Exporail, le Musée ferroviaire canadien
Type |
Musée ferroviaire (d) |
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Ouverture |
1965 |
Visiteurs par an |
60000 |
Site web |
Collections |
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Pays |
Canada |
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Division administrative | |
Commune | |
Adresse |
110, rue Saint-Pierre |
Coordonnées |
Le Musée ferroviaire canadien (en anglais : Canadian Railway Museum) est un musée des transports sur rail situé à Saint-Constant, au Québec, à proximité de Montréal. Il est également connu sous le nom commercial Exporail (slogan complet Exporail, le musée ferroviaire canadien), qui lui a été attribué lors de sa dernière campagne de développement. Il détient la plus importante collection au Canada d'équipements ferroviaires, soit plus de 160 véhicules dont des locomotives, des wagons de marchandises, des voitures pour passagers et des tramways. De plus, Exporail conserve près de 10 000 petits objets et 400 000 documents d'archives. Le centre d'archives est agréé et est ouvert la semaine au public (sur rendez-vous). Plusieurs activités extérieures sont accessibles aux visiteurs durant l'été dont une balade en tramway, un circuit de train de jardin et un train de passagers.
En 1961, l’Association canadienne d’histoire ferroviaire (en) (ACHF) fonde le Musée ferroviaire canadien. L'organisme qui sauvegardait des objets, des documents, et des véhicules depuis 1932 choisit ainsi de valoriser sa collection unique en la présentant au public. Le Musée en cours de constitution reçoit alors un soutien financier des gouvernements fédéral et provincial. Exporail possède aujourd'hui une des collections ferroviaires les plus grandes au Canada réputée pour sa qualité et sa mise en valeur. Cette qualité a été reconnue officiellement en sur proposition en 2006 du Comité permanent du patrimoine canadien qui a recommandé la reconnaissance officielle d'Exporail en tant que musée national canadien des chemins de fer, ce qui permet de lui affecter des crédits à long terme venant d’une autre source que le Programme d’aide aux musées[1],[2],[3].
Le musée a également été distingué en 2011 par le Canadian Railway Hall of Fame pour sa collection de matériels et de documents[4].
Le Musée ouvre officiellement ses portes en 1965 et présente au public 25 tramways, 20 locomotives à vapeur et 5 voitures de passagers. Le musée souligne et valorise les particularités ferroviaire canadiennes qui dessert dans des conditions climatiques et géographiques difficiles une population et une industrie dispersées sur de grandes distances. Des bénévoles s'impliquent dans le fonctionnement du musée. Ils construisent la plupart des voies ferrées du site, conduisent les matériels présentés lors de la saison estivale, servent de guides et travaillent à la restauration. De 1965 à 1970, le musée double sa capacité d’entreposage, construit une reproduction d'un édifice historique (la gare Barrington). Grâce à un don des trois filles de Charles Melville Hays, l’un des présidents de la compagnie de chemin de fer Grand Tronc, décédé sur le Titanic en 1912, un bâtiment pour conserver la bibliothèque et les archives de l'association est bâti en 1971. En 1978, le gouvernement fédéral accorde au Musée le titre exclusif à ce jour pour le Canada de « musée spécialisé sur les chemins de fer ainsi que des fonds pour acquérir une ligne ferroviaire de desserte, et soixante-deux acres de terrains, à Delson/Saint-Constant[5].
La valeur patrimoniale des pièces détenues par ce musée lui a permis en 1978, d'être reconnue par les Musées nationaux du Canada en tant que musée de référence pour la conservation et la présentation chemins de fer canadiens. En 1979, le ministère des Affaires culturelles du gouvernement du Québec, lui a accordé son accréditation (statut dit de classe 1) qui est automatiquement accompagnée d'une subvention annuelle de fonctionnement[6].
En 1992, un nouveau projet de développement est lancé sous le nom d'Exporail. Le projet représente un investissement de 12 millions de dollars canadiens. Pendant cette période, le Musée procède à la rénovation du pont tournant présent sur sa plateforme et construit l’atelier de restauration (situé à proximité de l'entrée, en bordure de la boucle de tramway). En 1996, c'est la gare de Barrington (présente sur le site entre le hangar de stockage fermé et la réserve de matériel roulante ouverte) qui est restaurée et restituée dans sa forme et son aspect original de 1882[5].
Le , Exporail, le Musée ferroviaire canadien est officiellement ouvert au public. Ce projet en deux phases, le plus important jamais entrepris par l’ACHF, consiste en une muséographie soignée. Elle envisage la présentation des collections en intérieur et extérieur avec de nombreuses animations et parcours sur le site. Le Pavillon principal Angus de 9 000 mètres carrés présente des matériels roulants par thématiques avec de nombreuses possibilités d'observations intérieures et extérieures. Ce pavillon contient également un magasin, des espaces de restauration, des show-rooms thématiques et une zone d'exposition en mezzanine. Un réseau de chemin de fer miniature ainsi qu'un stationnement et une exposition permanente sont également mis en place.
Lorsqu'elle fut fondée pour le premier centenaire du chemin de fer canadien, l'ACHF s'était donnée pour première mission de réunir et d'archiver une collection de documents variés sur l'histoire du chemin de fer canadien. L'association a donc amassé des documents aussi divers que des photographies, des fonds de correspondances, des plans et des devis. Ces archives de l'ACHF sont désormais conservées et accessibles sur le site d'Exporail, dans un espace qui leur est consacré au rez-de-chaussée du bâtiment principal du musée. Ils comprennent une centaine de fonds d'archives de compagnies ferroviaires telles que le CN, le CP et le Grand Tronc. Des fabricants de matériels tels que Montreal Locomotive Works et CC& F, ainsi que des héritiers d'industriels importants dans l'histoire du chemin de fer tels que C.M. Hays et William Cornelius Van Horne, ont également confiés leurs fonds à l'association. Ces archives inestimables représentent aujourd'hui plus de 180,000 plans, 144,000 photographies, 200 m de rayonnage de documentation variée.
Ce centre d'archives a désormais son propre centre de documentation, ouvert au public et aux chercheurs[7]. Le centre est accessible au public sur rendez-vous lors des heures d'ouverture. Les demandes de documents peuvent être faites par téléphone, télécopie, via Internet et par courrier. Les demandes sont satisfaites selon les disponibilités de l'archiviste et par ordre d'importance. La base de données documentaire Archilog est pour sa part consultable sur place[8],[9].
Le musée est organisé sur une plateforme de 40 hectares. Il comprend un hall d'exposition couvert, des installations d'accueil, des remises ouvertes au public, des faisceaux de voies en extérieur utilisés pour le remisage et la présentation, ainsi qu'un ensemble de dispositifs ferroviaires extérieurs (appareillages, triages, circuits de rails) en partie utilisables pour des évolutions de matériel. Une voie reliée au réseau de la périphérie montréalaise permet à des trains affrétés pour des occasions spéciales de rejoindre le musée. Ces trains intitulés Museum Express sont au départ de la gare Lucien-l’Allier (métro Lucien-L'Allier), au centre-ville de Montréal et fonctionnent en 2011 le , le , le et le [10].
La collection du musée comprend en tout[11]:
Conçu et construit dans le cadre du projet Exporail, le pavillon d’exposition Angus est baptisé du nom de Frederick Forbes Angus, descendant de Richard Bladworth Angus, un des financiers du Canadian Pacific Railway. Frederick F. Angus, décédé en 2007, était l'un des membres les plus actifs de l'Association canadienne d'histoire ferroviaire, un historien réputé et un grand collectionneur. Ce bâtiment qui est le point d'attraction principal du musée met en valeur 44 des plus beaux véhicules ferroviaires restaurés de la collection. Cette collection est l’une des plus importantes au monde avec des pièces majeures dans tous les domaines de l'industrie ferroviaire: tramways, wagons spéciaux, matériels de services, locomotives, métro.
Le pavillon Angus est constitué d'un bâtiment à étage à l'entrée, débouchant sur un hall d'exposition de 9000 mètres carrés[réf. nécessaire]. L'étage permet d'organiser régulièrement des expositions et d'observer la collection du hall depuis la mezzanine.
L'étage du bâtiment principal comprend les sections suivantes :
La mezzanine et la salle d'exposition sont régulièrement utilisées pour des opérations évènementielles. En , une exposition est consacrée au modélisme ferroviaire. Des passionnés de trains miniatures du Québec et de l’Ontario viennent présenter des réseaux animés et interactifs.
Avant d'accéder à l'exposition, le pavillon Angus donne à voir dans son corridor une réplique de la locomotive Dorchester 0-2-0 construite par W.G. Cole, L.A. Renaud et T. O'Dowd. On remarquera également la diligence à luges qui était utilisée pour les transports hippomobiles d'hiver dans Montréal. La majeure partie de la collection exposée dans la galerie du pavillon principal est répartie sur un faisceau de 12 voies, divisées en 6 thématiques, présentant une quarantaine de matériels:
De nombreux aménagements sont prévus pour enrichir l'expérience du visiteur. Des passerelles permettent d'examiner les wagons, les voitures et leurs contenus à hauteur de plancher, et certains véhicules sont ouverts. Une fosse située en dessous de la Royal Hudson et de la 6765 permet d'observer les mécaniques des locomotives.
La réserve ouverte des véhicules ferroviaires, située devant le triage, permet de découvrir une vingtaine de véhicules de la collection. Certains sont équipés de rampes pour être visités par le public. On y observe notamment une gigantesque locomotive à vapeur CNR 5702 dont les roues mesurent 2 mètres de diamètre.
La locomotive London and North Eastern Railway Classe A4 4489 Dominion of Canada était (jusqu'en 2012) l'une des pièces majeures de cette réserve : il s'agit d'une locomotive 4-6-2 conçue en utilisant le même dessin que celui des fameuses Mallard imaginées par Sir Nigel Gresley. Il y eut 35 A4 locomotives construites au total. Originellement numérotée 4489, la machine reçut le numéro 10 en , en accord avec le schéma de numérotation proposé par Edward Thompson. Postérieurement à la nationalisation des chemins de fer anglais en 1948, British Railways ajouta 60000 et elle devient la 60010 le . Elle fut donnée à l'ACHF par British Rail et depuis 1966, elle est préservée par le Musée ferroviaire canadien. La Dominion of Canada restorée est maintenant conservée dans le pavillon principal depuis le . Ils possèdent également un LB&SCR A1 Terrier 54 Waddon et un SNCF 030 Ouest 1904 à 2244 030 C 841.
Ce bâtiment sert à entreposer les matériels susceptibles d'évoluer sur le triage, et notamment la machine à vapeur John-Molson 2-2-2. Elle contient également une partie du matériel mis en réserve ou en perspective de rénovation par le musée. On note notamment la présence dans les réserves du musée:
Chaque année, le musée organise une session "trésors cachés" thématique qui permet de visiter certains des véhicules[17],[18].
On peut observer sur les voies extérieures de très nombreuses pièces de la collection, locomotives et voitures de voyageurs ou spécifiques. Les véhicules exposés sont régulièrement modifiés au gré des prêts que le Musée ferroviaire canadien est amené à faire[19], mais on note la présence des engins et voitures suivants:
La taille de la collection du Musée ferroviaire canadien et son statut de musée de référence pour le Canada lui permet de mener une politique de prêts envers d'autres musées ferroviaires canadiens. Les musées et organisation ci-dessous possèdent des objets de la collection en prêt[22].
Type de partenaire | nom de l'hôte |
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Division ACHF | New-Brunswick Railway Museum Hillsborough, NB |
Division ACHF | Smiths Falls Railway Museum of North-Eastern Ontario, Smiths Falls, ON |
Division ACHF | Revelstoke Railway Museum, Revelstoke, BC |
Division ACHF | Prince George Railway & Forestry Museum, Prince George, BC |
Organisation partenaire | Edmonton Radial Railway Society, Edmonton, AB |
Organisation partenaire | Alberta Railway Museum, Edmonton, AB |
Organisation partenaire | Chemin de fer Canadien Pacifique Calgary, AB |
L'intégralité de la plateforme ferroviaire extérieure du musée peut être parcourue par les visiteurs. De nombreuses animations y sont proposés. Certaines sont destinées aux enfants telle le Chemin de fer miniature, à la détente et à la visite en famille, avec le tramway de Montréal. En plusieurs emplacements, sont par ailleurs stockés sur voies des wagons, des voitures et des locomotives. La totalité de la plateforme ferroviaire que constitue le musée, et qui occupe près de 40 hectares[réf. nécessaire] peut être parcourue à pied ce qui donne la possibilité aux visiteurs d'observer et de photographier les matériels, constructions et objets avec une grande liberté.
La cour de triage présente plusieurs pièces de la collection et est le théâtre de fréquents mouvements ferroviaires. Un sentier des découvertes a été ouvert en 2011 qui traverse cette cour en reliant le pavillon Angus à la gare Barrington, puis rejoignant la gare et pour finir débouche sur l'édifice Hays et la réserve ouverte. Sur le parcours, des îlots thématiques, présentent les métiers du rail et leur impact social. Un travail muséologique important a été mené avec des points d’interprétation prévus tout au long du sentier[23].
Un circuit en huit consacré à un chemin de fer miniature permet d'embarquer derrière une reproduction d'une locomotive diesel. Cette locomotive, livrée fin 2010, est à la norme 7 ¼ pouces. Numérotée 1751 elle est décorée avec une livrée authentique vert et or du Canadian National. La locomotive mesure 8 pieds de long et son poids est de 875 livres. Elle a été fabriquée sur mesure aux États-Unis. Elle est motorisée par un engin à deux cylindres Briggs et Stratton avec transmission hydraulique. Chaque essieu possède son propre dispositif hydraulique. Cette locomotive est une réplique de la première locomotive diesel numérotées de 1700 à 1750. Le numéro 1751 a été choisi pour l'engin d'Exporail[24].
Le musée est entouré d'une ligne à voie normale en boucle parcourue par un ancien tramway de Montréal en fonction tous les jours de 10 h à 17 h de mai à octobre. Les visiteurs peuvent emprunter gratuitement ce Tramway dans l'une des 4 stations du parcours. Il leur permet d'observer les évolutions extérieures de matériels dans le musée et les collections exposées dans les triages, et les reproductions de bâtiments historiques. Il est possible d'embarquer et de débarquer dans les quatre stations.
Le tramway utilisé est le modèle référencé MTC 1959, qui fut en service dans les rues de Montréal entre 1928 et 1959. Ce tramway était utilisé majoritairement sur les circuits Côte des Neiges 65 (sa plaque frontale actuelle en vigueur sur le musée vient de ce circuit), Guy-Beaver Hall 14, le Windsor-Snowdon 83, Bélanger 95, Papineau 45 et Rosemont 54. Retiré du service en 1959, quelques semaines avant la fin des transports par tramways de Montréal, il est légué au Musée ferroviaire canadien en 1963. Sa mise en service au Musée a lieu en 1987 à l'occasion de la mise en service de la boucle.
Il est retiré du service de la boucle en 2001 pour subir une grande révision, financée à hauteur de 100 000 $ca par le programme Fonds de développement de la Métropole. Sa restauration complète, en incluant les contributions des bénévoles est évaluée à 175 000 $ca[25].
Les dimanches après-midi en saison, le train du Musée propose une balade aux visiteurs. Cette balade d'une durée de 15 minutes sur un bref parcours, au départ de la station de débarquement du Musée Express et jusqu'à la Montée des Bouleaux. Les départs ont lieu à tous les 15 minutes environ, entre 13h et 16h45.
Plusieurs locomotives peuvent être amenées à évoluer sur le triage. Ces évolutions sont de véritables attractions, qui permettent en particulier sur les locomotives à vapeur, d'observer de très près la mise en opération des engins présentés. Les évolutions consistent généralement en de courts aller-retour entre sur le triage et en direction de l'édifice Hays, voir sur le pont tournant ce qui laisse de nombreuses possibilités d'observation de manœuvres mais aussi de manipulations (par exemple des aiguillages).
Il s'agit d'une réplique d'un exemplaire de 1849. La série de locomotives dont est issue la réplique est un acteur majeur de l'histoire du chemin de fer canadien. L'invention du chemin de fer au Royaume-Uni en 1825 attire l'attention d'un groupe d’hommes d’affaires de Montréal, dont le brasseur John Molson. Ces derniers décident d'investir dans la première compagnie de chemin de fer du Canada qui relie le le village de La Prairie et celui de Saint-Jean-sur-Richelieu au sud de Montréal. Cette première locomotive à vapeur opérant à proximité de Montréal était de petite taille mais pouvait parcourir rapidement les 23 kilomètres qui séparent les deux villages avec quelques wagons été comme hiver[28]. Lors de ses évolutions dans le musée la John Molson réalise des aller-retour entre la réserve fermée et la gare située devant l'édifice Hays. Une filiale de Kinmonds, Hutton, and Steel of Dundee fut établie à Montréal en 1953 et livra 11 de ces locomotives pour la compagnie ferroviaire Grand Trunk. La filiale ferma ses portes en 1857[29].
Sur l'histoire ferroviaire du Canada: