Fils de l'architecte René Salleron, Paul Sérant est né le dans une fratrie de neuf enfants[2]. Il est le benjamin de cette famille très catholique.
Sous l'Occupation, il participe à un réseau de résistance. Après la Deuxième Guerre mondiale, il travaille au service étranger de la BBC. À la même époque, il manifeste un vif intérêt pour l'ésotérisme et les sciences occultes[2]. Il se rapproche des cercles mystiques du mage Gurdjieff et il prend connaissance des travaux traditionalistes de René Guénon. Fidèle à cet héritage, il critique les positions de Louis Pauwels durant les années 1970[2].
Dans ses pamphlets, Sérant critique notamment le « centralisme » jacobin. Il estime que la centralisation, telle qu'elle fut développée en France, bride les énergies et sacrifie l'identité et la réalité des anciennes provinces au nom de la « République une et indivisible », qui, à ses yeux, n'est qu'une abstraction intellectuelle. De la même manière, Sérant propose que soient restituées les libertés confisquées par l'Étatomnipotent et omniprésent, en soulignant : « Ces libertés et elles seules peuvent permettre le maintien des cultures, ou leur renaissance »[réf. nécessaire].
Difficilement classable sur l'échiquier politique, Sérant n'hésite pas à polémiquer autant avec la gauche que la droite. Ses travaux comptent toutefois plusieurs études sur des figures d'extrême droite et il défend volontiers des idéaux traditionalistes rappelant ceux de l'Action française. En 1998, Arnaud Guyot-Jeannin le range dans la mouvance de la Nouvelle Droite[3]. De fait, il appartient au comité de patronage de Nouvelle École[4], revue apparentée à cette dernière, ainsi qu'au comité d'honneur de l'Institut d'études occidentales[5].
Dans ses derniers essais, Sérant défend les langues minoritaires en France, il s'intéresse aux « vaincus » du XXe siècle, au folklore et au régionalisme. Au racisme, il propose le remède de l'« ethnisme » (tout en mettant en garde contre ses excès) qui fait l'apologie de la lutte des membres d'une communauté pour assurer son maintien.
L’Académie française lui décerne le prix Broquette-Gonin (littérature) en 1975 pour Le Mont Saint Michel ou l’Archange pour tous les temps, le prix Eugène Colas en 1990 pour Les grands déchirements des catholiques français et le prix Mottart en 1992 pour l’ensemble de son œuvre.
En 1999, il signe pour s'opposer à la guerre en Serbie la pétition « Les Européens veulent la paix »[6], initiée par le collectif Non à la guerre[7].
Il a appartenu à l'association des amis de Robert Brasillach[8] et au comité de patronage de Défense de l'Occident[9].
Les Vaincus de la Libération. L'Épuration en Europe occidentale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De la répression à l'apaisement, 1964 (trad. allemande, 1966), rééd., 1992.
↑ ab et c(fr) « Biographie », sur www.esprit-europeen.fr (consulté le )
↑Entretien avec Arnaud Guyot-Jeannin, « Au sujet d'Evola », Résistance, no 3, , p. 18-23 : « La ND n'est pas un parti monolithique. C'est pour beaucoup de traditionalistes un espace de liberté exceptionnel. A la périphérie de la Nouvelle Droite, David Gattegno, Jean-Paul Lippi, Jean-François Mayer, Jean Parvulesco, Paul Sérant, Luc Saint-[É]tienne, Pierre-Marie Sigaud, Bernard Marillier, Paul-Georges Sansonetti, Dominique Lormier, etc., en font également parti [sic]. »
↑Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC197696295, lire en ligne), p. 117.
↑Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, (SUDOC197696295, lire en ligne), p. 117.
↑Olivier Dard, Michel Leymarie, Jacques Prévotat et Neil McWilliam (dir.), Le Maurrassisme et la Culture : l'Action française : culture, société, politique, t. III, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2010, p. 247.