Peter Brown est né à Dublin, en Irlande, en 1935, d'une famille protestante irlando-écossaise. Jusqu'en 1939, il passa l'hiver et le printemps chaque année au Soudan anglo-égyptien, où son père travaillait comme ingénieur ferroviaire à Khartoum. Le reste de l'année, il rentrait avec sa mère à Bray, dans le Comté de Wicklow, près de Dublin. Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il reste en Irlande, où son père ne revient finalement qu'en 1948[2].
Il fut élevé à Aravon School, une école préparatoire distinguée à Bray, où il a d'abord étudié le latin et le français. En 1948, Brown entra à Shrewsbury School dans le Shropshire. C'est dans cette école qu'il commença à étudier le grec ancien et se tourna résolument vers l'histoire[3]. Comme il l'a expliqué, pour lui, faire du grec n'était pas tant s'intéresser à l'Antiquité classique, mais surtout étudier les origines du christianisme[4].
Entre 1953 et 1956, Brown reçut une bourse pour étudier l'histoire moderne au New College à Oxford. La majeure partie de son diplôme est consacré à l'histoire de l'Angleterre dans son intégralité et au haut Moyen Âge européen, de 919 à 1127, mais dans sa dernière année scolaire, il se concentra spécifiquement sur l'âge d'Augustin, et a été particulièrement influencé par les travaux d'Henri-Irénée Marrou et d'André Piganiol. Il subit également l'influence d'autres historiens, dont Arnaldo Momigliano[5] qu'il qualifie de mentor[4].
Au-delà de son travail majeur sur saint Augustin et de ses nombreux travaux sur la diffusion du christianisme, l'apport de Peter Brown à l'historiographie de la fin de l'empire romain et des débuts du Moyen Âge est décisif, par sa participation à l'élaboration de la notion d'Antiquité tardive, comme Henri-Irénée Marrou. Cette périodisation nouvelle, qu'il a contribué à faire émerger à partir des années 1960, permet de dépasser le débat sur la décadence de l'empire romain[8].
↑Jacques Lagroye, « Brown Peter, "Pouvoir et persuasion dans l'Antiquité tardive, vers un empire chrétien" », Politix. Revue des sciences sociales du politique, vol. 49, , p. 157-159 (lire en ligne)
↑Geraint Osborne, « P. R. L. Brown, "Poverty and Leadership in the Later Roman Empire" », The Journal of Roman Studies, vol. 93, , p. 414-415 (lire en ligne)