Nicola Spedalieri

Nicola Spedalieri
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Melanzio AlcioneoVoir et modifier les données sur Wikidata
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Nicola Spedalieri, parfois appelé Nicolas Spedalieri en français (Bronte, - Rome, ), est un prêtre et philosophe italien.

Nicola Spedalieri nait le à Bronte, en Sicile. Il est élevé dans le séminaire de Monreale, où il apprend la théologie sous l’archevêque Francesco Testa de Palerme. Quelques opinions répandues dans une thèse qu’il soutient pour entrer dans les ordres, attirent sur lui la censure de ses supérieurs, et il doit se soumettre à la révision de la Chambre apostolique. Le P. Ricchieri, que le pape a chargé de cet examen, présente un rapport favorable à l’auteur, qui est invité à se rendre à Rome. C’est le moment où les ouvrages philosophiques font le plus de bruit en Europe. Voulant mettre d’accord la philosophie avec la religion, Spedalieri rapproche l’une de l’autre et pense prouver que les droits de l'homme, tels qu’on les proclame en France, sont établis dans l’Évangile, dont les dogmes lui paraissent suffisants pour fonder la société sur les bases de l’égalité et de la justice. Dans cet ouvrage, Spedalieri aborde les questions délicates dont la théorie du régicide, qu’il justifie par la doctrine de Thomas d'Aquin[1],[2].

Seulement, il n’accorde le droit de détrôner un tyran qu’à la dernière extrémité. Dans le cours de ce traité, l’auteur se livre à des développements pour prouver que les idées religieuses sont l’appui le plus ferme des corps politiques ; que la religion révélée serait la seule capable de fixer la destinée et le bonheur d’un peuple, et que le moyen le plus puissant pour arrêter les progrès de la révolution est de relever le trône et l’autel. Cet ouvrage ne satisfait ni les orthodoxes ni les philosophes. Nicola Spedalieri reçoit les félicitations des universités de Padoue et de Pavie, tandis que son livre, lui suscite des contradicteurs. Les auteurs du journal ecclésiastique de Rome, le P. Tamagna, professeur au Collège de la Sapience, l’abbé Bianchi, un anonyme et le P. Toni, clerc régulier, l’attaquent dans leurs écrits[2].

Ce dernier, qui emprunte le nom de son imprimeur (Salomoni), s’attache à démontrer que le troisième livre de l’opuscule De regimine principum, imprimé parmi les œuvres de Thomas d'Aquin, et auquel Spedalieri se réfère pour autoriser le tyrannicide, ne doit pas être attribué à ce saint docteur, comme Bellarmin et le P. Labbe l’ont cru. Spedalieri, assailli est defendu par des protecteurs qui font valoir les services qu’il a rendu à la religion par ses réfutations de Fréret et de Gibbon. Ainsi il obtient un bénéfice à la Basilique vaticane, malgré la constitution de Léon X, qui prescrivait de n’accorder cette faveur qu’à des Romains. Spedalieri meurt à Rome, le [2].

Nicola Spedalieri, De' diritti dell'uomo, Venise, 1797
  • Analisi dell’Esame critico del cristianesimo di Fréret, Assise, 1791, 2 vol. in-4°, et Rome, 1778, in-4°.
  • Confutazione dell’esame del cristianesimo fatto da Gibbon, nella sua Storia della decadenza, Plaisance, 1798, 2 vol. in-4°.
  • De’ diritti dell’uomo, libri 6, ne’ quali si dimostra che la più sicura custode de’ medesimi nella societa civile, è la religione cristiana, Assise, 1794, in-4°, avec le portrait de l’auteur, et Gênes, 1805, 2 vol. in-8° ; traduit en allemand, Passau, 1795, 2 vol. in-8°.
  • Difesa de’ diritti dell’uomo dello Spedalieri, in risposta al Bianchi, ibid., 1793, in-8°.

On pourra consulter les ouvrages suivants qui contiennent la critique des Diritti dell’uomo de Spedalieri :

  • Giuseppe Tamagna, Due Lettere sull’opera de’ diritti dell’uomo, Rome, 1792, in-8°.
  • Doctrina di Spedalieri sulla sovranità confutata da per se stessa : discorso d’un sacerdote romano (anonyme).
  • Antonio Bianchi, Lettera dell’Adriatico sopra l’opera de’ diritti dell’uomo, Venise, 1793, in-8°.
  • Salomoni (Michelangelo Toni), Ragguaglio del giudizio formato dell’opera intitolata de’ diritti dell’uomo, e delle prime quattro impugnazioni della medesima.

Bibliographie

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  • « Spedalieri (Nicolas) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  • Maria Rosa Di Simone, « Les droits de l’homme dans l’œuvre de Nicola Spedalieri », Droit naturel et droits de l’homme, Actes des Journées internationales de la Société d'histoire du droit, Grenoble, Presses Universitaires,‎ , p. 127-136 (lire en ligne, consulté le ).
  • Dale K. Van Kley, « From the Catholic Enlightenment to the Risorgimento: the Exchange Between Nicola Spedalieri and Pietro Tamburini, 1791-1797 », Past & Present, vol. 224, no 1,‎ , p. 109-162 (DOI 10.1093/pastj/gtu010).
  • Glauco Schettini, « Confessional modernity: Nicola spedalieri, the catholic church and the French revolution, C. 1775-1800 », Modern Intellectual History, vol. 17, no 3,‎ , p. 1-29 (DOI 10.1017/S1479244318000549).
  • voy. aussi l’éloge funèbre de Spedalieri, écrit en latin, par Mgr Nicolaï, Rome, 1795, in-4°.

Notes et références

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  1. (it) « Spedalièri, Nicola », sur Enciclopedia, (consulté le ).
  2. a b et c (it) Nicola Nicolini, « Spedalieri, Nicola », sur Treccani, (consulté le ).

Liens externes

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