Naria est une déesse de la religion gallo-romaine qui semble n'avoir été vénérée que dans l'ouest de la Suisse actuelle. Le mystère plane encore sur sa nature et ses attributions. Naria n’est mentionnée que deux fois et uniquement dans un contexte gallo-romain.
La première inscription fut trouvée sur un autel en pierre à Cressier, dans le canton de Neuchâtel. On peut y lire Nariae Novsantiae T. Frontin. Hibernvs V.S.L.M[1], c'est-à-dire : « A Naria Nousantia, Titus Frontius Hibernus a fait ce don, s'acquittant de son vœu avec joie et à juste titre[2]. ». L’épithète 'Nousantia' est inconnue par ailleurs[3].
La seconde inscription fut trouvée sur la base d’une des statuettes gallo-romaines découvertes à Muri (voir photo). La statuette serait une représentation de Naria. Elle porte une robe drapée à la romaine et un diadème dans les cheveux. La main qui aurait pu tenir ses « attributs » manque. Néanmoins la façon dont elle est représentée suit un peu le style générique des déesses représentant Fortuna. Il se pourrait donc que Naria soit une déesse portant chance[4].
↑ Les quatre lettres VSLM sont l'acronyme de la formule courante « Votum Solvit Libens Merito », qui signifie : « a fait ce don, s'acquittant de son vœu avec joie et à juste titre »
↑(de) Annemarie Kaufmann-Heinimann, Dea Artio, die Bärengöttin von Muri : römische Bronzestatuetten aus einem ländlichen Heiligtum, vol. 9, Zurich, Chronos Verlag, coll. « Glanzlichter aus dem Bernischen Historischen Museum », , 44–46 p. (ISBN3-0340-0544-X)