Les mots latins Pange lingua (« Chante, ô ma langue... ») désignent deux hymnes latines médiévales catholiques dont « Pange lingua » sont les premiers mots. Elles ont été écrites l’une par saint Thomas d'Aquin en 1264 à l'occasion de la Fête-Dieu[1], l'autre par Venantius Fortunatus [2] (530-609). Cette dernière hymne, écrite pour être chantée lors de la procession apportant une partie de la vraie Croix à la reine Radegunda en 570, met l'accent sur l'aspect triomphal de la crucifixion du Christ. Cette hymne est chantée le Vendredi Saint lors de l'Adoration de la Croix, et fait partie de la Liturgie des Heures lors de la Semaine Sainte et les jours de fêtes de la Croix. Sa dernière strophe n'a pas été écrite par Fortunatus, mais a été ajoutée plus tard à l’hymne. Lorsqu'elle est utilisé dans la liturgie, elle est souvent divisée en hymnes plus petites telles que : Lustra sex qui iam peregit, En acetum, fel, arundo ou Crux fidelis inter omnes.
Le deuxième couplet de cette hymne fait allusion à une ancienne légende, selon laquelle le bois de la Croix sur laquelle le Christ a été crucifié proviendrait de l’arbre à l'origine du fruit défendu du jardin d'Eden. La légende dit qu’à la mort d'Adam, Seth obtint une branche de cet arbre de la part des Chérubins gardant le Jardin. Il aurait alors planté cette branche au Golgotha (le lieu du crâne), ainsi nommé du fait de l'enterrement d'Adam à cet endroit. L'Arche d'Alliance, le poteau sur lequel le serpent de bronze était élevé, et d'autres objets auraient ainsi été fabriqués à partir de cet arbre.