On lui doit d'importants travaux de grammaire générative sur divers problèmes de syntaxe du français (passif, montée du sujet, causatif, contrôle, adverbes, impersonnel, extraposition, phrases copulatives, etc.)[2], qui sont à l'origine de nombreuses recherches. Il est aussi l'auteur de quelques études sur l'épistémologie de la grammaire générative. Ses dernières années d'activité heuristique se sont situées à l'interface lexique-syntaxe, avec notamment l'étude des verbes psychologiques et météorologiques et des constructions pronominales.
En musique, son grand article « Méthodes d'analyse en musicologie » (1966, repris dans Langage, musique, poésie), s'inspirant des travaux du linguiste Roman Jakobson, montre que la musique est sujette à des parallélismes formels (rythmiques et/ou mélodiques) et en tire les principes de base d'une nouvelle méthode d'analyse musicale.
En poétique, on lui doit principalement un nouveau modèle théorique du discours poétique, basé sur les notions d'équivalence, de déviation et d'effet de sens, et formulé pour la première fois dans un article de 1975, « Parallélismes et déviations en poésie » (inJ. Kristeva, J.-C. Milner & N. Ruwet (éds.), Langue, discours, société. Pour Émile Benveniste, Paris, Seuil, p. 307-351).
En dehors de sa propre activité de recherche, Ruwet a consacré beaucoup de son temps et de son énergie à faire connaître les travaux et les œuvres qu'il estimait. Il a ainsi joué un rôle primordial d'animateur de la recherche linguistique en France. On lui doit notamment :
la traduction de divers essais de Roman Jakobson sous le titre Essais de linguistique générale (1963), qui le fait connaître ;
la publication, en 1966, des Problèmes de linguistique générale d'Émile Benveniste[3] ;
la même année, la participation à la création de la revue Langages (Larousse) ;
l'introduction du programme chomskyen dans les pays francophones, avec son livre Introduction à la grammaire générative (1967), qui le rend célèbre[4] ;
la participation à la création de la revue Semiotica (1969) ;
Jean-Louis Aroui & Anne Zribi-Hertz, In Memoriam. Nicolas Ruwet 1933-2001, in Le français moderne, no 70 2002/1, pp. 109-111pdf
Marc Dominicy, Nicolas Ruwet (1933-2001), in Travaux de linguistique, no 46 2003/1, pp. 133-143Pdf en ligne.
Jean-Jacques Nattiez, Nicolas Ruwet musicologue, in L. Tasmowski & A. Zribi-Hertz, De la musique à la linguistique. Hommages à Nicolas Ruwet, Gand, Communication & Cognition, 1992, pp. 24-38.