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Nicodemus Frischlin est un humaniste allemand et poète latin, né à Balingen (Wurtemberg) en et mort en .
Quoiqu'il ne fût pas dénué de mérite, il doit cependant sa réputation encore plus à ses aventures et à sa fin tragique qu'à ses cours et à ses œuvres. Des l'âge de vingt et un ans, nous le trouvons comme professeur à Tubingue; le succès de ses leçons excita la jalousie de ses collègues et principalement de Crusius, son ancien maître dès cette époque, il fut en butte à de mauvais procédés et à des tracasseries incessantes. Ce fut pis encore lorsque, en , à la diète de Ratisbonne, où il avait lu sa comédie intitulée Rebecca, l'empereur Maximilien II lui eut décerné les titres de poète lauréat et de comte palatin. On répandit sur son compte toutes sortes de calomnies, et l'on excita contre lui la noblesse, qu'il avait offensée par un discours, d'ailleurs très innocent, où il faisait l'éloge de la vie champêtre.
Pour échapper à ces persécutions, il accepta les fonctions de recteur au collège de Laybach (); mais, deux ans plus tard, il revint à Tubingue, quitta cette ville en , voyagea sur les bords du Rhin et en Saxe; fut quelque temps recteur à Brunswick, et essaya de se fixer à Marbourg; mais ses ennemis ne lui laissaient aucun repos. Il n'abandonna point pour cela ses travaux littéraires et rédigea contre Crusius, qui l'attaquait, une série de réponses qui ne firent qu'envenimer la querelle. Chassé de partout, il errait sur les bords du Rhin lorsque sa femme vint à mourir. Le gouvernement wurtembergeois refusa de lui délivrer l'héritage auquel il avait droit. Il porta plainte à l'empereur; mais on ne lui laissa pas le temps d'obtenir justice. Poursuivi comme pamphlétaire, il fut saisi à Mayence et enfermé dans la forteresse de Hohenurach. Il continua en prison son poème sur l'histoire des rois juifs. Conservant l'espoir de recouvrer sa liberté, il prépara une corde avec son linge, et, dans la nuit du 29 au , tenta de s'évader. Trompé par le clair de lune qui projetait des ombres sur le rocher, il choisit mal l'endroit où il voulait se laisser glisser; la corde rompit et il fut précipité dans l'abîme.
Esprit large et universel, Frischlin a écrit dans les genres les plus divers; mais tous ses ouvrages ont gardé l'empreinte de l'agitation et de la précipitation.
Pédagogue intelligent, il a rendu de bons services à l'étude de la grammaire. Humaniste, il a donné d'excellentes remarques sur les Églogues et les Géorgiques de Virgile, sur les satires de Perse, et de bonnes traductions de Callimaque et d'Aristophane. Poète, il occupe un bon rang parmi les versificateurs latins des temps modernes. On vante surtout ses Élégies et son Hebraïs (Strasbourg, 1599). Comme tragique, il n'a pas réussi mais les sept comédies qu'on a conservées de lui sont pleines d'esprit et de gaieté. V. Strauss, Vie et œuvres du poète et philologue Frischlin (en allemand, Francfort, 1855).
On compte parmi ses travaux :