Monsieur Ripois est un filmfranco-britannique réalisé par René Clément, sorti en 1954, adaptation cinématographique du roman français publié en 1950 Monsieur Ripois et la Némésis de Louis Hémon.
André Ripois, un Français exilé à Londres, est un Don Juan. Sa femme Catherine, lasse de ses infidélités, part pour Édimbourg pour préparer son divorce. Pendant ce temps, André, entre plusieurs liaisons opportunistes, s'éprend de Patricia, une amie de sa femme, et utilise pour la séduire de nombreux stratagèmes.
Après l'avoir piégée à dîner chez lui, il lui raconte sa vie et ses combines pour s'attirer la compassion et la protection d'une femme après l'autre, les trompant et se lassant d'elles à peine séduites. Il lui parle d'Anne, sa supérieure au travail ; Norah qu'il poursuit dans la rue et qu'il quitte au moment de rencontrer sa mère après lui avoir faussement demandé de l'épouser ; Marcelle, prostituée française à Londres qui l'abrite alors qu'il est mis à la rue faute de payer son loyer, et qu'il abandonne en lui prenant assez d'argent pour lancer une affaire de professeur de français...
Ne parvenant pas à ses fins auprès de Patricia, prévenue par Catherine et qui comprend qu'elle n'est qu'une femme de plus sur sa liste, il va jusqu'à simuler son suicide par défenestration, mais il tombe accidentellement et reste paralysé à vie. Catherine s'imagine alors, comme Patricia, qu'il a tenté de se suicider à cause d'elle et renonce au divorce : Ripois devient, malgré lui, le « fidèle prisonnier » de sa femme.
Pour Georges Sadoul, dans son dictionnaire des films, c'est « une des meilleures réussites de René Clément, et une des plus parfaites compositions de Gérard Philipe, incarnant un écœurant et pitoyable Don Juan « infirme du cœur ».
Pour Jean Tulard, le film « n'est plus guère admiré que pour une certaine forme d'humour glacé à l'anglaise »[3].
Michèle Lagny, pour sa part pense « qu'un des charmes du film, tourné en partie dans les rues avec une caméra cachée, tient aux notations sur Londres et au jeu sur le bilinguisme des acteurs »[4].
↑En 1926, Grasset édite pour la première fois, et hors commerce, le roman en 50 exemplaires. C'est pour satisfaire Marie Hémon, sœur de l'écrivain, qui désire présenter au public une image conventionnelle et respectable de son frère, que ce roman autobiographique d'un homme qui utilise les femmes au profit de son ascension sociale ne paraît qu'en 1950. Source : exemplaire broché et numéroté de l'édition originale.