À l'est du département de la Dordogne, Montignac-Lascaux est une commune du nord Sarladais, ancien chef-lieu du canton de Montignac. Elle est arrosée par la Vézère et son affluent la Laurence qui se rejoignent sur le territoire communal.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Montignac-Lascaux est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[1].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire datant du Cénozoïque, de roches sédimentaires du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c2c, date du Turonien moyen à supérieur, composée de calcaires cryptocristallins, calcaires gréseux à rudistes et marnes à huîtres et à rhynchonelles, localement grès et sables jaunes (feuille de Terrasson). La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de types colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « no 784 - Terrasson » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[2],[3] et sa notice associée[4].
Moyennes terrasses - Terrasses de Malleret sup. indifférenciées (types 3 à 5) : argiles à graviers, galets à la base et sables fins à moyens au sommet (Elstérien - '-Mindel'-)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 73 mètres au sud-ouest, là où la Vézère quitte la commune pour servir de limite entre celles de Thonac et Valojoulx et 273 mètres[5] au nord-ouest, au lieu-dit les Quatre Bornes[6].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 37,15 km2[5],[10],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 36,16 km2[3].
La Vézère, d'une longueur totale de 211,2 km, prend sa source en Corrèze dans la commune de Meymac et se jette dans la Dordogne — dont elle est l'un des principaux affluents — en rive droite, à Limeuil, face à Alles-sur-Dordogne[16],[17]. Elle traverse le territoire communal du nord au sud ouest sur près de six kilomètres et demi.
Son affluent de rive gauche le Doiran baigne la commune à l'est sur plus de quatre kilomètres et rejoint la Vézère par deux bras distants de près de 300 mètres.
La Laurence, d'une longueur totale de 14,35 km, prend sa source dans la commune de Thenon et se jette dans la Vézère en rive droite dans la commune, au nord-est de la ville, face à la commune d'Aubas[18],[19]. Elle arrose le nord-est de la commune sur près de trois kilomètres.
Affluent de rive droite de la Laurence, le ruisseau de Gauléjac prend sa source près du lieu-dit les Gilettoux, dans le nord-est du territoire communal qu'il arrose sur plus de trois kilomètres et demi.
La Vézère au pont de Montignac.
Le même endroit en période de crue.
Le pont de Montignac sur la Vézère.
Réseaux hydrographique et routier de Montignac-Lascaux.
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vézère-Corrèze ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de la Vézère et de la Corrèze, d'une superficie de 3 730 km2 est en cours d'élaboration . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental de la Corrèze[20]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [21].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 880 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 7,2 jours en juillet[24]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Thenon à 11 km à vol d'oiseau[25], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[26],[27]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[28].
Au , Montignac-Lascaux est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[34].
Elle appartient à l'unité urbaine de Montignac-Lascaux, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[35],[36]. La commune est en outre hors attraction des villes[37],[38].
Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la « vallée de la Vézère » approuvé le , pour les crues de la Vézère. La crue historique la plus forte sur le secteur du PPRI pour laquelle des informations sont disponibles est la crue d’octobre 1960. Le débit de pointe de cette crue a été défini à 1 360 m3/s à Montignac, soit une période de retour d’environ 250 ans[39],[40].
Un plan de prévention du risque inondation (PPRI) a été approuvé en 2000 pour la Vézère — qui traverse la commune de l'est au sud-ouest — à Montignac, ayant un impact sur ses rives jusqu'à une largeur pouvant atteindre 700 mètres à l'est de la ville, ainsi que la partie aval de son affluent la Laurence (les 650 derniers mètres)[41],[42].
La commune est en outre située en aval du barrage de Monceaux la Virolle, un ouvrage de classe A[Note 3] situé dans le département de la Corrèze et faisant l'objet d'un PPI depuis 2009. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[44].
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Montignacum au XIe siècle[45], puis Montignac.
Depuis 2020, la commune est dénommée officiellement Montignac-Lascaux[46].
Elle est également appelée localement « Montignac-sur-Vézère ».
En occitan, la commune porte le nom de Montinhac[47].
Il s'agit d'un type toponymique gallo-roman extrêmement fréquent *Montaniacum, composé du suffixe d'origine gauloise en -(i)acum, qui soit sert à localiser, auquel cas il est généralement précédé d'un appellatif à valeur topographique, soit indique une propriété, cas dans lequel il est précédé d'un anthroponyme. Ce nom de personne serait *Montanius qui n'est pas attesté, contrairement à Montanus. Cependant on distingue le type Montaniacum du type Montiniacum, sur le nom de personne *Montinius, variante de Montinus[45]. Conscient de la fréquence de ce nom de lieu que ce soit sous les formes Montigny, Montignac, etc., Albert Dauzat envisage aussi l'hypothèse d'un nom à caractère topographique, à savoir montinus (cité sans astérisque), relatif à une élévation, une colline, un mont, dérivé de mons[45] (comprendre gallo-roman MONTE « élévation, colline, mont »). Cependant, Montaniacum a très bien pu aboutir à Montiniacum, et le premier élément Montan- représenterait alors *montanea qui a donné montagne en français (latin classique montanus). Les toponymes Montagnac, Montagny, etc. sont tout aussi fréquents.
La présence humaine est attestée à Montignac dès le Paléolithique. La cité possède sur son territoire le site préhistorique de Lascaux et le gisement du Régourdou (homme de Néandertal). La ville entre dans l'histoire avec la colonisation romaine. Deux villas sont attestées : la villa des Olivoux (lieu-dit du Chambon au nord de Montignac, étudié archéologiquement depuis 2005)[48] et la villa de Brenac.
À l’époque médiévale, la ville est pourvue d'une forteresse importante. Elle passe de main en main par mariage, vente, héritage avant de passer dans le giron de la famille d'Albret.
Montignac passe à la Maison d'Albret en 1334 par l'intermédiaire de Mathe d'Albret, épouse du seigneur de Montignac Élie Rudel de Bergerac. Le , Élie Rudel fait don à Mathe des seigneuries de Montignac et Montcucq (commune de Pomport) ainsi que de celle de Pujols dans la sénéchaussée de Carcassonne (sans doute la commune actuelle de Pouzols-Minervois), en règlement d'une dette qu'il ne peut pas payer. À la mort de Mathe en 1338, la seigneurie de Montignac est intégrée aux terres des Albret[49].
Le château de la ville est détruit en 1825. Il en reste aujourd'hui une tour et une partie de son infrastructure. Ville de gué qui permet de franchir la Vézère, le pont actuel date de 1766-1767. Chacune des rives témoigne encore aujourd'hui de l'histoire de la ville.
Sur la rive droite, on trouve encore quelques ruelles médiévales étroites avec des témoignages architecturaux des XIVe, XVe et XVIe siècles : maisons sur pilotis, à colombages, lavoirs, fontaines.
Sur la rive gauche, le faubourg avec son couvent, son prieuré et ses quais, rappelle quant à lui la vocation religieuse et commerciale (port marchand) de la ville sous l'Ancien Régime.
Montignac fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Pendant de la Seconde Guerre mondiale, le maquis va installer des PC départementaux, reconstitués en mai 1944, avec Édouard Valéry, Jean Garraud, et Marcel Serre, vers Saint-Geyrac, Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac, Plazac et Montignac où ils vont occuper successivement trois maisons ou fermes isolées avant de s'installer dans le château de Laudonie où il resteront jusqu'à la libération de Périgueux[50].
La population de la commune étant comprise entre 2 500 et 3 499 habitants au recensement de 2017, vingt-trois conseillers municipaux ont été élus en 2020[52],[53].
Les habitants de Montignac sont appelés les Montignacois.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[60].
En 2021, la commune comptait 2 759 habitants[Note 5], en évolution de −1,71 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La « Journée de l'arbre, du bois et de la fleur » se tient dans la première quinzaine de mars (12e édition en 2022[62]).
Créé au début des années 1980 par l'Amicale laïque du Montignacois[63], le « Festival de danses et musiques du monde » prend en 2012 le nom de « Cultures aux cœurs ». Il rassemble fin juillet-début août, pendant une semaine, les musiciens et danseurs de plusieurs pays ou régions. En raison de la pandémie de Covid-19, l'édition 2020 s'est déroulée en format réduit sur trois jours avec uniquement des groupes français ou des formations étrangères basées en France[64],[65]. La 43e édition est prévue du 22 au avec des groupes folkloriques de Bolivie, Brésil, Chili, Chine, Écosse, États-Unis, Ouganda, Pérou, Ukraine, ainsi que quatre groupes français[66].
En novembre, sur quatre journées, festival du film « Documen'Terre » qui présente des films et des débats sur l'environnement et la nature (15e édition en 2024)[67].
La Félibrée est une fête populaire occitane organisée chaque année, dans une ville ou un village du Périgord. Elle s'est déroulée à Montignac en 1913, 1937, 1954, 2010 et en 2023[68].
En 2018[71], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 1 061 personnes, soit 38,6 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (165) a diminué par rapport à 2013 (188) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 15,6 %.
En 2018, la commune offre 1 315 emplois pour une population de 2 752 habitants[72]. Le secteur tertiaire prédomine avec 49,2 % des emplois mais le secteur administratif est également très présent avec 34,0 %.
Fin 2018, la commune compte 180 établissements actifs employeurs[73], dont 129 au niveau des commerces, transports ou services, dix-huit relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, quatorze dans l'industrie, dix dans la construction, et neuf dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche[74].
« Pastels Girault », la plus ancienne fabrique artisanale de pastels secs en activité au monde, est née en 1780 à Montreuil, en région parisienne. En 1998, l'entreprise s'installe en Dordogne à La Chapelle-Aubareil puis à Montignac en 2016[75]. En 2019, les pastels sont toujours produits par la quatrième génération de la même famille[76],[77]. Elle est labellisée Entreprise du patrimoine vivant[77].
Dans le secteur du commerce, parmi les entreprises dont le siège social est en Dordogne, la société « Medea » implantée à Montignac se classe en 29e position quant au chiffre d'affaireshors taxes en 2015-2016, avec 20 777 k€[78].
Église Saint-Pierre-ès-Liens dont le clocher est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1942[88]. Elle recèle un tableau du XVIIe siècle du peintre espagnol Juan Sánchez Cotán[89] : « La mort de saint Bruno », classé au titre des monuments historiques[90].
Immédiatement à l'ouest de l'église, la « porte du Plô » est le vestige du portail de l'ancienne église du Plô.
Ancien hôpital Saint-Jean et chapelle de l'ancien prieuré (également appelée « église Saint-Georges ») inscrits au titre des monuments historiques[92],[93].
Château de Puy-Robert, construit par M. de Montardy après l'achat de la "propriété de Péroubert", le [104].
Écluse de Montignac. Le "pas de Saint-Pierre de Montignac" figure en 1696 sur le plan de l'ingénieur Ferry. Il est situé plus en amont que l'écluse à sas de Montignac réalisée à partir de 1824 sur les plans de l'ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées Philippe Henry Conrad. Inachevée, elle a été reprise et terminée entre 1840 et 1845. Elle est remise aux Domaines en 1897. Elle est abandonnée après l'arrêt du trafic batelier sur la Vézère. La rivière n'est plus navigable depuis 1926[105].
Le château de Coulonges.
Les remparts du château de Montignac et le château moderne.
Eugène Le Roy, La Société populaire de Montignac pendant la Révolution, 1793-1794 : procès-verbaux des séances, Hachette Livre BNF, , 246 p. (ISBN2012949053 et 978-2012949058)
Vanessa Elizagoyen, Xavier Boës, Christophe Dunikowski, Hervé Gaillard, Jacques Gaillard et Hulin Guillaume, Laborie Yan, Pasquet Vincent, Vigier Serge, Vinolas Frédéric, Simon François-Xavier, Fondeville Carole, « Actualités de la recherche sur l’agglomération secondaire pétrucore de Montignac-sur-Vézère (Dordogne) », Aquitania : une revue inter-régionale d'archéologie, t. 34, , p. 193-210 (lire en ligne).
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[11],[12]
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[43].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Bernard Marquette, Les Albret. L'ascension d'un lignage gascon (XIe siècle - 1360), Pessac, Ausonius, coll. « Scripta Mediaevalia » (no 18), , 702 p. (ISBN9782356130389, présentation en ligne), p. 164-168.
↑Chantal Gibert, « Les festivals au pied du mur », Sud Ouest, 16 avril 2020, p. 20.
↑Clément Bouynet, « Quarante ans de métissage des cultures au pied de Lascaux », Sud Ouest édition Dordogne, 21 juillet 2021, p. 20d-20e.
↑Isabelle Saran, « Festival Cultures aux cœurs : dix pays, 300 artistes, 300 bénévoles », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 13.
↑Angélique Pouch, « Récemment distinguée, Cinétoile lance la 15e édition du festival Documen'Terre », Sud Ouest édition Périgueux, , p. 20c.
↑« La félibrée à Montignac pour la cinquième fois », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 25.
↑Claire Schlinger et Grégoire Morizet, « De nouveaux lieux de baignade », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 11.
↑Vincent Tessier et Adrien Larelle, « Trois choses à savoir sur le passage de la flamme olympique », Sud Ouest édition Dordogne / Lot-et-Garonne, , p. 13.