Palimpsestes

Palimpsestes.
La Littérature au second degré
Auteur Gérard Genette
Pays Drapeau de la France France
Genre essai
Éditeur Seuil
Collection Poétique
Lieu de parution Paris
Date de parution 1982

Palimpsestes. La Littérature au second degré est un livre de Gérard Genette paru en 1982 aux éditions du Seuil. Il développe la théorie de la transtextualité, c'est-à-dire l'ensemble des relations qui peuvent exister entre deux ou plusieurs textes, et définit les différentes relations hypertextuelles.

Titre et composition

[modifier | modifier le code]

Le mot palimpseste désigne un parchemin qu'on a gratté dans l'intention d'en effacer le texte pour en écrire un nouveau ; le premier texte reste cependant souvent visible, par transparence, sous le second. Par métaphore, le palimpseste représente donc la relation hypertextuelle : on peut trouver dans tout texte littéraire la trace d'un autre texte littéraire plus ancien.

L'ouvrage est divisé en 80 chapitres sans titre, regroupés informellement dans la table des matières en cinq parties inégales que l'on pourrait intituler de la manière suivante :

  • Les relations transtextuelles, les différentes pratiques hypertextuelles et la parodie (chapitres I à XI)
  • Le travestissement (chapitres XII et XIII)
  • Le pastiche et la charge (chapitres XIV à XXVI)
  • La forgerie et la continuation (chapitres XXVII à XXXIX)
  • La transposition (chapitres XL à LXXX)

La définition de la transtextualité et des différentes relations transtextuelles occupe le premier chapitre. L'auteur s'intéresse ensuite seulement à l'hypertextualité et en définit les différentes pratiques (chapitres II à VI). Le reste de l'œuvre n'est, « d'une certaine manière, qu'un long commentaire » [1] de la distinction entre ces pratiques.

Gérard Genette définit l'hypertexte comme « tout texte dérivé d'un texte antérieur par transformation simple (nous dirons désormais transformation tout court) ou par transformation indirecte : nous dirons imitation. » [2] Tout texte littéraire est donc un hypertexte, puisque chacun entretient une relation avec un texte antérieur appelé hypotexte. Cette relation peut être massive ou discrète, déclarée ou tue par l'auteur. Par exemple, Scarron nomme l'auteur de l'hypotexte qu'il transforme dans Virgile travesti ; son œuvre doit être lue comme un travestissement de l'Énéide. En revanche, les Confessions de Jean-Jacques Rousseau peuvent être vues comme une réactualisation des Confessions de saint Augustin, ou bien comme indépendantes de cette dernière œuvre.

Les cinq relations transtextuelles

[modifier | modifier le code]

Les six pratiques hypertextuelles

[modifier | modifier le code]

Pour faire la distinction entre les différentes pratiques hypertextuelles, Genette définit deux critères :

  • la relation qui unit les deux textes ; il peut s'agir d'une transformation (modifier le style sans modifier le sujet) ou d'une imitation (modifier le sujet sans modifier le style) ;
  • le régime du texte, qui peut être ludique, satirique ou sérieux.

En croisant les deux relations et les trois régimes, on obtient six relations hypertextuelles possibles :

régime ludique régime satirique régime sérieux
transformation Parodie Travestissement Transposition
imitation Pastiche Charge Forgerie

Remarques sur le tableau et exemples

[modifier | modifier le code]

L'édition originale date de 1982, aux éditions du Seuil, dans la collection Poétique, au numéro 33.

L'œuvre a été reprise en 1992 en format poche chez le même éditeur, dans la collection Points essais.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Chapitre VII
  2. Chapitre II

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Ute Heidmann et Jean-Michel Adam, Textualité et intertextualité des contes : Perrault, Apulée, La Fontaine, Lhéritier…, Paris : Éditions Classiques Garnier, Collection « Lire le XVIIe siècle », 2010, 400 p.

Liens externes

[modifier | modifier le code]