La modinha est un genre musical brésilien. Elle est considérée comme le premier genre de musique populaire brésilienne, apparu à la fin du XVIIIe siècle.
Le nom de modinha est issu de moda, terme utilisé génériquement au XVIIIe siècle au Brésil pour désigner le style de chanson populaire[1]. Elle pouvait être accompagnée au clavecin éventuellement doublé d'un autre instrument à cordes pour la partie basse du registre. On pouvait aussi entendre au début du XVIIe siècle dans les rues de Salvador de Bahia, des chansons de caractère païen, accompagnées par des staccatos à la guitare espagnole.
La principale origine mélodique est l'opéra italien[2], mais elle a probablement subi l'influence des rythmes du lundum et d'autres danses apportées par les migrants Africains arrivés au Brésil[3].
Le nom de la modinha est attribué à Domingos Caldas Barbosa, qui composa plusieurs danses de salon dans ce style vers la fin du XVIIIe siècle. La plus ancienne mention connue de ce genre dans la littérature, probablement en référence à la musique de Barbosa, est le fait du poète satirique portugais Nicolau Tolentino de Almeida. Dans une farce datée de 1786, A rabugem das velhas, l'un des personnages mentionne la modinha comme un genre musical nouveau[4].
Doderer [3] distingue trois époques successives dans son développement :
La modinha de la fin du XIXe siècle pouvait être également accompagnée à la flûte ou au cavaquinho.
La modinha est de forme variée (intitulées aria, hymne, romance...) mais elle est habituellement composée en vers de 5 ou 8 syllabes. Ses paroles, en langue portugaise, abordent le plus souvent des thèmes mélancoliques relatifs aux douleurs de l'amour. Sa composition comporte une oscillation typique des accents des temps forts et un contraste de modes majeur et mineur.