La commune rurale de Moulin-sous-Touvent est située dans la partie moyenne de la Montagne de Reims, au nord-est du département de l'Oise, à la limite de celui de l'Aisne. Elle est traversée du nord au sud par un vallon ramifié, où se trouve le village, qui descend vers Bitry et l'Aisne.
Elle se trouve à 15 km à l'est de Compiègne, 14 km au sud-est de Noyon et à 22 km à l'ouest de Soissons.
A la fin du XIXe siècle et avant les destructions de la Première Guerre mondiale, la commune comptait les hameaux et écarts suivants : Puisaleine (hameau). Quennevières (ferme), Puiseux (ferme), Touvent (ferme), Le Moulin (usine et petite ferme)[1].
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le ru de Bitry, le ru du Daniel[2] et un autre petit cours d'eau[3],[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 013 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Oise moyenne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE est, en 2024, encore en élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte du SAGE Oise-Moyenne (SMOM)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 727 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Margny-lès-Compiègne à 18 km à vol d'oiseau[7], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 633,5 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Au , Moulin-sous-Touvent est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Compiègne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (80,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (81,1 %), forêts (17,4 %), zones urbanisées (1,4 %), prairies (0,1 %)[15]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
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Le nom de la localité est attesté sous les formes in villa Curcium et Molendinorum (1166)[17] ; Molinum subtus villare de Tovento[18] (vers 1170) ; Molins (1225) ; villa de molins (1235)[17] ; de Molendinis (1239) ; in villa de molendinis (1271) ; in dicta villa de Molins et de Touzvens (1304) ; Molendina (1308) ; Moulin (1362) ; Moslins sous Touvent (1540)[18] ; Moulin sous Tout vent (1764) ; Moulin-sous-Touvent (1840)[17].
Au XIXe siècle, Le Moulin était une dépendance située au sud-est, vers Saint-Pierre-lès-Bitry, et Touvent était une ferme sur là colline qui domine le village[1].
À la ferme de Quennevières, au lieu-dit les Longues-Voies, on a recueilli des médailles de bronze, et, sur la voie romaine reliant Soissons à Noyon, ont été découvertes des monnaies, des poteries et des tuiles à rebords. Vers la vallée de l'Aigle, au lieu-dit les Tourbes, on a mis à découvert une grande quantité de sarcophages. En 1862, au lieu-dit le Champ-Havet, on a découvert des murs d'enceinte entourés de fossés profonds, des monnaies et des objets antiques[19],[1].
« La ferme de Puiseux appartenait à l'Abbaye d'Ourscamp; elle se composait de granges et de terres dont les papes Innocent II et Urbain IV avaient par des bulles confirmé l'entière possession aux religieux. Cependant, Enguerrand de Coucy s'étant emparé de la ferme de Puiseux, l'Abbé s'adressa au roi Saint-Louis, qui ordonna au sire de Coucy de restituer les terres ; en cas de refus, le roi autorisait l'abbé Dreux, à s'emparer des biens d'Enguerrand (1230). Le sire de Coucy rendit les terres aux religieux et confirma (1261) la vente que Renaud, châtelain de Coucy, avait faite à l'Abbaye du terrage de Puiseux, et la donation d'une rente de quatre livres que Simon, son homme, aumônait à l'Abbaye[1] ».
Les Templiers avaient au hameau de Touvent, à l'emplacement de là ferme, un établissement dont il ne restait plus de vestiges à la fin du XIXe siècle[1].
Avant la Première Guerre mondiale existait la distillerie Danré (ferme de Puisalène) et/ou la distillerie Labarre[20], créée, semble-t-il, en 1856[21]. On comptait alors une carrière et un moulin à eau[1].
La commune, située sur la ligne de front dès 1914, a été occupée selon l'époque par l'armée allemande et libérée par les Alliés[23].
Les carrières de Moulin-sous-Touvent, exploitées depuis le Moyen Âge, sont occupées en 1914 par les combattants allemands, qui aménagent des dortoirs, des postes de commandement ou de secours, agrandissant le réseau souterrain en creusant sur plusieurs centaines de mètres de nouvelles galeries[24],[25],[26].
La bataille de Quennevières visant à enlever le saillant de Quennevières se déroule du 6 au sur le territoire de la commune, secteur tenu par la 61e division d'infanterie du général Robert Nivelle. Elle se solde par plus de 10 000 victimes en dix jours, et est l'une des plus meurtrières dans l'Oise en 14-18[27],[28].
On trouve un récit des durs combats autour du village, dans le « journal de guerre 14-18 » rédigé par le soldat Paul Fauveau et édité par son descendant Vincent Spriet.
La commune est membre de la communauté de communes des lisières de l'Oise, créée en 2000 sous le nom de communauté de communes du canton d'Attichy, et qui a pris son nom actuel en 2015.
Cette intercommunalité résulte de la transformation du district du canton d'Attichy créée le , qui avait succédé au SIVOM créé le et qui regroupait déjà les communes de l'ancien canton d'Attichy.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[45].
En 2021, la commune comptait 191 habitants[Note 3], en évolution de −13,57 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 42,8 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 14,3 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 108 hommes pour 97 femmes, soit un taux de 52,68 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[47]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,0
2,9
75-89 ans
5,4
11,7
60-74 ans
8,6
26,2
45-59 ans
24,7
14,6
30-44 ans
20,4
24,3
15-29 ans
18,3
20,4
0-14 ans
22,6
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[48]
Haut lieu de la Première Guerre mondiale, la commune a sur ses terres un site sacré nommé la butte des Zouaves[49], située à 1,5 km, à vol d'oiseau, au nord de la ferme de Quennevières, en empruntant un chemin praticable au carrefour des départementales 85 et 335. Cette butte rend hommage à des soldats ensevelis vivants au cours d'un bombardement. Elle se compose d'un tertre, sous lequel reposent les zouaves qui avaient participé activement aux combats de la ferme, surmonté d'une croix[50],[51], haut lieu de mémoire, le site a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 2002.
C'est cet endroit (N 49° 29' 20" / E 3° 02' 56") qu'a choisi l'Union nationale des zouaves pour y ériger le monument national en l'honneur de tous les zouaves[53],[54]. L'inauguration de ce monument national eut lieu le .
Cimetière militaire allemand de Moulin-sous-Touvent
Moulin-sous-Touvent abrite aussi la tombe et le monument du général Louis Collardet, commandant ici en 1914-1915 le 318e régiment d'infanterie[58].
Borne sculptée datant des années 1920, sur la RD 145 à hauteur du village. Elle commémore l'avance extrême des troupes allemandes en 1918[19].
L'église Saint-Médard, restaurée après sa quasi-destruction pendant la Première Guerre mondiale, dont le portail occidental, au riche décor finement exécuté, est une parfaite illustration du style renaissance[59],[60].
Thérèse Danré, qui a donné son nom à la place de l'église en 2015. Thérèse Danré, exploitante de la ferme de Puiseux située sous le feu de l'ennemi lors de la Première Guerre mondiale, tente de maintenir la bâtisse debout et de protéger ses quatre enfants. Elle secourt les soldats blessés, Allemands comme Français[62].
Léon Durville, Arthur Lefebvre, Émile Michaud, Corentin Cariou, Baptiste Réchossière et Pierre Rigaud, résistants communistes incarcérés au camp de Royallieu à Compiègne, fusillés par l'armée allemande à la Butte aux Zouaves, les et , lors de la Seconde Guerre mondiale[63].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
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↑ a et bAuguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes : rédigé sous les auspices de la Société académique de Laon, Paris, Imprimerie nationale, , 364 p. (lire en ligne), p. 263, 290, lire en ligne sur Gallica.
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↑« Sanctions administratives », Bulletin hebdomadaire du secrétariat d'État aux affaires étrangères, no 163, , -39-40 (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Conseil municipal »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur moulinsoustouvent.com (consulté le )« Le 23 Mars 2014 dernier, se sont déroulées les élections Municipales. (...) Le samedi 29 Mars, les Élus ont donc voté les membres le Maire et ses adjoints. (...) Fabrice Daranjo, entame son second mandat en tant que Maire de Moulin-sous-Touvent. ».
↑V. D. G., « Elue maire de Moulin-sous-Touvent il y a sept mois, Anne Brocvielle prête à rempiler », Oise Hebdo, (lire en ligne, consulté le )« la politique, j'y suis venue un peu par hasard lorsqu'en 2014, Fabrice Daranjo m'a proposé d'être sur sa liste. Je me suis prêté au jeu avec beaucoup de plaisir. Je suis devenue adjointe au maire, j'ai pris la présidence du comité des fêtes que nous avons relancé. Quand monsieur Daranjo nous a expliqué qu'il allait déménager, la logique aurait voulu que ce soit Georges Payen, son premier adjoint, qui prenne la succession. Mais c'est Georges lui-même qui m'a proposé de me présenter», explique Anne Brocvielle ».
↑A.C., « Lisières de l'Oise : les nouveaux maires et ceux attendus », Oise Hebdo, no 1369, , p. 18 (ISSN1774-6418).
↑« Moulin-sous-Touvent : un historien amateur pense pouvoir sauver la butte aux Zouaves », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Stéphanie Forestier, « Moulin-sous-Touvent : des soldats sous la Butte aux Zouaves, le site enfin sauvé », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les zouaves ont leur statue à Moulin-sous-Touvent : La statue du général Louis Juchault de Lamoricière, dit le père des Zouaves, a été inauguré dimanche 31 mars », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Alexis Bisson, « Moulin-sous-Touvent : les Zouaves se souviennent, entre émotion et préoccupation », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« À Moulin-sous-Touvent, les écoliers font la loi », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Les écoliers de CE2, CM1 et CM2 de Moulin-sous-Touvent, dans l'Oise, s'inquiètent de l'avenir des larris de l'Aigle et du Puiseux, et de la faune et la flore que l'on y trouve. ».
↑« Moulin-sous-Touvent : la place de l'église change de nom », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Un hommage aux communistes fusillés à Moulin-sous-Touvent », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).