Anna Zuccari naît dans une famille bourgeoise venue de Fermo. Elle perd sa mère, Maddalena Manusardi, alors qu'elle n'a que dix ans. Après des études élémentaires, elle s'installe dans la maison paternelle jusqu'à la mort de son père en 1866, circonstance qui la contraint à rallier Caravaggio auprès de ses neveux, où elle vit dans la précarité. En 1871, elle épouse le banquier Emilio Radius, dont elle a deux enfants, Adolfo, qui devient ingénieur, et Maria, qui épouse en 1898 l’éditeur et journaliste Guido Martinelli.
Retrouvant une situation économique familiale sereine à Milan, elle fréquente les cercles littéraires. Elle fait ses débuts d'auteur en 1875 en publiant des nouvelles dans les revues littéraires importantes à l'époque, comme Il Pungolo, L'illustrazione italiana, Marzocco, ce qui lui permet d'entrer en contact avec de grands noms comme Giovanni Verga ou Luigi Capuana, et elle intègre alors le mouvement du vérisme. En 1890, elle est l'une des fondatrices de la revue Vita intima, qui cesse de paraître l'année suivante. En 1918, une tumeur empêche Neera d'écrire, mais elle parvient à dicter ses mémoires avant sa mort, Una giovinezza del secolo XIX en français : « Une jeunesse du XIXe siècle », qui sont publiés à titre posthume en 1919.
Auteur prolifique et à succès, son thème de prédilection est la narration et l'analyse de la condition féminine en Italie. Elle accepte d'ailleurs dans ses écrits une position subordonnée de la femme[1]. Elle se limite à invoquer la raison du cœur et la sensibilité féminine comme étant à l'origine de la réalité quotidienne peu avenante des femmes italiennes.
A. Nozzoli, Tabù e coscienza. La condizione femminile nella letteratura italiana del Novecento, Florence 1978
F. Finotti, Sistema letterario e diffusione del decadentismo nell'Italia di fine '800: il carteggio Vittorio Pica-Neera, Florence 1988
A. Arslan – A. Folli, Il concetto che ne informa: Benedetto Croce e Neera, corrispondenza 1903-1917, Naples 1988
P. Zambon, Leggere per scrivere. La formazione autodidattica delle scrittrici tra Otto e Novecento: Neera, Ada Negri, Grazia Deledda, Sibilla Aleramo, in «Studi Novecenteschi», XVI 38, 1989
A. Arslan – P. Zambon, Il sogno aristocratico: corrispondenza Neera-Angiolo Orvieto, 1889-1917, Milan 1990
P. Zambon – C. Pegoraro, Il sogno borghese: corrispondenza Neera–Marino Moretti, 1910-1914, Milan 1996
B. Merry, Neera, in «Italian Women Writers. A Bio-Bibliographical Sourcebook», Londres 1994
A. Arslan, Dame, galline e regine. La scrittura femminile italiana fra '800 e '900, Milan 1998
A. Folli, Penne leggère. Neera, Ada Negri, Sibilla Aleramo. Scritture femminili italiane fra Otto e Novecento, Milan 2000