation IRD
  32. Manthé, S. (2006). Variabilité de la circulation thermohaline glaciaire et interglaciaire, en Atlantique Nord, tracée par les foraminifères planctoniques et la microfaune benthique (Doctoral dissertation).
  33. Hoibian, T. (1984). La microfaune benthique traceur de l'évolution d'un système deltaïque sous climat équatorial: le delta de la Mahakam (Kalimantan) (Doctoral dissertation).
  34. Lys, M. (1964) La microfaune dans ses applications à la stratigraphie du Carbonifère. CR, 5, 189-202
  35. Renaud-Mornant, J. (1966). Problèmes d’échantillonnage de la microfaune des sédiments meubles marins. Méthodes et résultats. La Terre et la Vie, 2, 177-201.
  36. Bougis, P. (1950). Méthode pour l’étude quantitative de la microfaune des fonds marins (Meiobenthos). Vie Milieu, 1, 23-38.
  37. Blanc-Vernet, L. (1966). Note préliminaire sur la microfaune de quelques carottes de Méditerranée occidentale. Rec. Trav. Sta. Marine Endoume, 39(55), 305-308.
  38. Darmedru, C. (1982). La microfaune dans les alternances marne-calcaire pélagiques du Crétacé inférieur vocontien (Sud-Est de la France) Mise en évidence d'oscillations climatiques (Doctoral dissertation, Université Claude Bernard-Lyon I) (résumé).
  39. Chaline, J. (1970). Pliomys lenki, forme relique dans la Microfaune du Würm ancien de la Grotte de Lezetxiki (Guipúzcoa-Espagne). Munibe, 22(1/2), 43-49.
  40. JEANNET, M. (2001). La microfaune et l'environnement de la grotte du Noisetier à Fréchet (Hautes-Pyrénées). Bulletin de la Société préhistorique de l'Ariège, 56, 83-89 (résumé.
  41. Donze, P., Porthault, B., & Thomel, G. (1970). Le sénonien inférieur de Puget-Theniers (Alpes-Maritimes) et sa microfaune. Geobios, 3(2), 41-IN13.

Articles connexes

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Vidéographie

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Bibliographie

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  • Delamare-Deboutteville, C. (1951). Microfaune du sol des pays tempérés et tropicaux. Hermann & C. Editeurs.
  • Franz, H. (1950). État de nos connaissances sur la microfaune du sol. Ecologic (Colloques int. cent. natn. Rech. scient.), Paris, 1950, 81-92.
  • Kilbertus, G., Vannier, G., & Verdier, B. (1976). Étude in situ de la recolonisation par la microfaune et la microflore des échantillons de sol forestier ayant subi un traitement thermique. Bulletin du Muséum National d'Histoire Naturelle.
  • Renaud-Debyser, J., & Salvat, B. (1963) Éléments de prospérité des biotopes des sédiments meubles intertidaux et écologie de leurs populations en microfaune et macrofaune. Vie Milieu, 14(3), 463-550.
  • aModele=afficheN&cpsidt=2044823 résumé]).