Les oppositions à l'immigration existent dans la plupart des États-nations et dans d'autres États et sont devenus des thèmes importants dans les débats politiques[1].
L’opposition à l’immigration prend parfois une forme nativiste, ciblant principalement les immigrés dits « de première génération » (nés en dehors du pays)[2].
Le rejet de l'immigration n'est que brièvement évoqué dans les premiers documents et meetings du FN, associé au besoin de maintenir l'unicité raciale des Français. Jean-Marie Le Pen reconnait néanmoins auprès d'Ordre nouveau, qui le critiquait sur ce point, que « l'immigration constitue un thème de propagande exceptionnel dans les milieux travailleurs ». François Duprat, alors membre du bureau politique, préconise d'insister sur le thème de l'anti-immigration afin de rallier davantage de sympathisants, auxquels il conviendrait ensuite d'expliquer le « vrai problème » que constituerait les juifs[3]. Dans « Défendre les Français », premier programme du parti publié en , le sujet de l'immigration n'apparaît que deux fois de manère explicite sur une trentaine de pages mais celui-ci évoque une « constitution de véritables quartiers ou villes étrangères »[4].
Évoquant la thématique anti-immigration, Valérie Igounet, politologue, souligne que « Jean-Marie Le Pen ne la surexploite pas durant les premiers temps. Il se rend réellement compte de son intérêt lors des élections législatives du printemps 1978 »[5]. Dès lors, l'opposition à l'immigration devient « le pilier historique » du programme du FN », selon Valérie Igounet, notamment à travers des propositions comme la suppression du droit du sol et de l'aide médicale d'État[6].
En le FN propose de « cesser toute immigration » et un rapatriement de 3 millions d'immigrés dans leur pays d'origine. En , le programme politique du FN maintient cet objectif d'arrêt de l'immigration. En 2012, celui-ci évolue et le parti fixe un objectif annuel passant de 200 000 immigrés de 10 000 étrangers entrant sur le territoire, une suppression du droit du sol, une expulsion des immigrés clandestins et une interdiction des manifestations de soutien aux clandestins. En 2015, le parti fait une proposition solde migratoire à 10 000 entrées sur le territoire[7]. À partir de 2022, le Rassemblement national ne propose plus un objectif chiffré de solde migratoire dans son programme politique mais d'inscrire dans la Constitution la « maîtrise de l'immigration » et « la priorité nationale et la primauté du droit national sur le droit international et européen ». Le parti propose également de supprimer le droit du sol et le regroupement familial en contrepartie d'une naturalisation basée sur des « critères de mérite et d'assimilation »[8].
Pascal Perrineau relève en 2014 que « sans disparaître, le thème de l'immigration cède du terrain à celui de l'islamisme. La religion musulmane et ses dérives commencent à incarner l'ennemi politique par excellence, contre lequel se mobilisent les inquiétudes et les énergies. Depuis 2001, la tonalité anti-islamiste du nationalisme FN s'est beaucoup accentuée »[9].
Au cours de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen déclare qu'elle ne s'opposerait pas à l'arrivée de nouveaux immigrés s'il manquait de la main-d'œuvre en France[10] et abandonne la suppression de la double nationalité, qui figurait en bonne place sur ses programmes présidentiels de 2012 et 2017 et constitue, selon Libération, un « totem de la doctrine nationaliste »[11].
Au niveau européen, le parti s'oppose à l'existence même de l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, dite Frontex, refusant toute coopération communautaire dans le domaine migratoire, et s'oppose, depuis les années 2010, à chaque tentative de renforcement des moyens de l'agence[12]. Dans une déclaration écrite du 6 juillet 2016, Marine Le Pen résume la position de sa délégation au Parlement européen en réclamant « la restauration de la souveraineté nationale en matière de politique d’asile et d’immigration », et la fin de Frontex, qu'elle présente comme un « projet conçu pour sauver Schengen »[12]. Le Monde relève que lors de la campagne des élections européennes de 2019, la tête de liste Jordan Bardella « semble ignorer les positions de son parti » en faisant figurer parmi ses engagements de campagne : « Protéger les frontières extérieures de l’Europe par une coopération renforcée entre nos pays (…) pour assurer la sécurité des peuples », soit « à quelques mots près le rôle dévolu à Frontex »[12]. Lors de la campagne des élections européennes de 2024, Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, rejoint la liste dirigée par Jordan Bardella[12].
Lors des élections législatives de 2024, le RN propose de restreindre l'accès aux postes stratégiques de la fonction publique liés à la sécurité et à la défense aux détenteurs de double nationalité. Cette mesure entraîne des déclarations contradictoires au sein du parti, avec des cadres comme Sébastien Chenu soutenant initialement l'interdiction de la double nationalité, puis s'efforçant de clarifier et de minimiser la portée de cette proposition[13],[14],[15].En vertu des modifications apportées à la loi sur la citoyenneté du pays, depuis les réformes de 2024, les personnes demandant la naturalisation en Allemagne devront désormais affirmer le droit d’Israël à exister[16].
E 2017 G. Wilders s'en prend à ce qu'il appelle la « racaille marocaine » aux Pays-Bas[17],[18].
Il préconise l'arrêt de l'immigration venant de pays à majorité musulmane[19], ainsi que l'expulsion des migrants illégaux, le renvoi des demandeurs d'asile syriens[20].
Après avoir s'être prononcé en faveur de l'accueil de réfugiés ukrainiens G. Wilders déclare en 2024 que les Pays-Bas sont « l'imbécile de l'Europe » pour avoir accepté un trop grand nombre de ces réfugiés qui avaient fui devant l'invasion russe[21].Depuis les années 1960, les initiatives suisses contre la surpopulation étrangère ont voulu faire baisser l'immigration en Suisse. En 2012, l'association Ecopop a déposé devant les autorités une initiative populaire fédérale en vue d'une votation pour « limiter l'immigration nette en Suisse » et la surpopulation afin de protéger la nature et de limiter le besoin de constructions nouvelles[22].
Les critères d'accueil parfois laxistes du Canada en matière d'immigration suscitent notamment chez les québécois et les francophones une volonté de freiner l'immigration sur le territoire du Québec, où le français est en déclin depuis plusieurs années en raison de l'augmentation considérable des seuils d'immigration par le gouvernement Canadien ainsi que par certains partis politiques fédéralistes provinciaux, comme le Parti Libéral du Québec.