Fondation | |
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Dissolution | |
Origine |
les lois des États du sud qui empêchent l'inscription des Afro-Américains sur les listes électorales, |
Sigle |
MFDP |
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Type | |
Domaine d'activité |
Défense des droits civiques des Afro-Américains |
Méthode |
non violence |
Siège | |
Pays |
Fondateurs |
Robert Parris Moses (en), Fannie Lou Hamer, Ella Baker |
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Partenaire |
la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), le Congress of Racial Equality (CORE), le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), et la Southern Christian Leadership Conference (SCLC) |
Positionnement |
Le Mississippi Freedom Democratic Party / Parti démocrate pour la liberté du Mississippi, ou MFDP est fondé le à Jackson dans l'état du Mississippi à initiative du Council of Federated Organizations (COFO) pour faire valoir la voix des Afro-Américains ségrégués dans les États du Sud, au sein du Parti démocrate des États-Unis.
Les États du Sud ségrégationnistes, dont le Mississippi, refusent l'inscription des Afro-Américains sur les listes électorales, en cela les autorités officielles de ces États sont aidées par des groupes suprémacistes blancs dont le Ku Klux Klan n'hésitant point à pratiquer des actes de terrorisme pour décourager les Afro-Américains (bombes, lynchages, licenciements abusifs, assassinats, incendies de maison, etc.), ainsi seuls 5 % des Afro-Américains en âge d'être électeurs au Mississippi étaient inscrits sur les listes électorales, alors qu'ils représentent 45 % de la population, 435 000 Afro-Américains en face de 500 000 Blancs[1],[2].
Le Parti démocrate contrôle les instances législatives exécutives et judiciaires du gouvernement de l'État du Mississippi, les 49 sénateurs et les 122 représentants, sauf un, sont des Démocrates. Régulièrement, les Démocrates votent des lois et des règlements destinés à discriminer l'électorat afro-américain[2], et formulent des déclarations ouvertement racistes comme celle de la résolution adoptée lors de leur convention qui s'est tenue à Jackson le avec le préambule suivant : « Le Parti démocrate du Mississippi réuni à sa Convention tenue dans la ville de Jackson le 16 août 1960, a donc décidé que, reconnaissant avec humilité le pouvoir divin de Dieu tout-puissant, et demeurant sans peur dans notre attachement et la foi en la constitution, aux droits des États, à la ségrégation des races et à la préservation de notre mode de vie traditionnel de l'Amérique du Sud »[2].
À partir de 1962, les diverses associations locales du Mississippi défendant les droits civiques des Afro-Américains à savoir la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), le Congress of Racial Equality (CORE), le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), et la Southern Christian Leadership Conference (SCLC) décident d'unir leurs forces en fondant le Council of Federated Organizations (COFO) en pour répondre à la politique ségrégationniste du Mississippi[3].
Après une campagne intense du COFO, plus de 80 000 Afro-Américains sont inscrits sur les listes électorales du Mississippi[4]. La majorité des leaders et des électeurs afro-américains étant de gauche et proches des idées social-démocrates désirent faire entendre leur voix pour la prochaine Convention nationale du Parti démocrate qui doit se tenir à Atlantic City en . Sauf que la délégation officielle du parti Démocrate pour le Mississippi est déjà formée, elle compte que des Blancs peu enclins à accepter des Afro-Américains, malgré la promulgation du Civil Rights Act de 1964, à laquelle fait pourtant mention la plate-forme de la Convention de 1964[5].
Face à l'attitude de rejet du Parti démocrate du Mississippi, le COFO envisage de créer un parti parallèle ouvert aux citoyens du Mississippi sans discrimination de races afin d'obtenir des délégués à la Convention[6].
Deux cents membres du COFO se réunissent à Jackson le et créent le Mississippi Freedom Democratic Party (MFDP) comme réponse à la délégation « blanche » de la branche du Mississippi du Parti démocrate[7]. Lawrence Guyot (en) du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) est nommé président[8],[9], poste qu'il occupe jusqu'en 1968, laissant la présidence au révérend Clifton Whitley, aumônier au Rust College situé à Holly Springs (Mississippi)[7]. Le comité exécutif comprend cinq personnes Lee Dilworth, Victoria Gray Adams (en), Fannie Lou Hamer, Annie Bell Robinson Devine (en)[10] et Peggy Conner[11].
À la suite de sa création, le MFDP, va se lancer dans une procédure d’élection de ses délégués selon les règles classiques habituellement pratiquées : caucus de circonscription et par comtés, caucus ouverts à tous les citoyens du Mississippi sans distinction de couleurs[12]. À la suite des caucus soixante six délégués sont élus pour représenter le MFPD à la Convention nationale du Parti démocrate avec le soutien de Martin Luther King, Roy Wilkins, Bayard Rustin et de nombreuses délégations d’autres États[13],[7].
Le Président Lyndon B. Johnson craignant de s'aliéner les délégués des États du Sud envoie Hubert H. Humphrey et Walter Reuther auprès du MFDP pour trouver un compromis, il est proposé au MFDP que deux délégués seraient admis à la Convention Aaron Henry (en), le président de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) pour le Mississippi, et Ed King (en), aumônier du Tougaloo College (en) du Mississippi.
Le , Fannie Lou Hamer fait une déclaration devant les médias qui est suivie sur l'ensemble des États-Unis, éclipsant la conférence de presse de Lyndon B. Johnson qui se tenait en même temps, elle y fait état des multiples agressions dont elle est victime à cause de son engagement, et interroge les États-Unis sur son regard sur ses citoyens afro-américains et sur la protection à laquelle ils ont droit comme pour tout autre citoyen et rejette les propositions[14],[15]. Le lendemain Lyndon B. Johnson confirme la nomination d'Aaron Henry et d'Ed King en tant que délégués extraordinaires, admet les autres délégués du MFDP en tant qu'invités spéciaux et s'engage pour créer une commission pour réformer les règles du Parti démocrate afin d'assurer une représentation équitable des Afro-Américains pour la prochaine Convention nationale de 1968[16],[17]. Le MFDP refuse, ses délégués quittent la Convention.
Si le MFPD a perdu la bataille des délégués, mais a gagné l'opinion publique, sensibilisant le public à la mise en œuvre concrète du Civil Rights Act de 1964 et facilitant l'adoption du Voting Rights Act de 1965[18].
De retour sur le terrain, le MFDP continue son activité et remporte plusieurs victoires électorales dans le Mississippi, lors de la Convention de 1968, les promesses de Lyndon B. Johnson ont été tenues, et le MFDP fusionne avec le Parti démocrate, une page de plus des lois Jim Crow est fermée[19],[20].