Au sud du département de la Dordogne, en Bergeracois, la commune de Molières est située en rive gauche de la Dordogne.
Le bourg de Molières, 500 mètres au nord de la route départementale 27, se situe, en distances orthodromiques, huit kilomètres au sud-est de Lalinde et autant au sud-ouest du Buisson-de-Cadouin.
Le territoire communal est également desservi par la route départementale 25 au sud-est. Il est longé au nord-est par la RD28.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Molières est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant pour certaines du Cénozoïque, et pour d'autres du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c5c, date du Campanien 3, une alternance de marnes à glauconie et de calcaires crayo-marneux jaunâtres. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans les feuilles « no 807 - Le Bugue » et « no 831 - Belvès » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et leurs notices associées[4],[5].
Formation du Calcaire de Castillon s.s. : calcaire lacustre micritique dur azoïque à nodules d'argiles vertes (plusieurs mètres d'épaisseur), faciès de meuliérisation localement (Rupélien basal continental)
g1-Ac :
Formation de Castillon - Argiles vertes de Castillon (et formation de la Bessède) : argiles carbonatées silteuses à sableuses et sables feldspathiques, localement niveaux de grès tendre, calcaires lacustres (Rupélien basal continental)
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 65 m[6] au nord, là où le Bélingou quitte la commune pour entrer sur celle de Calès et 205 m[6] au sud-est, près du lieu-dit la Bessoulade, en limite de la commune du Buisson-de-Cadouin[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 21,22 km2[6],[11],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 21,08 km2[3].
Le territoire communal est limité au nord-est sur plus de quatre kilomètres par un affluent de rive gauche de la Dordogne, le Bélingou, face à Saint-Avit-Sénieur, et au sud-ouest par un affluent de rive droite de la Couze, le Roumaguet, sur près de quatre kilomètres et demi, face au Buisson-de-Cadouin.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Dordogne Atlantique ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au sous‐bassin le plus aval du bassin versant de la Dordogne (aval de la confluence Dordogne - Vézère)., d'une superficie de 2 700 km2 est en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[16]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [17].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[18].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[19].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 903 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[20]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pays de Belvès à 15 km à vol d'oiseau[21], est de 13,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 888,2 mm[22],[23]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[24].
Au , Molières est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[25].
Elle est située hors unité urbaine[26] et hors attraction des villes[27],[28].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (54,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (51,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (54,1 %), zones agricoles hétérogènes (22,9 %), prairies (16 %), terres arables (7 %)[29]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le territoire de la commune de Molières est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible)[30]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[31].
Molières est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[32]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[33],[34].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[35]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[36]. 64,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[37].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999, par la sécheresse en 1989, 2005 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[30].
C'est Guillaume de Biron, seigneur de Montferrand, qui avait fait don en 1272 d'une terre dans la paroisse Saint-Jean-de-Molières (Sancti Johannis de Molerii) afin d'y élever une bastide. De cette paroisse primitive, il ne reste qu'un lieu-dit Saint-Jean, qui se trouve près du cimetière, au nord du village. En 1115, cette paroisse est mentionnée dans un acte concernant l'abbaye de Cadouin.
L'archéologie a fourni quelques pièces gallo-romaines, découvertes avant 1851, notamment un aureus de Néron. Un vieux chemin datant probablement de l'époque antique, baptisé plus tard chemin de la Reine Blanche, passait à proximité de la bastide. Un autre chemin, probablement une ancienne voie romaine, reliant Belvès à Couze, appelé camin Ferrat, « chemin Ferré », passait par Molières.
La population de la commune étant comprise entre 100 et 499 habitants au recensement de 2017, onze conseillers municipaux ont été élus en 2020[41],[42].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[48]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[49].
En 2021, la commune comptait 344 habitants[Note 7], en évolution de +5,52 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[53], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 142 personnes, soit 43,6 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (neuf) a diminué par rapport à 2010 (quatorze) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 6,4 %.
Au , la commune compte cinquante établissements[54], dont vingt-quatre au niveau des commerces, transports ou services, dix dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, six dans l'industrie, cinq dans la construction, et cinq relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale[55].
Ce château est appelé d'après une légende le « château de la Reine Blanche ». Il ne reste que l'enceinte avec remparts et un donjon carré, isolé au milieu de l'enceinte. La construction du château a commencé après 1314 par le sénéchal de Périgord, Guilhem de Toulouse. À cette date, il avait choisi de faire de Molières une base fortifiée pour exercer son autorité. Il se plaint alors de n'y avoir aucune maison forte pour s'y protéger, sauf une tour qui sert de prison, édifiée à l'angle de la bastide au moment de sa construction. Il entreprend alors la construction du château avec ses propres deniers. Il demande le remboursement de la dépense au roi qui accepte en . Mais en 1318, l'administration centrale de Londres lui demande de s'adresser au connétable de l'Ombrière. Sa construction s'est alors arrêtée comme l'indique un acte de mars 1320. Le mur d'enceinte à base carrée de 50 mètres de côté a été terminé jusqu'au niveau du chemin de ronde. Au milieu se trouve une tour de six mètres de côté qui est la tour contemporaine de la création de la bastide.
Une première église Saint-Jean[59], au nord de la bastide et antérieure à celle-ci, a donné son nom à la paroisse sancti Johannis de Molarii[60]. L'église actuelle de la bastide est dédiée à Notre-Dame-de-la-Nativité[60],[61]. Vaste église du XIVe siècle à nef unique, elle a une certaine ressemblance avec celle de Beaumont-du-Périgord. De plan rectangulaire, son clocher carré est accolé au flanc nord. La nef n'est plus voûtée à la suite d'une restauration. Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 1948[62].
Maison du Bayle. Seule maison à cornières subsistant au coin sud-ouest de la place[63], elle tire son nom du représentant du Roi en la bastide[64]. Sur la face ouest, deux baies géminées terminées par deux trilobes sont séparées par une colonnette. Elle est classée au titre des monuments historiques en 1920[65].
Manoir de Sautet, des XVIIe et XVIIIe siècles, inscrit au titre des monuments historiques pour ses façades et toitures en 1972[66].
Écartelé : au 1er de gueules à un léopard d'or, armé et lampassé d'azur, au 2e d'or à une tour carrée d'argent, couverte de gueules, mise en perspective, ouverte de deux arcades ogivales d'azur et ajourée de sable, au 3e d'or à une croix de sable, au 4e de gueules à un bouquet de trois épis de blé d'argent mouvant du trou d'une meule du même[69].
Détails
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (argent sur or). Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Félix de Verneilh, « Architecture civile au Moyen Âge : Monpazier », dans Annales archéologiques, 1847, tome 6, p. 82-83(lire en ligne)
Comte de Cumond, « Molières, canton de Cadouin. Libertés et coutumes accordées à la bastide de Saint-Jean de Molières en Périgord par Édouard, roi d'Angleterre, le , confirmées par les rois de France, François Ier et Henri II, par lettres patentes datées d' et de », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1877, tome 4, p. 415-422(lire en ligne)
Pierre Garrigou Grandchamp, « L'architecture domestique des bastides périgourdines aux XIIIe et XIVe siècles », dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1998, p. 47-71, Société française d'archéologie, Paris, 1999
Christian Corvoisier, « Molières : Château, bastide et église », dans Congrès archéologique de France. 156e session. Périgord. 1998, Paris, Société archéologique de France, (lire en ligne), p. 365-366.
Bertrand Charneau, Le pays Beaumontois, p. 20-22, Le Festin (collection Itinéraires du patrimoine no 219), Bordeaux, 2000 (ISBN978-2-909423739)
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Délégation spéciale mise en place après les démissions du conseil municipal, puis du maire et de son adjoint, dans l'attente d'élections prévues en novembre 2011 (Adrien Vergnolle, Trois anciens fonctionnaires pour administrer Molières, Sud Ouest édition Dordogne du 21 octobre 2011).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Pierre Garrigou Grandchamp, L'architecture domestique des bastides périgourdines aux XIIIe et XIVe siècles, pp. 47-71, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1999 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1999
↑Christian Corvisier, Molières : le château, pp. 364-365, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1999 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1999
↑Michèle Pradelier, Les églises des bastides du Périgord méridional (Molières, Monpazier, Beaumont), pp. 73-82, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1999 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1999
↑ a et bMolières sur Toponymie du Périgord, consultée le 19 juillet 2012.
↑Christian Corvisier, Molières : Bastide et église, pp. 365-366, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1999 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1999
↑Panneau d'information sur place, vu le 17 septembre 2011.