À la date du , environ 10 500 personnes avaient été évacuées par l'intermédiaire de cette opération de Haïti vers les États-Unis; parmi elles 8 300 ressortissants[3].
Présentée comme une action civilo-militaire, l'opération repose sur un plan préétabli basé sur un scénario de cyclone déstructurant l'État haïtien, et vise à empêcher des radeaux de boat-people[4] atteignant les côtes de Floride. À ce titre, des unités de garde-côtes ont été déployées le long des eaux haïtiennes[5]. Même hors situation de crise, les tentatives de rejoindre les États-Unis par la mer des Caraïbes sont fréquentes[6]. De plus, des hélicoptères dotés de haut-parleurs survolaient les décombres de la capitale, diffusant des messages pour dissuader les survivants de partir par la mer ; ces actions étaient menées au même moment de l'arrivée des ONG américaines sur l'aéroport, dont l'aiguillage des atterrissages était supervisé au sol avec une unité d'éclaireurs remplaçant la tour de contrôle détruite ; la communauté haïtienne aux États-Unis est bien installée, l'évènement majeur suscite donc des inquiétudes[7].
L'opération commence le avec l'arrivée du 23eSpecial Tactics Squadron du 720eSpecial Tactics Group à l'aéroport international Toussaint-Louverture, près de la capitale haïtienne Port-au-Prince, dans le but de prendre le relais du contrôle du trafic aérien[8], assurant ainsi plus de 200 vols par jour.
Le matin du , une centaine de parachutistes de la 82e division aéroportée sont déployés dans la capitale haïtienne. Ils appartiennent au 1er escadron du 73e régiment de cavalerie, 2eBrigade Combat Team de Fort Bragg. La 2e BCT a été formée pour des missions d'intervention d'urgence. C'est le premier groupe de parachutistes à aller en Haïti pour fournir de l'aide humanitaire[9].
La direction des opérations sur place a été confiée au Major General P.K. Ken Keen(en), sous l'autorité du Southern Command. Ken Keen se trouvait en visite à l'ambassade américaine à Haïti[10] le matin même du séisme, et a vécu l'intégralité des évènements depuis le départ ; il a même failli se retrouver sous les décombres de l'hôtel Montana, comme ce fut le cas de l'un de ses cinq collègues[11].
Le déploiement des moyens civils et militaires des États-Unis, tels que voulus par l'administration Obama sur le plan fédéral, est à la mesure de l'importance accordée à un pays considéré comme frère et, qui plus est, dans la zone d'influence Caraïbe : le président Obama a réclamé que soient levés 100 millions de dollars d'aide en première instance[12].
le service des garde-côtes a envoyé deux navires de type Coast Guard Cutter(en) : le Forward(en) et le Mohawk(en) ; ils sont parvenus à Port-au-Prince le . Le destroyer USS Higgins servait d'escorte à ces bâtiments[13]. Une équipe d'ingénieurs navals provenant du Forward commença à diagnostiquer les dégâts causés aux infrastructures portuaires[14] ; à la suite de leurs analyses, le secrétaire à la Défense Robert Gates a annoncé le la remise en service du port sous un délai d'une quinzaine de jours. Ces bâtiments ont été complétés ensuite par le Valiant(en) et le Tahoma(en) afin de délivrer l'assistance humanitaire[15].
l'Air Force a fait parvenir dans les premiers temps deux avions des opérations spéciales, MC-130H Combat Talon II, contenant de l'approvisionnement d'urgence, des unités médicales, et des équipes tactiques des opérations spéciales[16].
le porte-avions Carl Vinson est arrivé le dans le golfe bordant Port-au-Prince avec 19 hélicoptères a son bord[18]. Ces derniers ont délivré les packs de denrées alimentaires et les médicaments dont il disposait dans les premières rotations, mais les stocks ont vite été à court. Or le matériel humanitaire déchargé à l'aéroport entretemps ne dépendait pas de leur juridiction et n'a donc pas pu être pris en charge par eux. Le porte-avions a également chargé un dispositif de potabilisation de l'eau.
Quatre employés de l'ambassade américaine à Haïti, blessés, ont été évacués vers la base navale de la baie de Guantánamo par les hélicoptères des garde-côtes [21].
À partir du , le Defense Language Institute prépare 20 000 kits d'apprentissage des bases du créole, également disponible sur Ipod, pour les militaires Américains en missions à Haiti[22].