Morêtel-de-Mailles | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Isère (Grenoble) |
Arrondissement | Arrondissement de Grenoble |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Grésivaudan |
Maire délégué | Michel Crouteix |
Code postal | 38570 |
Code commune | 38262 |
Démographie | |
Gentilé | Moretelins |
Population | 448 hab. (2013) |
Densité | 67 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 21′ 41″ nord, 6° 00′ 01″ est |
Altitude | Min. 250 m Max. 1 178 m |
Superficie | 6,7 km2 |
Élections | |
Départementales | Haut-Grésivaudan |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Crêts en Belledonne |
Localisation | |
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Morêtel-de-Mailles est une ancienne commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes, gardant, du jusqu'aux élections municipales de 2020, le statut de commune déléguée de la commune nouvelle de Crêts en Belledonne. Ses habitants sont appelés les Moretelins.
Dans le cadre de la loi n° 2015-292 du relative à l'amélioration du régime de la commune nouvelle, Morêtel-de-Mailles et la commune limitrophe de Saint-Pierre-d'Allevard ont décidé de fusionner à partir du sous le nom de Crêts-en-Belledonne. L'arrêté préfectoral a été signé le [1].
La première trace de l'existence de Morêtel date du XIe siècle. Un Pierre et un Guillaume de Morêtel sont répertoriés en 1009. Une chapelle (capella de Morestello) est mentionnée dans les cartulaires (1080-1132) de saint Hugues. Le lieu est appelé Maurestellum aux siècles suivants. Au XIVe siècle, la paroisse (Parrochia Morestelli) compte 50 feux, une église, Saint-Michel-de Morestello, qui dépend du prieuré de Saint-Pierre-d'Allevard[2]. En 1260, le mandement de Morêtel recouvrait les paroisses de Morêtel, Goncelin et Le Cheylas (Saillaz). En 1339, la Parrochia Morestelli comportait quatre hameaux : Malliis (Mailles), Boteiras (Boutières), Fontanil et Preiram (peut-être Les Perrins)[3]. En 1393, le hameau des Fontaines (Fontana) existe aussi. À cette époque, il y a 24 maisons fortes dans le « mandement de Moretel ». Au recensement de 1367, 294 personnes habitaient Morêtel[4].
Les familles nobles du mandement ont régulièrement prêté hommage au Dauphin. Chabert de Moretel cède la terre et le château delphinal de Morêtel (un « donjon de forme circulaire dans lequel se trouve un bâtiment à deux étages ») au dauphin Humbert II en 1341, en échange du château de Montfort et de la terre de Bellegarde[5]. La famille s'éteint en 1482.
Après la cession du Dauphiné au royaume de France en 1349, la châtellenie de Morêtel est confiée au comte Amédée de Genève par Charles, premier dauphin de la maison de France.
Lorsque le soulèvement protestant éclate dans le Dauphiné, Morêtel, position stratégique « au-dessus de la gorge du Fay, dans un défilé étroit dominé par les pentes rapides de la montagne des Cinq Crêts, commandant l'entrée du Pays d'Allevard »[6], est impliqué dans les conflits entre catholiques et huguenots. En , le chef protestant Lesdiguières, partisan du roi de Navarre conquiert Grenoble puis se dirige vers le « Graisivaudan », occupé par l'armée du duc de Savoie que soutient la Ligue qui l'a nommé comte de Provence. Commandée par son frère, Don Amédée, dit le Bâtard de Savoie, et renforcée de contingents espagnols, napolitains et milanais, elle fait le siège de Morêtel au printemps 1591, mais se retire vers Pontcharra où elle est battue le au plan de Villard Noir. Cependant le Fort de Morêtel, mal défendu, est investi au début de 1593 par les Savoyards du Marquis de Trefford qui utilise sa position pour ravager la vallée. Le Fort ne fut repris que le par Lesdiguières, qui fit entreprendre sa démolition dès le 11, sous la direction de Monsieur de Marcieu[7].
La population, essentiellement agricole, croît lentement au cours de l'Ancien Régime, jusqu'à attendre 400 habitants en 1776, puis 450 en 1810[8]. Au milieu du XIXe siècle elle commence lentement à décroître, du fait de l'exode rural, jusqu'en 1975, où il n'y a plus que 126 habitants, avant de remonter à 285 habitants en 1995. Il y en avait 327 au dernier recensement de la population (2004) et 433 en 2013.
La construction d'une route carrossable entre Goncelin et Allevard n'est envisagée qu'en 1783. Jusque-là, seuls des chemins muletiers, souvent impraticables en hiver, traversaient les abruptes et dangereuses gorges du Fay pour acheminer, à dos de mules, les produits manufacturés fabriqués dans la vallée du Salin. Goncelin et Morêtel n'en voient pas l'utilité, l'autorité militaire craint en 1784 qu'elle ne devienne une route d'invasion, avant de la considérer en 1793 comme stratégique. Le tronçon Morêtel-Allevard est achevé en 1804. Les travaux reprennent après l'invasion autrichienne de 1814-1815, mais la « route neuve » devant se raccorder à la route départementale en évitant les rues étroites de Goncelin, la municipalité ne met pas beaucoup d'enthousiasme à prendre sa part des travaux et la route départementale No 17 n'est officiellement achevée que le [9].
La commune décide alors, malgré de faibles ressources et un fort endettement, de construire une maison d'école et une mairie le long de cette route, au lieu-dit Le Champ du Pont, ou Pont de Sailles[Note 1]. Les travaux sont achevés en 1857. En 1859 la maison commune est agrandie pour accueillir aussi des filles. Elle accueille en outre les enfants des hameaux de Saint-Pierre-d'Allevard les plus proches (Sailles-le-bas, Le Paquelet). Elle sera définitivement fermée le [11] et les enfants désormais scolarisés à Saint-Pierre d'Allevard. Objet de conflits sévères concernant son lieu d'implantation, une église est construite entre 1868 et 1870 en face de la mairie-école, pour remplacer l'église ancienne située près du château de Morêtel, en très mauvais état, les réparations étant jugées trop coûteuses.
La commune prend le nom de Morêtel-de-Mailles en 1932, pour mettre fin aux confusions avec Morestel. Le décret est daté du [12]. Comme dans les autres communes de moyenne montagne, la déprise agricole est importante à partir des années 1970 et les vignes disparaissent peu à peu des coteaux. Au début du XXIe siècle les hameaux de Morêtel se transforment peu ou prou en villages-dortoirs, la pression foncière se faisant trop forte dans la vallée du Grésivaudan.
Commune rurale de montagne située dans le Massif des Alpes, Morêtel-de-Mailles, qui appartenait au canton de Goncelin avant le redécoupage de 2014, appartient depuis au canton du Haut-Grésivaudan. Incorporée (sous forme de « commune déléguée ») dans la nouvelle commune de Crêts-en-Belledonne depuis le , elle est située sur la départementale 525 qui relie Goncelin à Allevard. Son altitude varie entre un minimum de 250 mètres et un maximum de 1 178 m (sommet du Saint-Genis) pour une altitude moyenne de 714 mètres. Les hameaux les plus bas sont à 366 m (hameaux des Teppes et de Consignère), le plus haut à 850 m (hameau du Verney). Sa superficie est de 671 hectares, ce qui en fait une des plus petites communes du canton. Largement tournée vers la vallée du Grésivaudan, elle s'étale à l'est sur les pentes de Brame-Farine (qui culmine à 1 192 m) et au sud sur celles du Saint-Genis.
Elle est traversée par le ruisseau de Chavannes et par le Salin, grossi, au niveau du Champ du Pont, par les ruisseaux du Catus (sur Brame-Farine) et du Taillou (venant du Saint-Genis), frontières naturelles avec la commune limitrophe de Saint-Pierre-d'Allevard, et qui rejoint l'Isère par les gorges du Fay.
Une de ses particularités est la dispersion des habitations en de nombreux hameaux. Il y en a 31 recensés, mais certains ne sont plus habités[13]. Les deux agglomérations principales sont Les Fontaines, sur un large faux plat au sud, en aval des gorges du Fay (rive gauche du Salin), et Mailles sur un piton dominant les gorges au nord. La mairie (construite en 1856) et l'église (construite en 1868) se trouvent à mi-chemin de ces deux gros hameaux, à la sortie amont des gorges du Fay, au lieu-dit le Champ du Pont. Une zone de loisirs est aménagée autour du « lac » des Fontaines.
La banquette interglaciaire de Barraux et les vallées perchées du Grésivaudan sont un site géologique remarquable de 556,69 hectares qui se trouve sur les communes de Goncelin, Le Cheylas, La Flachère, Morêtel-de-Mailles, Sainte-Marie-d'Alloix et Saint-Vincent-de-Mercuze-Sainte-Marie-du-Mont. En 2014, ce site d'intérêt géomorphologique est classé « deux étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique »[14].
Leurs noms gardent le souvenir d'anciennes familles, comme Chapelat, Mailles, le Trait, Perrot, Perrin[4], ou d'une activité (Maladière), d'un lieu fortifié (le Fort), ou signalent une particularité géographique (Beauregard, les Fontaines, le Fontanil, Freydure, Rossand).
Sur les pentes de Brame-Farine (section de Mailles):
Sur les pentes du Saint-Genis (section de Morêtel):
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17],[Note 2].
En 2013, la commune comptait 448 habitants, en évolution de +21,08 % par rapport à 2008 (Isère : +3,89 %, France hors Mayotte : +2,49 %).