Les Pentagouets ou Penawapskewis (en anglais : Penobscot) sont un peuple Amérindien issu de la confédération « Wabanaki », qui s'est originellement établi aux alentours de la baie de Penobscot et du fleuve Penobscot, dans l'actuel Maine (États-Unis).
L'un de leurs principaux villages était situé à Pentagouet (aujourd'hui Castine). Actuellement, cette tribu est une des plus peuplées de la Nouvelle-Angleterre. Elle occupe encore une partie de ses territoires ancestraux, à Oldtown, sur le fleuve Penobscot.
Leur culture (langue et coutumes) est très proche de celle des Canibas (autre tribu abénaquise). La langue parlée par les Pentagouets (Penobscot) est d'origine algonquienne.
Trois périodes sont traditionnellement reconnues pour décrire l'histoire ancienne des populations autochtones de la région.
Le Paléoindien (entre 10 000 et 8000 ans) : les Amérindiens parcourent les territoires libérés par les glaces wisconsiniennes[1],[2] alors que la flore et la faune les reconquièrent. Les chasseurs suivent les caribous armés de lances pourvues de longues pointes à cannelures.
L’Archaïque (entre 8000 à 1000 ans avant l'ère chrétienne) : les groupes amérindiens exploitent les territoires du Sud Québec. Des traces de sépultures garnies d’offrandes funéraires et d’ocre rouge ont été retrouvées. Outre les pierres taillées et polies, le cuivre des Grands Lacs est martelé en feuilles et assemblé en pointes, couteaux, haches ou pour des ornements.
Le Sylvicole (de 1000 ans avant notre ère à 1534) : les populations nomades se sédentarisent progressivement. La céramique permet la cuisson des viandes, des plantes sauvages et du maïs, de la courge cultivés lors des derniers siècles de cette période. Les groupes de la vallée du Saint-Laurent construisent des maisons longues, le territoire se partage entre les nations autochtones lors du premier millénaire et c'est ce découpage qui sera décrit par les premiers Européens[3].
Les Pentagouets se battent contre les colonialistes anglais lors de la guerre du Roi Philip. Ils attaquent plusieurs fois la frontière de la Nouvelle-Angleterre pendant les guerres de la ligue d'Augsbourg et de Succession d'Espagne pour tenter de protéger leurs terres. Alliés des Français, dans la guerre qu'ils mènent aux colonies britanniques, ils sont également très influencés par certains d'entre eux comme le baron Jean-Vincent d'Abbadie de Saint-Castin, son fils Bernard Anselme et le père Pierre de La Chasse. Le baron de Saint-Castin est devenu d'ailleurs un de leurs chefs (sachem) (sagamore) lors du décès du sachem et grand bashaba : Madockawando, beau-père du baron.
Le nombre d'Amérindiens morts durant la Guerre du Roi Philip est estimé à environ 3 000 des 20 000 Amérindiens (15 %) de la population locale et à 800 des 52 000 colons anglais (1,5 %)[4]. Plus de la moitié des quatre-vingt-dix villages de la Nouvelle-Angleterre furent pris d'assaut par les Amérindiens[5].
Après le traité d'Utrecht, les Pentagouets se sont regroupés avec les Canibas et les autres Abénaquis pour stopper l'envahissement progressif de leur territoire par les Britanniques. En 1725, leur chef, Wenemouet, fait la paix avec les Britanniques. Ce geste est la cause de conflits entre eux et les autres Abénaquis, en particulier ceux du Québec. De telle sorte qu'à partir de 1749, ils cessent les hostilités contre les Britanniques et, contrairement aux Canibas, ne rejoignent pas les Abénaquis de la mission de Saint-François (actuelle Odanak).
Les maladies transmises aux populations amérindiennes entrées en contact avec les colons Anglais vers 1618 étaient nombreuses et virulentes, en particulier la variole, les maladies vectorielles à tiques, la typhoide et la rougeole[6].
↑Pierre-André Bourque (Université de Laval), Planète Terre (2010) - Les glaces du Pléistocène[1]
↑Pierre-André Bourque (Université de Laval), Planète Terre (2010) - Le retrait des glaces wisconsiniennes, les Grands Lacs, la Mer de Champlain et le fleuve Saint-Laurent[2]
↑Musée des Abénakis. Fort d'Odanak. Archéologie 101, Chronologie archéologique[3]
↑Schultz Eric B. & Touglas Michael J., 2000 - King Philip's War: The History and Legacy of America's Forgotten Conflict. W.W. Norton and Co., Woodstock. (ISBN978-0-88150-483-5).
↑The Society of Colonial Wars in the State of Connecticut - 1675 King Philip's War[4]
(en) Anonyme, 18--? - History of King William's War, and the consequent negotiations between the French and Indians, in America. 173 pages. Canadiana, Notre mémoire en ligne [9],[10]
(en) Cave Alfred A., 1996 - The Pequot War. Amherst, University of Massachusetts Press
(en) Cogley Richard A., 1999 - John Eliot's Mission to the Indians before King Philip's War. Cambridge, MA, Harvard University Press
(en) Coleman Emma Lewis, 1925 - New England captives carried to Canada: between 1677 and 1760 during the French and Indian Wars. Heritage Books, réed.1989
(en) Hall David, 1990 - Worlds of Wonder, Days of Judgment: Popular Religious Belief in Early New England. Cambridge, MA, Harvard University Press
(en) MacLeod D. Peter, 2000 - Les Iroquois et la guerre de Sept Ans, vlb éditeur. (ISBN2-89005-713-5)
(en) Moondancer & Strong Woman, 2007 - A Cultural History of the Native Peoples of Southern New England: Voices from Past and Present. Boulder, CO: Bauu Press. (ISBN0-9721349-3-X)
(en) Daivault Pierre, 1939 - Le Baron de Saint-Castin : chef Abénaquis. Éditions de l'A.C.-F, Montreal, Quebec [11]
(en) Saint-Pierre Marjolaine, 1999 - Saint-Castin, baron français, chef amérindien. Septentrion, Atlantica, Québec, 258 p. (ISBN2894481373)