La Passion selon saint Luc (le titre entier est Passio et mors Domini Nostri Jesu Christi secundum Lucam, soit Passion et mort de Notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc) est une œuvre pour chœur et orchestre écrite en 1966 par le compositeurpolonaisKrzysztof Penderecki. L'œuvre (une des nombreuses Passions de l'histoire de la musique, parmi lesquelles les deux passions de Jean-Sébastien Bach) contient des textes de l'Évangile selon saint Luc et aussi d'autres sources comme le Stabat Mater. Bien que la Passion de Penderecki soit presque entièrement atonale et qu'elle utilise des techniques musicales d'avant-garde, le public a apprécié le fort pouvoir de l'œuvre dont l'impact émotionnel est immédiat. L'œuvre a été donnée plusieurs fois depuis la première le .
Penderecki dit de son œuvre : « Je ne tiens pas à la façon dont la critique qualifiera la Passion, si elle est traditionnelle ou avant-gardiste. Pour moi, elle est tout simplement authentique. Et cela me suffit »[1].
La Passion est entièrement atonale à l'exception de deux triades majeures qui apparaissent une fois à la fin du Stabat Mater, a cappella, et une fois à la toute fin de l'œuvre avec le chœur entier, l'orchestre et l'orgue. La Passion emploie très fréquemment des clusters, souvent joués fortissimo par les cuivres ou l'orgue. Occasionnellement on y trouve des formes sériellesdodécaphoniques et la séquence de notes du motif BACH. De nombreuses techniques non employées traditionnellement sont utilisées pour le chœur dont les cris, le parler, le ricanement et le sifflement.
La Passion est organisée en deux parties et vingt-sept sections, treize dans la première partie et quatorze dans la seconde. Leurs titres sont les suivants.
Et in pulverum (« et dans la poussière » du Psaume 21), chœur et orchestre
Et baiulans sibi crucem (« et portant sa croix » le chemin du calvaire), récitant et orchestre
Popule meus (« Mon peuple», tiré de Improperia), chœur et orchestre
Ibi crucifixerunt eum (« Ici ils l'ont crucifié » la crucifixion du Christ), récitant et orchestre
Crux fidelis (« Ô croix fidèle », du Pange lingua), soprano, chœur et orchestre
Iesus autem dicebat (« Alors Jesus dit», la miséricorde du Christ), récitant, baryton et orchestre
In pulverem mortis (« Dans la poussière de la mort », du Psaume 21), chœur a cappella
Et stabat populus (« le peuple se tenait debout »), récitant, chœur et orchestre
Unus autem (« et un d'entre eux… » the good et bad thieves), récitant, baryton, bass, chœur et orchestre
Stabant autem iuxta crucem (« Maintenant ils se tenaient près de la croix » Jesus s'adresse à sa mère et à Jean, de l'Évangile selon Saint Jean), récitant, baryton et orchestre
Stabat Mater (« La mère se tenait debout… », du Stabat Mater), chœur a cappella
Erat autem fere hora sexta (« et c'était vers la sixième heure », la mort du Christ relatée par Luc et Jean), récitant, baryton, chœur et orchestre
Alla breve, orchestre seul
In pulverem mortis… In te, Domine, speravi (« Dans la poussière de la mort… En Toi, Seigneur, j'ai placé ma confiance » du ps. XXX), soprano, baryton, basse, chœur et orchestre
L’enregistrement dirigé par le compositeur lui-même fait autorité, mais celui réalisé par Antoni Wit est d'une qualité tout aussi élevée. Marc Soustrot de son côté a réalisé un enregistrement extrêmement rapide, quoique libre de tout pathos.