Mu'min est un terme islamique arabe, souvent référencé dans le Coran. Ce terme est souvent traduit par « croyant[1] » mais certains y voient une autre signification.
Le mot Mu'min a la racine AMN. Souvent la vocalisation est 'A Ma Na qui renvoie l'idée de confiance, de sécurité, de sûreté, de sauvegarde, d'adhésion de fidélité, de croyance, d'intégrité, de loyauté, d'être à l'abri, d'ajouter foi[2].
L'historienne Jacqueline Chabbi utilise la racine 'A Mi Na et non pas 'A Ma Na pour traduire le mot Mu'min. Selon elle, le terme renvoie plutôt à la notion de protection et d'alliance. Les Mu'minoun sont donc ceux qui s'allient à Dieu, dans un contexte où l'homme tribal a besoin de sécurité[3].
Le mot Mu'min est cité plusieurs fois dans le Coran. Il s'oppose au terme kafir qui, lui, indique le rejet de la foi. Une sourate entière s'adresse à Al Mu'minoun, le pluriel de Mu'min, où il est décrit en début de sourate comment ce dernier doit se comporter[1].
L'expression « Aladhina Amanou » est aussi utilisée de nombreuses fois dans le Coran, dont la traduction classique est « ceux qui croient »[4].
Dans la tradition classique, le mot Mu'min est souvent traduit par "croyant"[1]. Cette traduction renvoie au verbe croire lié à la racine 'A Ma Na, d'où l'actif "croyant"[2]. Néanmoins, certains savants rejettent cette traduction la considérant trop limitée ou incorrecte.
Dans sa traduction du Coran, Maurice Gloton traduit le terme Mu'min par "celui qui actualise le dépôt confié". Dans son livre La Foi ou le Dépôt confié et son actualisation, le Mu'min doit constamment actualiser le dépôt de la foi confié par Dieu[2].
Selon Jacqueline Chabbi, le mot Mu'min n'a rien avoir avec le mot "croyant". Son sens originel aurait changé dans un contexte politique où les populations extérieurs voulaient rejoindre l'Islam mais ne le pouvaient pas compte tenu de leur étrangeté. Le terme croyant renvoie donc ici à un principe d'adhésion à une idéologie[3].